Les premiers résultats communiqués par la CENI à l télévision nationale jeudi soir, s’ils sont maintenus, risquent de reléguer l’Union des forces de changement (UFC) loin derrière. Puisque ces résultats, calcul bien faits, ne donneront guère plus de six députés au parti de Gilchrist Olympio. Pour un parti qui a obtenu 27 sièges au parlement lors des législatives de 2007, il y a de quoi s’inquiéter.
Gilchrist Olympio, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne doit pas être bien content en ce moment. Le vieux, comme l’appellent certains, doit avoir la tête dans les mains. Et pour cause, face à la vérité des urnes, ses illusions se sont complètement envolées.
En effet, en dépit des désaccords survenus en 2010 après le fameux accord RPT-UFC et de la scission engendrée par cet accord (scission ayant abouti à la création de l’Alliance nationale pour le changement), le fils de Sylvanus croyait dur comme fer que l’UFC a conservé sa popularité d’antan. C’est d’ailleurs ce qu’il faisait croire à tout le monde, aussi bien à ses interlocuteurs nationaux qu’internationaux. Mais les législatives de 2013 lui permettront de revenir à la raison et de se rendre compte du niveau d’impopularité de son parti. Le « Détia » ne fait plus courir, il ne fait plus rêver, il ne fait plus recette. Comme c’est le cas il y a encore trois ans.
Ces législatives vont sûrement sonner la fin de la carrière politique de Fo Gil. Car, pris par l’âge, il n’aura plus la force et la capacité de poursuivre ce chemin si dure à pratiquer dans un pays comme le Togo où tous les coups sont permis en politique.
Adulé dans un passé récent, considéré comme un mythe, comme le sauveur du peuple, Gilchrist Olympio voit sa côte chutée après ces législatives. Bref, c’est la déchéance d’un leader autrefois charismatique. Comme quoi, aussi bonnes que ce soient vos intentions quand vous décidez de collaborer avec le pouvoir, les Togolais, notamment les militants et sympathisants de l’opposition, ne le voient jamais d’un bon œil. Le moment venu, ils vous sanctionneront pour cela. Me Yawovi Agboyibo du CAR en sait surement quelque chose.
Rodolph TOMEGAH