Situation au Burkina-Faso après la démission du Président Blaise COMPAORE suite au soulèvement populaire qui a lieu les 30 et 31 Octobre derniers. Le magazine panafricain Jeune Afrique a recueilli la réaction du Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Kigbafori SORO. Ci-dessous l’intégralité de l’interview.
Jeune Afrique : Blaise COMPAORE était votre allié, certains disent même votre mentor. Sa chute n’est-elle pas un coup dur ?
Guillaume SORO : La situation actuelle au Burkina est très sensible. Je ne voudrais pas qu’un seul de mes propos soit sujet à interprétation. Les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina ont toujours été excellentes et je souhaite qu’elles le demeurent.
Jeune Afrique : Mais lui avez-vous rendu visite à Yamoussoukro ?
Guillaume SORO : Je vous répondrais non que ça sonnerait faux. Bien sûr que je lui ai rendu visite, et je l’ai vu en pleine forme.
Jeune Afrique : Est-il vrai que le Lieutenant-Colonel Zida était l’officier de liaison que COMPAORE avait envoyé auprès de vous ?
Guillaume SORO : J’ai été en exil au Burkina et je connais beaucoup de ce pays. Lieutenant-Colonel ZIDA était dans la sécurité du président, comme beaucoup d’autres. Vous parlez d’officier de liaison, mais je tiens à affirmer qu’il n’a jamais existé d’officier de liaison entre Blaise Compaoré et moi.
Jeune Afrique : Vous êtes-vous parlé depuis la chute de COMPAORE ?
Guillaume SORO : Je ne pense pas que cela ait un intérêt particulier.
Jeune Afrique : Les militaires burkinabè devraient-ils s’effacer du devant de la scène ?
Guillaume SORO : Ce n’est pas à moi de donner mon opinion sur les affaires intérieures de ce pays frère.
Jeune Afrique : COMPAORE peut-il rester en Côte d’Ivoire ?
Guillaume SORO : Je vous renvoie à la déclaration du Chef de l’Etat, qui indique qu’il peut rester en Côte d’Ivoire aussi longtemps qu’il le voudra. Alassane OUATTARA est un homme de conviction et de confiance. Il n’est pas homme à renier ses amitiés.
Jeune Afrique : L’instabilité nouvelle du Burkina est-elle sujet de préoccupation pour la Côte d’Ivoire ?
Guillaume SORO : Evidemment ! C’est un pays avec lequel nous partageons une longue frontière, une histoire. Nous souhaitons que la paix revienne le plus rapidement possible. Blaise COMPAORE est parti, et c’est désormais au peuple burkinabé de façonner son destin
Jeune Afrique : L’aviez-vous averti des risques que comportait son obstination ?
Guillaume SORO : Nous avions l’habitude de parler de sujets divers. Il a démissionné sans qu’il y ait de bain de sang. Blaise COMPAORE a évité le pire, et c’est le plus important.
Interview réalisée par Jeune Afrique.
A lire dans le N°2810 du 16 au 22 Novembre 2014