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Pourvu que la montagne n’accouche d’une souris. La longue attente du prochain gouvernement au Togo devrait aboutir à un gouvernement de qualité irréprochable, du Premier ministre aux portefeuilles, des membres du gouvernement aux cahiers de charge. Les précédents gouvernements au Togo ont connu des limites : la qualité et le niveau managérial de certains ministres, l’orientation de l’action, la résolution des crises, les prérogatives et les missions, la défense de l’action gouvernementale etc. Trois mois d’attente après l’investiture du Chef de l’Etat, on ne devrait plus avoir l’impression de connaître un gouvernement de tâtonnement. Les ministres, une fois nommés devraient rapidement se mettre au travail pour relancer un Togo qui attend des réformes profondes. Dans ce dossier, l’Indépendant Express s’est inspiré des expériences d’ici et d’ailleurs, analyser la profondeur des besoins du Togo et se donne le devoir d’orienter l’architecture du prochain gouvernement. Sans, bien entendu, avoir la prétention de l’imposer, mais espérer que cela pourrait servir en tant que contribution citoyenne pour le développement du Togo.
La structuration du gouvernement togolais est assez aléatoire, d’après un analyste politique. Les ministères, les uns les autres hésitent à s’affranchir pleinement dans l’accomplissement des tâches liées à leurs portefeuilles. Influences extérieures, créations des cellules spéciales et des comités en lieu et place des prérogatives régaliennes des ministères, le goût excessif de l’intérêt dans toute action et dans tout projet, népotisme, corruption etc… gangrènent les ministères, les ministres et les portefeuilles. A l’orée de la formation d’un nouveau gouvernement, certains embouteillages devraient laisser place à la cohérence et à la cohésion en vue de mettre chaque ministère et chaque ministre devant sa responsabilité. Dans la présente parution nous allons mener une analyse critique du gouvernement sortant, proposer des approches en vue de proposer les pistes d’un prochain gouvernement qui ne sera pas assis sur les tares de l’actuel, celui qui a ralenti radicalement le développement du pays.
Le Chef de l’Etat, partout ailleurs, tien généralement compte d’un certains nombres de critères irréprochables pour former son gouvernement. La compétence, la famille, les amitiés, et pour le Togo les pesanteurs géopolitiques et ethniques fondées sur la partition par langues et ethnies, partis politiques avec l’omniprésence des caciques du pouvoir qui ont toujours leurs mots à dire, sans compter l’intransigeance de l’armée qui ne manque pas de porter son regard sur les équipes gouvernementales qui se succèdent. Mais ces différentes contingences ne doivent pas perdre de vue l’action, la praxis obligatoire pour atteindre les objectifs de développement.
L’architecture gouvernementale doit donc tenir compte des principes de cohérence, de cohésion et d’efficacités institutionnelles. Il s’agit d’éviter des redondances et des conflits de compétences entre différents département ministériels ayant des matières imbriquées ou chevauchantes (insertion professionnelle des jeunes et formation professionnelle ; développement rural et développement à la base). En outre, la dynamique gouvernementale doit exclure l’émiettement des matières qui sont obligées d’aller de concert (tel que l’économie, les finances et la planification).
Enfin pour la cohésion au sein des ministères à gros portefeuilles il faut prévoir des ministères délégués ou des secrétariats d’Etat sur les matières spécifiques. Cela évite la prolifération dans le temps des cellules et des comités spéciales sur des questions d’urgence (Haut Conseil à la mer sur la question de la sécurité maritime, Climat des affaires pour la relance de l’économie ou encore le Comité pour la COVID19 pour juguler la pandémie du Coronavirus etc.) si les disposition préalables avaient été prises avec des secrétariats d’Etat chargés, on aurait pu éviter plusieurs conflits qui minent les ministères et les cellules mais aussi des agences souvent rattachées à la présidence de la République qui se sentent finalement plus importantes que les ministères. Cela entraine par ailleurs une lourdeur administrative, chacun se sentant chef dans son département et résisterait à se faire donner des ordres. La hiérarchisation de l’administration est donc bazardée.
C’est ainsi que naissent les conflits de leadership et d’intérêt, les coups bas qui ralentissent la performance de l’action gouvernementale.
