François Hollande a annoncé samedi vouloir généraliser aux quatre millions de personnes qui en sont exclues l’accès à une couverture complémentaire d’assurance santé à l’horizon 2017.
Intervenant en clôture du congrès des mutuelles de santé à Nice, le président a fustigé les dérives du système de santé français qui exclut, selon lui, de plus en plus de patients.
« 15%, oui, 15% de nos compatriotes renoncent à se soigner pour des raisons financières, ils n’étaient que 3% il y a 30 ans », a dénoncé François Hollande mettant en garde contre les dérives du marché libre et de la « spirale tarifaire » qui en découle.
« Je propose donc de généraliser à l’horizon de 2017 l’accès à une couverture complémentaire de qualité », a-t-il dit, souhaitant réorienter vers le plus grand nombre les quatre milliards d’euros d’aides que l’Etat consacre à l’acquisition d’une mutuelle.
Cette disposition, ainsi qu’une fiscalité plus attractive pour les contrats dits « responsables », seront intégrées dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale de 2014, a promis François Hollande.
Le président a indiqué qu’il serait difficile d’imposer une obligation d’assurance complémentaire et qu’il souhaitait passer par un dispositif incitatif afin d’en généraliser l’accès.
UNE LOI SI PAS D’ACCORD
François Hollande a jugé qu’une maîtrise des dépassements d’honoraires des professionnels de santé était essentielle pour garantir un accès le plus large possible aux soins.
Le gouvernement a promis cet été de mettre fin aux dépassements « abusifs » d’honoraires mais les négociations actuellement en cours n’ont pas toujours pas abouti.
« Il y aura une loi si il n’y a pas un accord », a prévenu François Hollande, reprenant la menace déjà brandie par la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Réagissant à la mort d’un nouveau-né dont la mère a accouché alors qu’elle se rendait à une maternité située à une heure de route de son domicile, François Hollande a réitéré sa promesse de faire en sorte qu’aucun Français ne se trouve à plus de 30 minutes d’un service d’urgences.
« Le drame qui s’est produit hier où une femme a perdu l’enfant qu’elle portait nous appelle une nouvelle fois encore à ne rien accepter en matière de désert médical », a déclaré le président qui dit avoir demandé l’ouverture d’une enquête administrative à la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
François Hollande et Manuel Valls doivent rencontrer ce samedi à Nice la famille d’un gendarme de 52 ans renversé mercredi par le conducteur d’une voiture volée qu’il tentait d’interpeller.
source: Reuters