30 minutes d’échanges avec Gilbert Bawara qui répond aussi au fait qu’il est traité comme provocateur de ses adversaires. Intégralité.
Indépendant Express : Mr Gilbert BAWARA bonjour! Vous êtes le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation des collectivités locales, vous avez engagé le processus électoral : les kits sont arrivés et présentés à la presse, la CENI est remise en selle, mais dites-nous, pensez vous que la machine est bien huilée pour des élections alors que les reformes réclamées par l’opposition n’ont toujours pas été opérées ?
Gilbert Bawara:
Bonjour a vous aussi! Je ne vois pas pourquoi vous voulez faire un lien entre la préparation des élections présidentielles et les réformes. Je voudrais d’abord relever que dans notre pays, l’organisation des élections ne relève pas du ministère de l’administration. Notre code et notre système politique à travers les dialogues entre les acteurs politiques a voulu que ce soit une commission électorale nationale indépendante qui supervise les élections, et le rôle du ministère c’est de canaliser l’ensemble du soutien et appui que les services de l’Etat et les structures de l’Etat peuvent et doivent apporter à cette commission dans la bonne préparation et la bonne conduite du processus électoral.
Revenant à votre question, les kits sont effectivement arrivés la semaine écoulée, l’année dernière nous avons eu un recensement électoral qui a permis d’établir un fichier électoral, de distribuer des cartes d’électeurs sécurisées infalsifiables.
A la veille de chaque élection, il est demandé de procéder à une révision de ce fichier électoral, et donc dans la perspective de la révision de ce fichier électoral, notre pays a acquis 400 kits qui ont été dernièrement réceptionnés pas la CENI.
Je voudrais profiter pour préciser une chose: notre pays dispose aujourd’hui d’environ 1200 à 1275 anciens kits, et ils sont en état. Il n’y a pas de certitude quant à la qualité de leur fonctionnement une fois réparés et remis en bon état.
C’est pourquoi par anticipation et surtout par précaution, il est apparu voire judicieux d’acquérir un nombre suffisant de kits de sorte que notre pays ne se retrouve pas face a des difficultés une fois les anciens kits déployés et la révision des listes électorales entamée.
En ce moment là, les gens vont se dire pourquoi est ce que le gouvernement et la CENI n’ont pas fait preuve de prévoyance en s’assurant qu’un nombre suffisant de kits nouveaux soit disponible pour pallier à toute insuffisance et dysfonctionnent que pourrait receler les anciens kits. Voilà l’esprit dans lequel a été acquis ce nombre de kits nouveau supplémentaire.
Mais le risque n’est pas nul, nous avons constaté que lors des législatives dernières des problèmes au niveau des kits ont été enregistrés sur le terrain, même si vous recyclez les anciens kits et même si vous en avez reçu d’autres, on ne peut pas dire qu’a O% il n’y aura pas de faille.
Je n’ai jamais prétendu. Je dis simplement que nous avons minimisé les difficultés potentielles qui pourraient être encourues si nous nous contentons seulement des anciens kits. Donc au delà des kits et de leurs fonctionnements, il y a les logiciels qui doivent être bien développés conformément aux significations qui sont faites par la CENI, mais il y a également des opérateurs de saisis et des techniciens sans oublier les problèmes logistiques.
Donc un ensemble d’aspect qu’il faut s’assurer qu’ils sont convenablement apprêtés pour que la révision de la liste électorale puisse bien se dérouler.
Tout cela relève de l’aspect technique de l’organisation des élections, maintenant l’aspect politique qui elle, est beaucoup plus fondé sur les reformes que réclame l’opposition. Aujourd’hui y a-t-il encore une possibilité pour le gouvernement d’ouvrir un nouveau dialogue et de recommencer à étudier les questions de réformes qui sont réclamées par une partie des représentations diplomatiques?
Ne donnez pas le sentiment à vos lecteurs et aux observateurs que le Togo n’aurait pas le cadre légal et institutionnel approprié et adapté pour la conduite des élections notamment les élections présidentielles. Une constitution existe et c’est sur la base de cette constitution qu’il y a eu les élections de 2005 et 2010, élections auxquelles ont participé l’ensemble des sensibilités politiques de notre pays. Il y a aussi les législatives auxquelles ont concouru les sensibilités politiques. Donc il y a un cadre légal et juridique qui existe, la constitution, le code électoral et l’ensemble des lois dont l’application peut permettre la bonne organisation d’élection légale démocratique compétitive.
