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GUIHINI KOREI: le « cimetière ambualnt » à l’ANR

 

Il est surnommé le « cimetière ambulant ». L’histoire l’a rattrapé, ses crimes l’ont rattrapé. C’est vrai, l’histoire fini toujours par avoir raison de ceux qui décident de la tutoyer et de la tronquer par des actes ignominieux de nature à ôter la vie des êtres humains. Mais pou son cas, le cas de celui dont ont parle, le Togo tente de le protéger, au nom du rôle qu’il joue à l’Agence Nationale de Renseignement.

La vague de plaintes et d’arrestations qui a lieu actuellement au Tchad vise un lugubre individu qui intéresse, non seulement le pays d’Idris Itno Deby, mais aussi et surtout le peuple togolais et les victimes de la torture au Togo. Il s’agit donc Djihini Korei, tortionnaire Tchadien réputé sous Hissène Habré qui aurait prêté ses services à l’ANR de Massina Yotroféi.  C’est lui, d’après les informations, qui aurait apporté une certaine expertise à la méthode de la torture, méthodes qui ont fait parler négativement de cette agence et de son chef.

Curieusement, au lendemain de l’annonce du mandat d’arrêt international  contre l’ancien directeur de la police politique de Hissène Habré, l’on apprend que l’homme a été enlevé par des individus armés sans que les autorités togolaises  ne se prononcent clairement là dessus. Une attitude qui frise la complicité et la protection d’un bourreau qui aurait fait également des victimes au Togo.  Où, quand, comment et pourquoi, subitement, l’homme qui faisait la pluie et le beau temps au Togo a été enlevé ? Cela cache des interrogations et terni l’image du pays, le Togo où on peut se faire enlever facilement par des hommes armés sans que personne ne se prononce.

Les révélations sur Guihini Korei sont accablantes. Il était le tout puissant Directeur Général de la sinistre DDS, la police politique de Habré, qui a semé tant de désolation dans toutes les familles et dans toutes les régions du Tchad.

Pour les Tchadiens, Guihini est synonyme du régime de Habré. Guihini c’est la DDS et vice versa. Après le règne de Habré, l’homme est surnommé le « cimetière ambulant »  pour avoir été coupable de l’assassinat de plus 40.000 Tchadiens. Assassinats dont les victimes attendent toujours que justice soit faite. Guihini a pris le chemin de l’exil après la chute de son mentor et s’est pavané dans plusieurs pays à jouir des exils dorés en toute impunité.

Bref séjour au Niger, le tortionnaire  a déménagé au Bénin, qui accueillait à l’époque les rebelles tchadiens. Il avait réussi à se mettre au service du président avant de se faire expulser.

Vite l’homme  s’est retrouvé  à Khartoum où il n’a pu se mettre à l’abri des regards révoltés.  La communauté tchadienne à Khartoum voit très mal la présence de Guihini, les gens le boudent, refusent de le saluer, murmurent ; chacun le doigte responsable direct de la mort de tel frère, tel cousin, tel oncle, etc. Les réflexes de vengeance commençaient à refaire surface, menaçant  du coup Guihini qui refusait de porter seul la responsabilité de la mort de plus de 40.000 tchadiens. Il avait déclaré à l’époque être  prêt à témoigner, à citer nommément ceux qui ont commis des exactions contre les Tchadiens. Il a même impliqué l’actuel chef d’Etat, Idriss Deby Itno dans les arrestations et les assassinats. Vite le tortionnaire viendra se mettre au service des autorités togolaises dans un exil qui frise le mépris de la race humaine. Liberté totale dans une résidence de luxe, boîtes de nuit en compagnie de belles nanas, voyages aller retour dans les pays limitrophes. Le comble, c’est qu’il officierait  pour l’agence Nationale des renseignements, ANR. Cette agence qui s’est rendue célèbre dans les exactions et la torture contre des citoyens togolais et étrangers.

Comment les autorités togolaises en sont arrivées à recruter un personnage de cet acabit  dans une institution du pays. Quel rôle a-t-il joué dans les reproches faits à l’ANR et quelles sont ses responsabilités ?

Plus curieux, c’est lorsque le mandat d’arrêt est lancé contre lui, qu’on apprend qu’il a été enlevé par des hommes armés ; Qui sont ces hommes et où a-t-on conduit le « cimetière ambulant » pour que le silence radio ne soit observé ? Tout ceci constitue des zones d’ombres qui relancent le débat de l’impunité et des accords bilatéraux sur les questions de justice et de sécurité.

Le Togo n’a pas hésité à remettre entre les mains des autorités ivoiriennes les personnes visées par la justice. De même c’est la Côte d’Ivoire qui a remis entre les mains de la justice togolaise le français Loïk le Floch Prigent dans la rocambolesque affaire d’escroquerie. Pourquoi le Togo ne pouvait-il pas faire autant et livrer entre les mains de la justice tchadienne les personnes poursuivies par un mandat d’arrêt ?

Les institutions internationales et les victimes de la torture au Togo devraient déjà commencer à interpeller les autorités togolaises pour qu’elles fassent la lumière sur la présence et la disparition subite de celui qui a endeuillé des dizaines de milliers de personnes.

Alfredo Philomena

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