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Interview exclusive /FIG 2018 : le maire satisfait annonce la 30è édition

Les rideaux sont tombés sur la 29ème édition du festival International de Géographie.  Satisfaction pour cette édition de transition qui s.ouvre sur une édition spéciale l’année prochaine. Le maire de Saint Dié des Vosges M. David VALENCE nous dresse un bilan hautement satisfaisant et livre les secrets de perspectives pour l’année prochaine.  FIG 2019; l’édition des Migrations.  Les Caraïbes seront au rendez-vous, l’Afrique sera concerné.  Interview Exclusive de David VALENCE, Maire de Saint Dié des Vosges.

L’Indépendant Express : Bonjour M. Vous êtes le maire de St Dié des Vosges, cela fait 30 ans que le Festival International de Géographie a lieu dans votre ville. D’une édition à une autre, qu’est ce qui a fondamentalement changé ?

David VALENCE  D’abord il y a le sujet et le pays invité bien sûr puis les invités. La personnalité des gens qu’on invite imprime une couleur à un festival. Ce qui change en plus, depuis quelques années c’est des animations en plus, je pense au souci qu’on a eu de créer un FIG Junior destiné aux enfants  à travers des animations qui ont un lien avec le thème du pays invité.  Je pense  à la place réservée aux bandes dessinées avec la création d’un prix de la bande dessinée géographique, une chose qui n’existait pas auparavant. Je pense aussi au dîner qui rassemble les personnalités du festival et les mécènes le vendredi soir c’est-à-dire en début de festival qui permet de créer une ambiance et de souder chaque personne qui vient.

Mais encore une fois, chaque édition a sa couleur propre, je vous dirai que celle que nous venons de vivre est la plus réussie que j’ai vécue depuis que je suis maire de St Dié parce qu’elle a mobilisé le plus  de public avec un état d’esprit détendu, rassembleur.

C’est une édition réussi vous venez de le dire, mais c’est aussi  une édition de transition parce qu’elle connaît une nouvelle directrice depuis bientôt 1 an. Alors dites nous, quelle a été la spécificité de cette édition comparativement à celles que vous avez vécu ?

Sur le plan pratique, le grand changement, c’est le déplacement du salon du livre, qui auparavant était installé dans un bâtiment en dur, qui va devenir une future médiathèque office de tourisme intercommunal et lieu de formation juste à coté de la mairie. Et comme les travaux ont commencé, il faut nécessairement installer le salon du livre à un autre endroit.

Et donc on a fait le choix de ne pas le déplacer mais de l’installer dans un chapiteau et un grand chapiteau, du coup avoir de la place. Notre idée c’était que tous les acteurs puissent se voir, discuter, d’un stand à un autre, d’une maison d’édition à une autre. C’est le plus grand changement pratique et effectivement les auteurs nous ont fait savoir qu’ils avaient apprécié.

Cette édition, parce que le thème s’y prêtait, a renoué  également avec les tables rondes, et on a fait beaucoup de débat entre des gens qui n’avaient pas les mêmes opinions et forcement la France  de demain, la manière dont on allait rêver organiser le futur de notre pays. C’était nécessaire et indispensable.  Ça c’était les deux grandes modifications principales. Je dirais que ça  été aussi un FIG particulièrement prospectif. Mais d’un certain point de vue, je dirai que c’est le dernier festival d’un certain type. Le festival de l’an prochain devra faire une place plus grande aux autres champs de l’espace notamment l’architecture, il devra intégrer le spectacle vivant beaucoup plus qu’aujourd’hui, avec des performances qui devraient être plus nombreuses parce qu’aujourd’hui, les publics sont habitués aux temps courts, avec bien la généralisation de l’usage des outils numériques et donc le fait de proposer des conférences un peu longues ce n’est pas toujours complètement adapté au public. Et puis on cherchera aussi le plan pratique à  organiser différemment l’accès aux salles parce que nous avons tellement de succès qu’on est obligé de refouler beaucoup de gens et donc il faudra trouver une solution pour que ceux là puissent être gérés de façon un peu plus rationnelle et moins aléatoire.

Le thème de l’année prochaine c’est les migrations, dans tous les sens. C’est un thème assez délicat. La région qui sera à l’honneur c’est le caraïbes avec 14 pays qui y participeront, quels sont les défis auxquels vous pensez déjà ?