Face à la réalité intrinsèques des défis de l’heure, se pose une question importante : ’’Existe-il le meilleur ministre? Pour quel peuple et pour quelle époque, répondra-t-on en cette période de démission attendue du Premier Togolais et la formation d’un nouveau gouvernement dans le cadre du nouveau quinquennat 2020-2025 de Faure Gnassingbé tout comme en France en liaison avec les résultats du second tour des élections municipales et d’une gestion critiquée mais sous contrôle de la Covid19…
Au Togo, l’armature gouvernementale a toujours concilié le stable et l’instable. Si les ministères régaliens semblent stables, sous réserve de certaines modifications conjoncturelles, les non régaliens semblent englués dans de fortes secousses politiques…
Il en résulte un chevauchement des compétences entre plusieurs ministères justifiant une correction nécessaire pour l’efficacité de l’action gouvernementale…
L’agenciarisation de la République n’est pas non plus sans accentuer le phénomène face à une administration publique dont la réforme est restée un miroir aux alouettes.
En effet, le programme de modernisation de l’administration publique a été finalement un échec et les emplois parkings excellent de jours en jour pour contenter une jeunesse en difficulté.
Et si la décentralisation permettait au gouvernement d’approfondir une réforme-redéploiement du trop-plein au profit des collectivités locales…? Cela éviterait donc les nombreux sigles développés çà et là pour maquiller le chômage combien menaçant pour la République.
Les nombreux programmes de volontaires et d’emplois à courte durée et sans lendemains développés par le ministère du Développement à la base ont précarisé davantage la situation de l’emploi des jeunes qui se retrouvent sans repère de la matière et perdent le fil des formations et des débouchés auxquels ils sont formés. Du gâchis dans la République. Il faut donc une rupture conséquente pour mettre aux caniveaux toutes des initiatives qui n’ont pour buts que de vanter leurs géniteurs obsédés par les postes et les avantages afférents. En témoignent les nombreux programmes sans intérêt du ministère du développement à la base, de la ribambelle d’initiatives du ministère de l’agriculture et des fantaisies d’initiatives de ministère chargés des télécommunications ou de l’économie numérique.
En attendant de telles ruptures nécessaires à un État plus organisé et efficace, il est important de regarder dans le rétroviseur et de faire une critique du gouvernement sortant. Trop d’incompétence, trop d’amateurisme, trop de jeux d’intérêts et trop de laxisme resté impunis. Ils se revendiquent goguenard d’être au centre d’une action politique ou une autre, de peser dans une campagne électorale, d’avoir obtenu dans son fief des résultats astronomiques pour l’élection du Président, d’avoir été de beaux parleurs dans les dérives verbales, d’avoir aidé à faire ci ou à faire ça. Revendiquer ces gadgets d’actions est un complexe de démission face à la responsabilité à laquelle on est appelé. La politique a cessé d’être un concept fictif pour s’ériger en une science exacte. Les équations doivent être résolues pour donner des résultats et le travail devrait être le fruit de la force multipliée par le déplacement, et non la fiction.
Beaucoup de ministères targuent dans cette réalité anachronique. Être ministre dans le contexte togolais revient à être brillant, meilleur des meilleurs. Avoir une vision, savoir prendre l’ascendance, savoir s’imposer dans ses compétences et ses capacités et refuser de se laisser aller dans des considérations fallacieuses ennuyeuses et complexées.
Des ministères que nous présentons aujourd’hui comme à problème devraient être frappées par la cure innovante de l’action pour créer une stabilité dans un concert d’action gouvernementale.
Du développement à la base avec ses multiples actions folkloriques jumelles de la pléthore d’initiatives mal ficelées de l’agriculture, il n’y a point de place pour une aiguille. Victoire Dogbé, dans son cumul de fonction a mené l’action et l’a subie. Des actions dont les résultats n’ont pas rimés au prorata de la durée aux postes et des moyens mis en œuvre. La jeunesse reste dépaysée, l’emploi reste précaire, plus de problème que de solution, le développement à la base sociologiquement mal conçue, entrainant du gaspillages des ressources, l’attachement aux moyens rudimentaires pour sortir les populations rurales de la période médiévale, en témoigne les houes et les balais distribués en lieu et place des moyens modernes de l’agriculture, avec à la clé du bling-bling pour demeurer. Victoire Sidémeho Dogbé est usée par le pouvoir, mais aussi par l’argent public géré pifomètre de la facilité et de l’impunité, et dire que Dame Victoire mène campagne pour rempiler dans un pays où la jeunesse est capable.
