BSIC, la banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce est au bord de l’explosion. Les tensions sociales sont à leur plus haut niveau, les détournements deviennent monnaie courante, les magouilles de toutes sortes et la légèreté dans la gestion de la Banque sont autant de maux qui finiront par plonger la banque libyenne dans le gouffre. Au centre des intrigues, la Direction générale qui a tissé des toiles d’araignées dans tous les départements pour plomber la Banque. Le Directeur Général Issa Tiendrébéogo est présenté comme le cerveau de toutes les irrégularités. Comment en est on arrivé à une situation complètement pourrie à la BSIC Togo ? Enquête autour d’une banque dont un agent vient d’emporter il y a seulement une semaine des dizaines de millions de francs CFA dans la complicité suspecte de la direction.
Dans une précédente parution, nous avons tiré la sonnette d’alarme sur la mauvaise gestion et les détournements au sein de la banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce. Secouée par les révélations, la Direction a dû rapidement colmater les brèches pour éviter la foudre de Tripoli qui avait demandé un rapport. Trois mois après, les démons sont encore réveillés, mettant BSIC dans une position de banque en crise. Dernier évènement en date, le sieur Kévin Gbadoé, responsable monétique, qui s’occupe des Guichet automatique a détourné sur un mois près de 36 millions dont trois millions juste le week-end de la pentecôte. Invité à donner des explications, il a été discrètement exfiltrer des locaux de la banque par des complices haut placés avant l’arrivée de la gendarmerie. Ce détournement n’est que la partie visible de l’iceberg des maux qui minent la banque et qui interpellent non seulement les premiers responsables, mais aussi des cadres des ministères et de l’administration.
La goutte d’eau qui a débordé le vase.
Nous sommes le 1er mai 2013 sous une pluie balbutiante qui n’autorisait en principe pas le défilé, aubaine pour les employés de BSIC qui en avait marre des problèmes menés dans la boîte par la Direction. C’est à l’hôtel Le pélican que les délégués du personnel ont décidé de dire les quatre vérités au directeur général et à son adjoint : « la médiocrité et l’amateurisme dans les prises de décisions, la partialité de la direction générale dans certaines prises de décisions et dans les gestions de certains incidents, des investissements hasardeux et défectueux qui constituent des surcoûts inutiles, la duplicité et les pratiques nuisibles de certains responsables, l’absence de procédure écrite, la durée d’octroi des prêts immobiliers, etc..» Ceci constitue juste une partie des maux qui minent la banque. Les délégués du personnel ont été gentils avec la direction en évitant d’évoquer d’autres irrégularités plus graves. Mais le Directeur général Issa Tiendrébéogo et son complice Afambi ont piqué une colère de cobra en proférant des invectives et des menaces à l’endroit du personnel avant de quitter précipitamment la célébration. La réaction ne s’est pas faite attendre. Le 03 mai, 9 délégués du personnel ont reçu une note de la Direction réclamant des explications sur le discours du 1er mai. Le 6 mai, les délégués ont répondu en confirmant leurs positions et leur analyse de la situation de la banque. 12 mai, la sanction est tombée. Mise à pied des délégués du personnel de 8 mois avec privation de salaire. C’est le scandale, puisque cela ne répond en rien aux normes du droit du travail. Les experts en droit de travail sont choqués et ont compris les doléances du personnel. Gestion hasardeuse et chaotique de la banque avec des décisions à vau l’eau qui font de BSIC, la dernière au Togo.
Magouilles et détournement à la clé.