Le but des réformes qui pouvaient être opérées et qui ont été débattues, c’est davantage de consolider la démocratie, de raffermir l’état de droit dans notre pays. Ce n’est pas de créer ex-nihilo un cadre juridique.
Donc c’est pour dire qu’il n’y a pas un lien conditionnel entre les élections et les réformes dont un des chantiers n’a pas pu aboutir.
Mais il y a un cadre qui existe, l’Accord Politique Global qui est un cadre qui réunit les acteurs autour de l’essentiel et qui avait préconisé un certain nombre de réformes. Est-ce à dire que l’APG n’a plus sa valeur d’être?
Vous parlez d’accord politique donc cela reste un simple compromis. Un accord politique ne peut remplacer un acte juridique, légal que sont la loi, la constitution, les règlements, qui sont adoptés conformément aux dispositions constitutionnelles, donc cet accord date de 2006 et j’étais un des acteurs principaux, j’en connais les dispositions.
Les différents gouvernements qui ont été mises en place depuis la signature de cet accord se sont efforcés de promouvoir et d’assurer sa mise en œuvre, il y a eu des difficultés, parfois des succès, mais notre pays continue d’aller de l’avant, il y a eu des réformes hier, il y en aura demain dans un souci de consolidation de la démocratie et de l’état de droit avec ou sans l’accord politique global. Donc il ne faut pas en faire un dogme, ce n’est pas un évangile.
Le Togo depuis le 26 Août 2006 a connu beaucoup de mutations, beaucoup d’évolution sur le plan institutionnel, politique et de liberté, donc c’est pour dire que nous ne devons pas nous figer sur l’APG et il n’est pas la seule référence, le seul soubassement pour la conduite des réformes dans notre pays.
Monsieur le ministre, justement que c’est en raison peut être de l’échec du dialogue Togo-télécom II que l’opposition trouve les moyens pour vous critiquer par exemple en disant que vous vous ingérez trop dans les activités de la CENI alors que vous venez de dire que l’organisation des élections n’engage que la CENI. Que répondez-vous à cette assertion selon laquelle vous êtes trop présent à la CENI ?
Il faut distinguer de ce qui relève d’une part de la politique politicienne, de l’agitation et des campagnes médiatiques, peut être pour faire diversion et masquer les difficultés réelles auxquelles cette opposition est confrontée. Je ne m’en réjouis pas, parce que le souci du gouvernement c’est d’avoir des interlocuteurs solides et crédibles donc tout ce qui peut miner l’opposition ne peut nécessairement pas réjouir le pouvoir. Donc je ne veux pas mêler cette agitation et ces tapages médiatiques avec ce qui est sérieux.
Le souci du gouvernement et je l’ai démontré constamment ces derniers temps, je n’hésite pas à recevoir les responsables des partis politiques, à maintenir avec eux un niveau de contact qui nous permet d’évoquer les préoccupations qui peuvent être les leurs et de voir comment faire pour faire évoluer positivement les choses. Donc je ne vais pas m’attarder sur les controverses et les polémiques que l’opposition cherche à entretenir aussi bien concernant les préparatifs des élections dans son ensemble, un certain nombre d’allégations et d’affabulations que le souci qui est celui du gouvernement de veiller à ce que le processus électoral soit préparé et mené dans un esprit de consensus de compromis et avec la contribution de l’ensemble des forces politiques et sociale ( partis ou regroupement de partis politiques, de la société civile, des forces vives de la nation, des organisations médiatiques, du monde de la presse et aussi de l’appui que nos partenaires peuvent nous accorder, c’est ce qui est le plus important.)
Préserver des contacts, des dialogues un dialogue et des concertations avec l’ensemble des acteurs, être attentif à leurs préoccupations mais veiller à ce que la préparation et la conduite se conforment au cadre légal existant.