Le caractère usagé du ministère du développement à la base avec ses additifs kilométrique guette le ministère de l’Agriculture. Alors que par endroits les deux se chevauchent dans des actions au présent sans lendemain, le Ministère de Noel Bataka se résume à la boutade de « qui trop embrasse mal étreint…». Plusieurs programmes par ci par là, la pêche qui s’impose face à la transhumance dans un vaste secteur de l’élevage difficile à maîtriser, la pisciculture face aux défis de l’eau, les agropoles qui ont du mal à s’imposer dans le concert d’une mutation « électronicobancaire » mal léchée, bref le ministre Noel Bataka est embrouillé et ne se donne la peine qu’à dépenser sans mesurer les fonds publics. Le syndrome de la fortune folle de Victoire Dogbé, frères et sœurs guette dangereusement Noel Bataka et complices. D’où l’urgence pour le Chef de l’Etat de se raviser du temple de Thélème dans laquelle végète le ministre de l’agriculture. Quel bilan, quelle perspective, quelle résultat, quelle vision, le ministre ne saurait répondre s’il est interpellé en conseil des ministres où au parlement.
L’autre ministère à problème qui anéantit radicalement le développement du Togo est le ministère des mines et de l’énergie. Ou bien le patron des lieux Marc Bidamon laisse faire pour envenimer la crise de la mauvaise gestion, ou bien il est incapable de surveiller les secteurs de son portefeuille. L’électricité à des problèmes de gestion et de gouvernance qui n’en finissent pas malgré les mutations à la tête de la CEET, les mines sont une autre paire de manche que le ministre contrôle difficilement, l’importation des produits pétroliers est scandée par des dossiers de gestion calamiteuse et des malversations, on en arrive à poser la question de savoir s’il existe un dirigeant à la tête de ces secteurs. Le ministère des mines et de l’énergie est miné par des problèmes sérieux qui nécessitent une thérapie de choc, du sommet à la base.
Lorsque face à une pandémie du nom de Coronavirus, un ministre de l’économie et des finances n’a pas réussi à rassembler une part importante de l’ardoise de 4000 milliards sollicités par le Chef de l’Etat pour combattre la crise sanitaire, il y a lieu de se poser des questions. Dans la mobilisation des fonds de lutte contre la COVID-19, le ministre Sani Yaya s’est donné le luxe d’accepter des banques bien implantées d’insignifiantes cotisations d’environ 2 à 20 millions. Des institutions qui pompent les richesses du Togo que le ministre n’a pas obligé à mettre la main à la poche est une faiblesse et un manque de l’esprit de management de la part du ministre de l’économie et des finances. Là où il est présent, c’est au niveau des dons volontaires de soutien des partenaires techniques et financiers alors que la partition du secteur privé devrait être prépondérante pour booster l’effort du secteur public et des ptf. Sani Yaya a échoué dans la gestion de la COVID 19 et sur beaucoup d’autres plans que nous mettons sous éteignoir dans la présente parution.
Dans le gouvernement sortant, le ministère de la communication est quasi absent. Le propriétaire des lieux Foli Bazi Katari aurait préféré transférer le ministère dans sa ville natale, Sokodé où il préfère passer le clair de son temps au lieu de signer les nombreux parapheurs en attente au cabinet. Les sports dandinent, la formation civique et l’éducation à la citoyenneté inexistante alors qu’elle devrait prévaloir pour voler au secours de la sensibilisation à la COVID-19, le ministre sous Eyadéma est aussi arrivé à son degré de péremption. Il laisse la lourde tâche de gestion de la presse et de la Communication à la HAAC avec le Président Telou qui sans grand zèle s’efforce de mettre des petits plats dans les grands malgré les interdictions et les suspensions décriées. Pour ce faire, Foli Bazi Katari devient finalement un ornement pour l’équipe gouvernementale de Komi Klassou.
