ROME (Reuters) – Le jeune maire de Florence Matteo Renzi, qui ne cache pas son ambition de succéder à Pier Luigi Bersani à la tête du Parti démocrate, s’est prononcé mercredi pour de nouvelles élections législatives le plus tôt possible en Italie.
Depuis le scrutin de février dernier qui n’a pas permis de dégager de majorité au Sénat, Renzi, 38 ans, multiplie les attaques contre la direction du Parti démocrate, sans toutefois s’en prendre nommément à Bersani.
Contrairement à ce dernier, il plaide pour un accord avec le centre droit de Silvio Berlusconi afin de former un gouvernement de grande coalition (« governissimo ») et sortir le pays de l’impasse politique. Sinon, il demande que de nouvelles élections soient organisées au plus vite.
« Personnellement, je suis de ceux qui espèrent que nous revoterons aussi vite que possible parce que le dernier scrutin n’a pas dégagé de majorité », a précisé Matteo Renzi. « Chaque jour qui passe est pour l’Italie une journée perdue. »
Signe de la montée des tensions au sein du grand parti de centre gauche, le maire de Florence s’en est pris mercredi sur sa page Facebook à certains de ses collègues, qu’il accuse d’agir contre lui en coulisse. Il y dénonce « la duplicité de ces gens qui disent une chose et en font une autre ».
« A ces gens qui ont deux visages, je dis une chose: peut-être n’arriverai-je pas à changer la politique mais soyez sûrs que la politique, elle, ne me changera pas. »
La colère de Matteo Renzi s’explique en partie par le fait qu’il n’a pas été choisi par son parti pour figurer parmi les représentants des régions qui participeront avec les parlementaires à l’élection du nouveau président de la République.
Le mandat de l’actuel chef de l’Etat, Giorgio Napolitano, s’achève le 15 mai prochain.
En Toscane, les élus démocrates au parlement régional n’ont pas choisi Renzi comme l’un des représentants de la région qui participeront à la désignation du futur chef de l’Etat.
Du coup, le maire de Florence a dénoncé « des coups de téléphone venus de Rome » afin de l’écarter.
Réaffirmant sa volonté de former un gouvernement, Pier Luigi Bersani, 61 ans, a rejeté cette accusation, ajoutant que la désignation des électeurs régionaux à la présidentielle était vraiment un problème secondaire pour le parti dans la situation actuelle.
En cas de nouvelles élections législatives, un sondage accorde au Parti démocrate 32,5% des voix s’il est emmené par Renzi, 28,2% si Bersani reste à sa tête.