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Graves dérapages d’un membre de la HAAC

 

On risque de rire aux éclats en lisant cet article. Il relate un fait qui devrait passer dans la rubrique de faits divers, mais le membre de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) concerné, qui avait été l’objet d’attraction de l’histoire lui a donné un cachet particulier.

C’était samedi, sous la torride chaleur de midi au quartier populaire de la banlieue de Lomé, Agouè que la foule a été attirée par un accident. Le conducteur de la voiture de marque Duster RTG-3321 venait de percuter une Nissan de couleur blanche conduite par un chauffeur qui avait sa patronne à bord. Cogner un véhicule de derrière dans le code est synonyme de non maîtrise du volant.

Naturellement les deux véhicules ont été immobilisés pour permettre aux propriétaires de constater les dégâts et de trouver des solutions de réparation.

La propriétaire de la Nissan est la fille d’un propriétaire de pharmacie de la place.

La RTG  Dacia  Duster venait de cracher un homme aux lunettes noires totalement éméché. A sa sortie, il n’arrivait pas à se tenir debout. Il balançait d’un côté à l’autre, ce qui offrait du spectacle à une foule qui s’est agrandit dans les minutes qui ont suivi l’accident. On craignait qu’il s’écroule en pleine chaussée, ne contrôlant visiblement aucun de ses organes.

Le monsieur en état d’ivresse, au volant de la voiture gouvernementale était un membre influent de la HAAC. Il fit l’effort de prononcer une phrase, mais le taux d’alcool ne laissa s’échapper que des gargouillis totalement incompréhensibles.

C’est à l’arrivée de l’agent de police d’Agoué qu’il l’homme brandi ses menaces : « je suis journaliste, je suis une autorité, membre d’une institution de la république, la HAAC. » des paroles qui provoquaient des éclats de rires des spectateurs de la scène. Le policier lui demanda le permis de conduire : « à la maison », les pièces de la voiture : « à la maison » l’ordre ce mission «  je n’en ai pas »

Dans la foulée, il sorti un billet de 5000 qu’il tendit à l’agent de police devant la foule, celui-ci rejeta le cadeau.

Finalement le policier, après constat, décida de conduire les deux accidentés au poste de commissariat de police d’Agouè.

L’autorité de la HAAC était incapable, sous le coup de l’alcool de prendre encore le volant et c’est le chauffeur de la voiture qu’il avait percuté qui a conduit la voiture de l’Etat au commissariat. Là encore, le membre de la HAAC était resté fidèle à ses habitude d’ivrogne : « … le nom de votre père » demanda le policier « … qu’est ce que mon père vient chercher dans cette histoire… » C’était vraiment drôle.

Au finish, on garda les deux véhicules avec libération des propriétaires.

A 19h, le policier appela le conducteur de la Nissan et lui demanda de venir chercher sa voiture parce qu’il avait tort. Il lui déclara que le commissaire avait qu’il s’agissait d’une voiture de l’Etat et d’une autorité et s’il ne s’exécutait pas, il risquait de réparer les torts causés aux deux voitures. Et pour l’agent de police, le membre de la HAAC devrait se rendre à Kara pour une mission officielle.

L’intimidation du policier Bah Traoré avait marché avec le conducteur mais pas avec sa patronne qui a été secouée au cou et au bras par le choc de l’accident. Dame Hakeem veut aller jusqu’au bout de cette affaire pour établir les responsabilités. Le rendez-vous est pris pour ce lundi matin à 7 h au commissariat d’Agoué pour le verdict de cette affaire.

La crédibilité de la police en général et du commissaire d’Agoué en particulier est mise à rude épreuve dans cette histoire puisque le Cadre de la HAAC est sous le coup de plusieurs infractions : non maîtrise du volant, état d’ivresse, ne dispose ni de permis, ni des pièces de la voiture, ni d’un ordre de mission qui autorise les véhicules du gouvernement à circuler les week-ends. En plus il a tenté de corrompre publiquement le policier en usant aussi d’un abus d’autorité. Sous d’autres cieux, ce danger public serait déjà derrière les verrous. Mais au Togo, les personnes haut-placées bénéficient de l’impunité, quoi qu’ils commettent comme infraction. Le ministère de la sécurité est interpellé dans ce dérapage qui discrédite l’institution togolaise chargée de réguler les médias, la HAAC.

La suite de cette affaire que nos suivons de près dans notre parution de demain sous réserve de l’identité  de la personne concernée.

Alfredo Philomena

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