Il y a de ces personnes qui, en dépit de leur âge avancé, manquent cruellement de sagesse. C’est bien le cas de Gilchrist Olympio, président de l’Union des Forces de Changement (UFC). Malgré le déshonneur et l’humiliation à lui infligées par les Togolais à travers la cuisante défaite de son parti aux dernières législatives, le vieil opposant ne veut pas s’effacer. A présent, il veut masquer sa honte en exigeant de ses amis du pouvoir des choses à la fois inutiles et surréalistes. Au moment même où ces derniers s’apprêtent à le mettre à la porte. Gilchrist Olympio veut faire des pressions, mais des pressions qui viennent bien trop tardivement.
Le ridicule ne tue pas, dit-on souvent. Heureusement pour Gilchrist Olympio qu’il en est ainsi. Si le ridicule pouvait tuer, il y a bien longtemps que le président de l’UFC serait mort et enterré. Sorti des dernières législatives très affaibli non seulement par le résultat désastreux qu’a obtenu son parti, mais aussi par l’humiliation que lui ont infligé les Togolais, le vieux Olympio ne veut pourtant pas s’effacer si facilement. Ce serait sûrement trop honteux pour lui ! Pour masquer cette honte certaine et se donner une porte de sortie moins humiliante, l’indigne fils de Sylvanus vient de trouver une formule. Il veut maintenant verser dans des exigences inutiles, des revendications que ses amis du pouvoir ne peuvent certainement pas lui satisfaire, maintenant qu’ils savent que Gilchrist ne représente plus grand’chose sur l’échiquier politique national.
Des revendications surréalistes !
Cela fait plus d’une semaine que les résultats définitifs des élections législatives du 25 juillet ont été proclamés par la Cour constitutionnelle. Mais Gilchrist ne s’est pas encore rendu compte de son impopularité politique. Ou disons plutôt qu’il fait semblant de ne pas l’avoir constaté au travers du résultat obtenu par son parti tant il a été surpris. C’est bien ce qui le pousse à se comporter comme s’il était encore l’opposant le plus adulé des Togolais. Rêve.
De source proche des alentours du chef de l’Etat, le président national de l’UFC exige pour son parti 5 portefeuilles ministériels dans le prochain gouvernement. En plus de ça, il veut avoir 10 préfets UFC sur les 31 que compte le Togo. Mais ce n’est pas fini. Allant de gourmandise en gourmandise, le « traître » d’opposant demande au pouvoir de donner à son parti environ 6 Directions de société d’Etat et 10 ambassades. N’est-ce pas trop pour une formation politique qui a rejoint le rang des particules comme la Convergence Patriotique Panafrcaine (CPP) de Francis Ekon ou Alliance de Dahuku Péré ?
Gilchrist Olympio, prend ses rêves pour des réalités !
Le pouvoir aurait peut-être écouté le vieil opposant si celui-ci avait encore des moyens de pressions. Malheureusement pour Fo Gil, il n’en a plus. La déculotté subie lors des dernières législatives l’a si bien démontré. Les résultats ont certes été décevants pour l’ensemble de l’opposition. Mais pour l’UFC, ce fut la catastrophe. De 27 sièges en 2007, l’UFC est descendue très bas et n’a pu obtenir que 3 sièges au cours de ces législatives. Preuve que le parti de Gilchrist n’a plus aucune valeur.
La logique politique voudrait qu’on ne donne rien à celui de qui on ne peut rien obtenir. Le pouvoir de Faure sachant aujourd’hui que l’UFC est devenu une particule, serait-il prêt à céder à ses caprices ? Rien n’est moins sûr.
Et pourtant, à la signature de l’accord avec le RPT en 2010, Gilchrist Olympio avait la possibilité de faire pression sur le pouvoir de Lomé. Etant donné que le régime de Faure se servait de cet accord dit « historique » pour se donner une bonne image aux yeux de la communauté internationale.
« C’est en ce moment là que Gilchrist devait agir pour obtenir tout ce qui lui a été promis ou tout ce qu’il voulait. Parce que cet accord était si important aux yeux des autorités de Lomé qu’elles n’avaient pas intérêt à le voir couler. Mais il n’a pas su saisir l’occasion. Aujourd’hui, il ne pourra que s’en prendre à lui-même », confie un observateur de la scène politique togolaise.
Le patron de l’UFC ne peut effectivement que s’en prendre à lui-même. Car il paye aujourd’hui les conséquences de ses mensonges d’hier.
En effet, à la signature de son fameux accord avec Faure Gnassingbé en 2010, que n’a-t-il pas promis aux Togolais ? Il s’est engagé à mettre en œuvre, dans un délai de six mois, les réformes constitutionnelles et institutionnelles préconisées par l’APG. Mais une fois en contact avec les délices du pouvoir, le fils de Sylvanus reléguera la totalité de ses promesses dans les oubliettes. Son ventre prendra si bien le pas sur les intérêts des Togolais que le délai de six mois qu’il s’est donné sera dépassé sans que rien ne soit fait. Pire, même pas une seule de ces réformes ne sera mise en œuvre après plus de trois ans de collaboration avec le régime de Lomé. Pas plus que les postes important que son parti a promis occuper dans les sociétés publiques et parapubliques. Aucun poste d’ambassadeur non plus.
A qui la faute ? A Gilchrist Olympio qui n’a pas su saisir l’opportunité que lui offrait une telle collaboration au moment où il le fallait. Il a préféré « la bouffe » au bien-être des Togolais. Aujourd’hui, une chose est sûre : tous les Togolais, même ses amis du pouvoir, savent ce qu’il vaut sur l’échiquier politique national. En aucun cas, ils ne pourront céder à ses revendications fantaisistes et seront même prêts à lui dire au revoir s’il menace de rompre l’accord. Hier, c’était le régime qui n’avait pas intérêt à voir cet accord échoué. Aujourd’hui, ce n’est plus lui. C’est bien Gilchrist qui n’a pas intérêt à se séparer du pouvoir, en raison du fait qu’il a perdu toute sa crédibilité aux yeux du peuple. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.
Rodolph TOMEGAH