Mais certains acteurs politiques donnent raison à l’opposition sur la question de la CENI, parce que aujourd’hui la CENI est obsolète, t composée de certains membres de l’opposition qui ne reflètent pas l’opposition à l’instar de l’UFC qui est critiquée par d’autres partis de l’opposition, ou encore la présidente de la CENI qui n’est pas encore rétablie, pensez vous que l’organisation actuelle de la CENI est assez solide pour organiser des élections ?
Ne cherchez pas à juger de la qualité de la CENI à partir des hommes mais à partir des règles du jeu, à partir de son fonctionnement et des règles qui président à son fonctionnement.
Des efforts ont été faits pour le renouvellement de la CENI et pour ce faire j’ai eu des contacts et des échanges avec les partis politiques y compris la coalition Arc en Ciel et le Collectif Sauvons le Togo. S’il y a eu des retards, c’est essentiellement lié aux comportements et aux actes avec beaucoup de contradictions, d’incohérence que ces deux regroupements ont posé. Ils ont été aux élections en tant que regroupement, et vous constaterez qu’à l’assemblée nationale il n’existe pas de CST mais d’un groupe parlementaire ANC-ADDI et de l’autre coté même s’il y a une constance au niveau de la coalition arc en ciel, il y a certains concitoyens qui se prévalent de partis politiques appartenant à ces deux regroupements se présentant comme candidat au titre de parti politique extra parlementaire, juridiquement ça ne tient pas.
Je prendrai un seul exemple, quand un membre du PSR se présente comme candidat de parti politique extra-parlementaire alors qu’un des responsables éminents du PSR était sur la liste du CST dans le grand Lomé et que par le jeu des décalages et des modes de scrutin, on pourrait bien retrouver demain un membre du PSR à l’assemblée nationale dans cette législature, alors comprenez qu’il y a matière à débats.
Pour autant, sur ces questions créées artificiellement en raison des comportements et incohérences de l’opposition, le gouvernement a fait preuve d’ouverture et d’un esprit conciliant ; c’est pourquoi ce mardi 8 septembre 2014, il y a une session extraordinaire de l’assemblée nationale qui permettra de recomposer la CENI sur des bases consensuelles après concertation et discussion entre les différentes parties prenantes.
Alors, cela veut dire que vous dites adieu au dialogue politique qui pourrait encore remettre sur la place les questions de reformes, donc les élections sont imminentes. Donnez-nous une idée sur la période électorale ; quelle est la date de la présidentielle prochaine?
Nous ne sommes pas dans la propagande, nous sommes en train de parler de faits réels. Donc je vous dis tout simplement qu’il y aura une recomposition de la CENI, l’esprit de dialogue et de concertation, l’esprit d’ouverture et de compromis continueront à prévaloir du coté du gouvernement puisque pour nous, c’est une exigence démocratique et républicaine.
Cela veut dire qu’il pourrait avoir dialogue avant la présidentielle ?
Ça dépend de la conception que chacun a du dialogue, ça varie d’un parti à un autre. Pour nous, le dialogue c’est s’écouter mutuellement, rechercher des solutions de compromis, c’est faire un pas l’un envers l’autre. Ce dialogue a prévalu systématiquement depuis que le chef de l’Etat est venu aux affaires du pays et il prévaudra aussi longtemps qu’il y restera.
Justement l’opposition dit avoir mis sa bonne foi pour la réussite des dialogues et accuse le gouvernement de ne pas s’y mettre. Vous pensez qu’à de prochains probables dialogues, qu’il y ait possibilité de discussions mutuelles entre le pouvoir et l’opposition pour qu’on s’entende sur les questions plutôt qu’un monologue comme le dit souvent l’opposition?
Il y a un temps pour le dialogue et un temps pour l’action. Ce temps du dialogue est passé mais je dis pour nous l’esprit du dialogue et d’ouverture c’est quelque chose de permanent.
Lorsqu’il y a une nécessité ou une exigence d’avoir la concertation, le dialogue, de rechercher des compromis et des solutions conciliants, le gouvernement est au rendez-vous et c’est ce qui s’est passé avant la recomposition de la CENI.