Le constat que nous avons fait cette année c’est que le festival a bien marché parce que ça s’articulait autour d’un thème politique donc nous avons aussi voulu poser des questions politiques  et donner à voir quelque chose qui était plus complexe à la fois que les caricatures hostiles qu’on voit parfois aux mouvements qui peuvent se faire d’un pays à un autre, et en même temps plus complexe aussi comme l’humanisme béat et imprégner de bons sentiments assez peu réalistes et précis qui peut exister de l’autre coté. L’idée c’est de dédramatiser cette question même si elle est dramatique. Nous bougeons tous en moyenne quatre (4) fois par jour et donc l’immigration est une partie de ces déplacements. Et un aspect qui est multifactoriel qui est lié à l’environnement, à la démographie et il y a aussi la question de qui reçoit la migration.

Donc quand on aura au sortir de ce festival, à la fois dédramatiser cette question et en même temps aux citoyens d’être bien former sur ce sujet et l’aborder avec plus d’arguments qu’ils en ont aujourd’hui. Un petit peu avant les élections municipales et mieux avant les présidentielles.

Il faut assumer les dimensions politiques au bon sens du terme. Sur les pays, il faudra dépasser les anecdotes. Il y a de toute évidence dans les premières réactions qu’on a enregistrées une attention forte,  un désir  fort  des citoyens de voir tout de suite les thèmes sur les caraïbes abordés parce qu’il y a une image sympathique. Or ce sont des territoires éminemment complexes, d’abord parce que la part de l’ aligénité y est faible, la quasi-totalité des populations qui y sont des populations qui sont arrivées à un moment donné, la plupart en même temps d’ailleurs,  quelques soit leurs couleurs, leur métissages, leur priorités, et c’est aussi l’un des endroits qui ressemble au monde tel qu’on peut l’imaginer parce qu’on y parles toutes les langues presque, on parle le français, le néerlandais, anglais, Espagnol etc.. donc c’est en fait un monde en soit. Il sera aussi question d’aller chercher des réalités douloureuses des caraïbes. Donc voila les défis qui nous guettent pour la prochaine édition.

Monsieur le maire, on ne pourra pas parler de l’immigration sans parler de l’Afrique ; c’est comme si on semble occulter le cas africain. Quel est votre regard sur l’immigration des jeunes africains, surtout à travers les océans ?

Il sera bien sûr  question de l’Afrique lors de ce festival, puisque ce sera le continent le plus peuplé dans quelques décennies. Il faut dire que l’Afrique a une population jeune, la jeunesse du monde d’ailleurs, c’est un territoire qui a des matières premières très intéressantes.

Le défis que nous européens on a à assumer vis  à vis de l’Afrique, c’est de voir ce que nous pouvons apporter comme solution parce que la solution, il y aura de milliers de personnes qui se déplaceront.

Il faut aussi qu’on change de regard, et reconnaître que la migration est aussi une chance pour un pays très vieux comme l’Allemagne tout comme la France. La jeunesse de l’Afrique est une chance.

On a un devoir de coresponsabilité et de co-humanité vis à vis des populations des pays africains.

55 000 festivaliers, c’est trois fois la populations des Vosges,  c’est quand un poids, c’est en quelques sorte un envahissement quand même.

On peut parler peut être de conflit d’usage dans certains cas mais qui tout de même reste  marginaux. La réalité c’est que c’est une manifestation qui a donné de la fierté à cette population, parce qu’ils ont l’impression qu’ils s’intéressent au monde et le monde s’intéresse à eux. On a montré aussi que dans une ville comme ça, une ville de montagne on peut faire preuve de créativité, de l’ingéniosité et de générosité, c’est des qualités des gens de montagne, cette solidarité, cet esprit d’accueil qui es très fort ici.

Je pense que si on pouvait mesurer le rôle de ce festival année après année, patiemment dans la fierté que les populations éprouvent dans leur capacité d’initiatives, on serait surpris.

Cette population a appris à regarder le monde, c’est ça qui compte. Le dynamisme qui est apporté, la manière dont on ressort d’un festival nous même, plus mobile qu’avant, plus de disponible et c’est ça qui compte. Et après la question d’organisation, ça se règle toujours.

Merci beaucoup

Merci à vous aussi

Réalisé depuis Les Vosges par Carlos KETOHOU.  Transcription Richard AZIAGUE

FIGMaireVOSGES
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