L’exfiltration depuis les locaux de la banque du sieur Kevin Gbadoe qui a pris soin de vider les guichets automatiques en emportant plus de 36 millions est un signe avant coureur de la complicité dans la banque à organiser et à protéger les magouilles ; Ce n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. Dans plusieurs documents de BSIC en notre possession, il est démontré que les prêts interbancaires au BSIC se font dans la plus grande opacité. Le prêt interbancaire est un service que les banques se rendent lorsqu’elles ont besoin de la liquidité immédiate et cela encoure naturellement des commissions et se passe souvent entre les banques d’un même pays. Hors du pays, ce prêt devrait logiquement faire augmenter les commissions. Le sieur Issa Tiendrébéogo de la BSIC-Togo organise ces prêts dans la suspicion. D’abord il ne les mène pas souvent avec les banques locales et pire se permet de faire ces transactions avec des individus depuis le Burkina Faso. Objectif gonfler les commissions pour des intérêts que lui seul maîtrise. 30 à 40 millions d’après les différents batchs de ces transactions. Cela s’appelle de la magouille. Un audit effectué à l’agence d’Adawlato va sans aucun doute laisser des traces. Le DG a pris soin pour cette agence de mettre un des siens, un complice ; il semble que c’est lui qui s’occupe de ses affaires de cul. Il est spécialiste de femmes. La règle de la BSIC n’autorise pas les opérations de devise dans les agences. Il n y’a que la Direction générale qui soit autorité pour ce genre de transaction. Mais scandale, on trouve des devises étrangères dans les caisses d’Adwlato. Et tout le monde connaît la promiscuité entre le DG et le Chef de cette Agence Adandobou Kader. Une petite enquête fera découvrir le pot aux roses. Raison suffisante, les manquants constatés dans les caisses de cette agence n’ont pas inquiété la Direction alors qu’ailleurs la simple faute, parfois non professionnelle, entraîne des sanctions caustiques. Exemple, un des agents a dû donner sa démission pour les complications à elle faite par la direction. Elle avait refusé d’encaisser un gros montant d’un client qui était venu à une heure hors service. Elle avait en fait raison. La sécurité à BSIC est défaillante. Les forces de sécurité recrutées partent à 16h. Ce qui laisse la banque ouverte aux braqueurs. La fille ne connaissait pas le client qui était venu après 16 h prétendre verser 40 millions. Cela pouvait être des braqueurs. Elle a été sévèrement sanctionnée et a dû démissionner. C’est la partialité dans les prises de décisions qu’évoquaient les délégués du personnel. La vérité blesse, et c’est la raison de la colère des patrons de la banque.
Les délégués ont tenté de discuter de ces différents problèmes avec la Direction notamment celui des devises d’Adawlato. Il les a chassés de son bureau et leur a promis de ne plus jamais les recevoir.
Les salaires des employés de BSIC sont les plus bas au Togo. Mais les sanctions pour les moindres fautes sont les plus draconiennes. Parfois, c’est carrément un acharnement que la direction inflige à certains employés. Dans le discours réponse du 1er mai, le DG adjoint a confié ne jamais tolérer la sortie des délégués. Affambi n’est pas à sa première manœuvre. Nous aurons néanmoins le temps de revenir sur les dégâts qu’il a causés précédemment dans les autres banques.
Beaucoup de risques sont à signaler à BSIC. Une société de café Cacao a gagné récemment un procès contre la banque, malgré l’existence de conseillers juridiques et des auditeurs qui sont à la solde des patrons. Il est même arrivé que la banque ait effectué un prêt contre un titre foncier frauduleux. Le faussaire a disparu avec l’argent, les responsables de la banque probablement complice ne se gênent pas.
Autant de calamités qui mettent à genou une banque qui veut se doter d’un grand siège. Et là encore, une autre paire de manche, il y a beaucoup de problèmes.
Des personnalités de haut niveau dans ce pays sont citées dans les magouilles au sein de la banque en question, Le nom du sieur Aharh Kpessou, Secrétaire d’Etat chargé des réformes économiques au ministère de l’économie et des finances est suspecté pour ses fréquentations régulières du DG de BSIC et des prêts qu’il aurait contractés dans des conditions opaques. Appelé pour confirmer ou infirmer ces infos, il a nié en bloc en proférant des menaces. Nous aurons l’occasion de situer la responsabilité de ces hommes qui passent pour les plus intègres mais qui sont corrompus jusqu’à la vessie.
Des informations liées à une banque qui risque de mettre sur ses ergots le patron de cette banque à capital libyenne de Khadafi, le PDGAli Moctar
Carlos KETOHOU