Nous ne cherchons pas non plus à faire des affichages médiatiques. Je ne cherche pas nécessairement à dire lorsque je reçois les responsables des partis politiques que je les ai reçus. Je ne cherche pas à étaler l’agenda et le contenu de nos discussions par respect pour eux mais aussi par respect pour les populations.
Nous avons une responsabilité, c’est de veiller à ce qu’il prévale dans notre pays un climat de paix, de stabilité. C’est la condition indispensable pour pouvoir se concentrer sur le développement et le bien être de la population, nous n’utilisons pas le dialogue comme un gadget à destination de qui que ce soit ni de l’intérieur ni de l’extérieur. Vous voyez que nous n’avons pas la même conception. Nous avons eu des dialogues, on a eu des concertations chaque fois qu’il était possible de parvenir à des compromis, le gouvernement a œuvré dans cet esprit mais lorsqu’il s’avère impossible d’amener les uns et les autres à ce sens là de l’ouverture et du compromis comme on dit à l’impossible nul n’est tenu.
Monsieur le Ministre BAWARA, quelle est la date de l’élection présidentielle de 2015 ?
Non, il n’appartient pas à un ministre de fixer la date de l’élection. Il faut aller étape par étape et être cohérent. La priorité des priorités aujourd’hui c’est de veiller à ce que la révision des listes électorales se fasse dans de bonnes conditions ; que les partis politiques, les organisations de la société civile, les médias participent à l’information et à la sensibilisation de la population pour qu’elle puisse pour ceux qui sont concernés aller se faire enrôler, disposer de leur carte, figurer sur les listes d’électeurs et ensuite le moment viendra ou la commission électorale nationale indépendant fera une proposition de date de la tenue du scrutin présidentiel et le gouvernement délibérera en conseil des ministres, arrêtera une date qui sera annoncée à l’ensemble de la population.
Mais en temps que Ministre de l’administration territoriale et en temps qu’un cadre du parti du chef de l’Etat, vous pourrez avoir une idée sur la période électorale ?
Non
… en fonction de l’évolution actuelle du processus ?
Bien sûr, par responsabilité fonctionnelle, je sais à quelle date doit avoir lieu différentes échéances c’est normal pour pouvoir bien se préparer mais j’imagine l’élection présidentielle est une échéance constitutionnelle et donc par la lecture de la constitution il est possible de déduire l’horizon et le laps de temps au cours desquels pourraient intervenir l’élection présidentielle mais il m’appartient pas. En toute hypothèse ce n’est pas encore d’actualité de définir et annoncer une date de l’élection.
Mais logiquement ce sera en Avril ou en Mai puisque l’élection de 2005 c’était en Avril et celle de 2010 en Juin. Alors on est dans la période Juin- Juillet 2015 ?
Si j’entre dans vos spéculations je vais induire vos lecteurs en erreur.
Avant de quitter le tableau politique ou électoral Monsieur le Ministre, l’opposition pense que vous avez toujours donné dans la provocation, tout comme vous la dénoncez dans cette interview, ses contradictions ses incohérences etc. que répondez-vous?
Je suis fondamentalement un démocrate respectueux de mes adversaires politiques, respectueux de leurs opinions et donc cela ne m’émeut pas si ca reste quelque chose de courtois c’est bon moi je constate tout simplement. Je vous ai parlé d’actes et de comportements qui ont été posés, à chacun d’apprécier. Si ce que je dis est faux, on peut toujours corriger le fait que le PSR figurait sur les listes du Collectif Sauvons le Togo dans le grand Lomé. Vous êtes journaliste, vous pouvez le vérifier ; le fait que quelqu’un du PSR soit candidat à la CENI au titre d’un parti politique extra parlementaire vous pouvez le vérifier. Vous pouvez aussi consulter un juriste pour savoir est ce que concrètement, un membre du PSR, un membre de la CDPA peuvent être à la fois d’un parti potentiellement à l’assemblée nationale ou effectivement même à l’assemblée nationale et en même temps candidat au titre d’un parti politique extra parlementaire. Mais comment on appelle cela. On appelle cela incohérence.
Mais si cela pose un problème juridique pourquoi ne pas appliquer la loi pour éviter de le dénoncer à chaque fois que l’occasion se présente.
