Le bras de fer se poursuit entre la Synergie des Travailleurs du Togo et le gouvernement à propos de ses revendications. Depuis le rejet par la base de la STT des conclusions des négociations entreprises par le gouvernement et les centrales syndicales, une sorte de statu quo caractérise les différentes positions par rapport aux points de discorde entre les deux parties. Pendant ce temps ce sont les élèves des écoles officielles qui paient les frais de la grève répétitive dans laquelle sont impliqués en majorité les enseignants de ces écoles.
La semaine dernière a été marquée par les mouvements d’élèves et par l’arrestation du surveillant général du lycée technique d’Adidogomé pour cause d’incitation à la sortie des élèves dans les rues de Lomé.
Les membres de la STT étaient en Assemblée générale le vendredi 06 mars 2015 au centre communautaire de Tokoin.
La base a répondu présent et s’est félicitée du succès du mouvement revendicatif de Lomé à Cinkassé.
Au cours de cette AG, les membres ont été informés de la libération de leur camarade. La base a aussi décidé de réduire le temps de grève à compter de cette semaine pour donner la chance aux négociations.
Mais devant une position du gouvernement clairement affichée dans un communiqué la semaine dernière de sanctionner les fonctionnaires qui suivront désormais le mot d’ordre de grève de la STT, il ya de quoi s’inquiéter sur l’état d’esprit des futures négociations entre les deux parties.
Désormais le gouvernement est de plus en plus sous la pression de l’opinion nationale qui apporte sa sympathie aux fonctionnaires dont la situation économique se dégrade au jour le jour à cause de la cherté de la vie.
L’opinion nationale ne tolérera plus que les hôpitaux continuent d’être fermés tous les jours pour cause de grève.
Sur un autre plan, si le gouvernement ne parvient toujours pas à trouver une solution à cette crise sociale, l’année scolaire risque de prendre un grave retard par rapport au plan de l’année scolaire préalablement fixé en début d’année.
Et si les enseignants restent dans la logique de considérer les cours qui auraient pu être dispensés durant ces périodes comme faits, surtout que le gouvernement décide de sévir pendant ces moments de grève, les mouvements d’élèves risquent de s’accentuer dans les tous prochains jours étant donné qu’en ce moment les écoles privées continuent à avancer dans l’exécution du programme de l’année.
Les élèves des écoles officielles se voient pénaliser par le mouvement de grève
Des débordements sont à craindre et cela risque d’impacter sur le processus électoral en cours, surtout si le gouvernement décide de continuer par faire la sourde oreille aux points de discorde.
Si la STT venait à étendre sa grève sur la durée, la grogne des élèves va se généraliser et le gouvernement va continuer par subir la pression des travailleurs et des élèves.
Le scénario des mouvements qui ont conduit à la mort de deux élèves à Dapaong ne sera pas exclu.
On imagine mal comment les Togolais seront appelés aux urnes pendant que le pays sera sous tension avec des manifestations d’humeur partout dans le pays.
Le gouvernement serait-il en train de régler la crise sociale ou de coordonner les opérations électorales ?
Voilà la question que se pose en ce moment l’opinion nationale et internationale, lorsque le gouvernement peine à trouver une solution à la crise sociale en cours.
Il urge donc qu’il trouve enfin une porte de sortie avant qu’il ne soit trop tard.