Genève : Arrêter et juger le Ministre Trimua pour crimes et tortures
C’est un véritable contraste et une insulte à la mémoire des jeunes filles assassinées à Agoue au Togo, que de voir la personnalité de Christian Trimua conduire une délégation gouvernementale pour défendre le Togo sur le Chapitre de la torture.
Même si certaines organisations des droits de l’homme au Togo accompagnatrices du gouvernement ont passé sous silence le profil sanguinolent du ministre des Droits de l’homme du Togo, des activistes épris de justice et de dignité devraient dénoncer et appeler les organisations internationales des droits de l’homme à interpeller le ministre Togolais pour crimes et tortures.
Il y a quelques années au Togo, une tuerie en série a endeuillé le quartier Agoue au Nord de Lomé. Il s’agissait des jeunes filles, plus d’une dizaine qui étaient retrouvées mortes vidées de sang avec des organes génitaux et vitaux mutilés.
Ce phénomène criminel a duré plus d’un mois et a paniqué toute la ville de Lomé.
Personne n’a jamais réussi à identifier les auteurs de ces crimes.
Après une enquête menée par les autorités judiciaires du Togo, un nom a été attribué à ces tueries en série : Christian Trimua.
Une procédure d’instruction a été engagée avec l’inculpation du présumé coupable.
Alors que les parents des victimes attendaient que justice soit faite, la procédure a été mystérieusement suspendue et sans aucune forme de procès, le nom Christian Trimua, présumé coupable de la mort des jeunes filles a disparu du circuit.
C’était incompréhensible que la justice togolaise puisse tolérer une situation aussi grave.
Quelques années plus tard, à la faveur de la crise sociopolitique, le présumé auteur des crimes sur les jeunes filles d’Agoue est mis en vedette dans des sorties médiatiques osées et provocatrices sans scrupules.
Au bout de la forfaiture, comme si l’église se moquait de la charité, Christian Trimua est bombardé à la tête du ministère des droits de l’homme.
C’est le plus grand scandale orchestré devant le silence ou la complicité des organisations des droits de l’homme au Togo.
Depuis la semaine dernière donc, c’est ce présumé auteur des crimes qui se trouve être à la tête de la délégation togolaise pour parler d’avancées en droits de l’homme et tortures. L’assassinat de jeunes filles, une bonne dizaine en série est un crime contre l’humanité. La mutilation des organes de ces filles avant ou après leur assassinat constituent un traitement cruel inhumain et dégradant.
Christian Trimua est donc mal placé pour exposer cette thématique devant les experts des droits de l’homme des nations unies.
Là où le bat blesse est le silence total de la délégation de la société civile à Genève.
Même si elle n’a pas réussi à dénoncer la nomination de ce personnage à la tête du ministère des droits de l’homme, elle a au moins l’occasion de poser des questions devant les experts afin d’établir la vérité sur la responsabilité de Christian Trimua dans les tueries d’Agoue.
C’est aussi l’occasion pour des activistes des droits de l’homme, au nom des victimes et de leurs familles d’évoquer ces crimes sans châtiment.
Christian Trimua devrait être arrêté et répondre des accusations sur les crimes à Lomé.
Parceque la justice internationale a compétence à agir là où les tribunaux nationaux refusent de juger les criminels de la trempe de Christian Trimua.
Le silence absolu autour de cette affaire alors qu’une délégation de la société civile séjourne à Genève et participe au passage du Togo devant le comité contre la torture est assez étonnant.
Le Togo présente à Genève son rapport sur la mise en œuvre de la convention contre la torture
C’est donc le ministre des Droits de l’Homme et des Relations avec les Institutions de la Républiques, Christian Trimua, présumé auteur des crimes sur les jeunes filles à Lomé qui se trouve être à la tête de la délégation gouvernementale. Il a présenté vendredi déjà, le 3è rapport périodique du Togo sur la mise en œuvre de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
La société civile est représentée par le CACIT.
Alfredo Philomena