Je vous dis tout simplement que cela a été à l’origine du retard et des difficultés dans le processus de recomposition de la CENI. Le constater maintenant si ca amène certains, les adeptes du sensationnel à me qualifier d’une manière ou d’une autre, moi, cela m’est égal. Vous savez, moi je ne suis pas quelqu’un de sensible à ce genre de choses.
Je fais mon travail le plus honnêtement possible. J’émets mes opinions, il peut m’arriver de me tromper mais je n’agis pas dans un souci de m’afficher, de dénigrer et quand on regarde bien sur la scène dans le paysage politique togolais on voit bien les propos, les actes des uns et des autres et on peut apprécier.
Les Togolais sont les meilleurs témoins et peuvent être aussi les meilleurs juges des comportements et de la qualité des uns et des autres. Nous sommes des humains et donc ils peuvent apprécier.
Parlons de décentralisation, vous êtes le ministre en charge, vous avez réussi à sortir du processus, les élections locales que vous avez promises avant l’élection présidentielle. Comment se porte la décentralisation qui normalement devrait être même le soubassement de la démocratie. Comment se porte aujourd’hui la politique de la décentralisation du Togo ?
On peut dire qu’on a accusé un grand retard en matière de décentralisation mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Donc, à travers les différents contacts, rencontres et discussions que nous avons eus, le gouvernement, les partis politiques, et les organisations de la société civile qui sont intéressés à la question des élections locales, de la gouvernance locale et de la décentralisation, je crois que très prochainement on doit pouvoir s’engager dans un processus menant à l’opérationnalisation de la décentralisation
Pour aboutir aux élections locales naturellement…
Les élections locales sont un maillon du processus de décentralisation. Nous ne faisons pas une focalisation sur juste l’aspect élection locale. Si nous faisons les élections locales sans mettre en place l’ensemble des autres conditions et des autres aspects qui conditionnent la réussite de la décentralisation qui permette non seulement aux citoyens togolais de se sentir partie prenante d’une aventure collective dans la gestion des deniers publics et des biens publics . Si nous mettons en place des collectivités territoriales sans qu’elles disposent des moyens et des capacités pour fonctionner, je suis sûr que cela peut déboucher sur des frustrations et une désillusion. Ce n’est pas ce que le gouvernement souhaite. Le gouvernement souhaite une décentralisation maîtrisée, efficace au service du développement et du bien être des populations
Monsieur le ministre, une autre question de taille, épineuse ; comment arrivez vous à juguler la question de la chefferie traditionnelle ? Des conflits par ici, des violences par là comment arrivez vous à gérer ces situations ?
La question de chefferie traditionnelle est compliquée. D’abord, parce qu’il y a beaucoup de tensions même dans les mêmes clans qui peuvent prétendre à la chefferie, lorsqu’il s’agit de la désignation par voie coutumière ou par voie de consultation populaire ; et donc nous essayons de nous appuyer à la fois sur les notables ou l’union des chefs traditionnels du Togo mais surtout par une ouverture.
Nous sommes toujours à l’écoute aussi bien des prétendants à la chefferie, lorsqu’il y a compétition ou conflit nous essayons d’écouter l’ensemble des acteurs et nous sommes guidés par un objectif : Le bon chef traditionnel c’est celui qui est disponible qui est à l’écoute et accessible pour ses administrés.
C’est celui qui œuvre pour la cohésion et l’entente entre les populations qui sont placées sous son autorité et qui travaillent pour une seule finalité : le bien être de la population. Par principe, personne n’a toutes les qualités pour être un bon chef traditionnel. Il faut savoir être à l’écoute de ses populations, il faut savoir écouter les conseils des notables du village, susciter la mobilisation et l’engagement des cadres de son milieu et c’est ça qui fait un bon chef. Cela ne signifie pas que c’est facile de faire désigner des chefs mais nous essayons d’aider à ce qu’il y ait moins de conflits, moins de tensions dans ce processus.
Un dernier mot à l’endroit de nos lecteurs, monsieur le ministre.
Je leur souhaite une bonne lecture
Merci monsieur le Ministre.
Interview réalisée par Carlos KETOHOU