Point n’est besoin de rappeler que d’autres ministères continuent des graves problèmes pour l’Etat en raison de la qualité des prestations des départements qu’ils couvrent. Les postes, économie numérique et innovations technologiques se portent très mal et sont d’ailleurs des moteurs à explosion des populations mécontentes de la téléphonie, de l’internet, de la cherté des produits de téléphonie. Les innovations technologiques, On n’en a pas vu les couleurs. Cina Lawson, c’est vrai, excelle dans une gestion capricieuse et népotique des télécoms au Togo. Cela ne rime sans doute pas avec le développement, l’internet étant devenu l’autoroute du développement.
Pius Agbétomey a déçu, en juriste averti lorsqu’il avait demandé l’ouverture d’une information judiciaire dans l’accident des humoristes. Les hommes de droits ont rigolé à son nez pour une attitude qui reflète naturellement une justice aux ordres dans laquelle il a lui aussi pris des airs. Les litiges fonciers n’ont jamais été aussi abondants et mal tranchés que sous l’actuel ministre des Droits de l’homme. Les dérives politiques en matière juridiques ont décliné le Ministre de ses responsabilités au point où c’est son élève nommé Christian Trimua, zélé invétéré qui se mettait en scène de la plus piètre des façons.
L’adage populaire qui dit que l’excès de beauté ou de laideur est nuisible convient assez bien à Christian Trimua. Avec l’ultime chance de se faire nommer ministre des droits de l’homme, Chrsitian Trimua s’est cru tout permis, mettant sa bouche dans tout, même ce qui ne le concerne pas. La construction de l’hôpital Saint Pérégrin n’est pas du ressort du ministère des droits de l’homme. Christian est allé causer des problèmes à travers des promesses farfelues dont il ne connaissait pas les tenants et les aboutissants. Eclaboussé dans une affaire de tueries de jeunes filles, sans scrupule, Christian Trimua présente les Droits de l’Homme comme pour servir aux espèces des autres planètes. Il a causé trop de tort, à travers son refus de se taire et son obsession de se faire voir et appelé pour le porte-parole du gouvernement. Trop de dégât pour un ministère qui a plutôt besoin d’un profil bas, respectueux et non souillé comme celui de Christian Trimua. Le Togo n’a pas besoin en ces moments de crise de personnalités rompues aux tapages, aux provocations et aux mépris des citoyens.
Dans le gouvernement sortant, il existe des fantômes, des ministres qui n’apparaissent que par saison. La première sortie publique de Tchabinandi KOLANI-YENTCHARE, la ministre de l’action sociale date d’il y a quelques jours, où elle est allé apporter un message du Chef de l’Etat à la famille du citoyen Koutsuatsi tué dans la folie meurtrière d’agents de sécurité qui l’ont battu à mort au nom d’un couvre-feu anti-pandémique au quartier Adakpamé. L’alphabétisme dont elle est chargée est dans les décombres, le taux d’analphabétisme en pleine croissance. Sa congénère de ministre fantôme n’est autre que Demba Tignokpa. La presse dans son ensemble ne se rappelle pas la dernière action sensible de la ministre de la planification du développement et de la coopération.
Le prochain gouvernement devrait donc être plus regardant sur certains aspects des profils et des animateurs des portefeuilles. Il faut des fusions, des secrétariats spécialisés, des responsabilisations et de l’autonomie au sein de certains ministères. Les coudées franches pour mener des actions dans le respect des lois.
Mais toutes ces actions devraient restées dans une dynamique efficace coordonnée par un Premier Ministre de vision. Moins militant, moins garçon de course, plus technocrate, plus rassembleur, plus influent vis-à-vis des autres ministres, manager en matière de gestion et de gouvernance, un homme qui a fait des preuves dans la gestion managériale et qui a réussi qui a forcé l’admiration, un homme qui maîtrise les agrégats du développement et de la cohésion d’une équipe gouvernementale. Bref, un homme qui est différent de Komi Klassou, ou encore d’Ahoomey Zunu, ou encore de Komlan Mally, ou encore ou encore….
La démission et la nomination du Premier Ministre ne sauront tarder et dans la logique de notre développement, l’indépendant Express se donnera le devoir de présenter une architecture d’un gouvernement en période post pandémique. La Rédaction se donnera la peine d’orienter un profil, une personnalité, une action, un portefeuille pour permettre de réussir le pari du développement par des hommes de poigne et de qualité.
Carlos KETOHOU
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