PARIS, France, 28 octobre 2014/African Press Organization (APO)/ — Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole – 28 octobre 2014
Q – Il y a eu des échauffourées aujourd’hui. Le président Compaoré devrait-il renoncer à la révision constitutionnelle ? La lettre du président Hollande allait-elle dans ce sens ?
R – Nous sommes attachés au respect des principes définis par l’Union africaine sur les changements constitutionnels visant à permettre aux dirigeants de se maintenir au pouvoir. L’article 23 de la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance précise en effet que « tout amendement ou toute révision des constitutions ou des instruments juridiques qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique » constitue un « changement anticonstitutionnel de gouvernement ».
La France rappelle, dans le contexte actuel au Burkina Faso, son attachement à cette charte. Le président de la République a eu l’occasion de l’écrire au président Compaoré le 7 octobre dans un courrier qui a abordé notamment cette question.
Q – Quelle sera la position de la France jeudi si l’Assemblée nationale du Burkina Faso se prononce en faveur d’un référendum, sur ce point comme le lui demande le gouvernement ?
R – Nous avons un dialogue avec les autorités burkinabées sur ce sujet. Le Burkina Faso est un partenaire très important pour nous. Il est très mobilisé pour la stabilité de la région et la résolution des crises. Il est donc primordial qu’il envisage son propre avenir de manière consensuelle et apaisée et qu’il y ait un dialogue entre tous les acteurs politiques pour qu’émerge un consensus sur d’éventuelles modifications de la constitution. Le respect par tous les Etats des textes dont ils se sont dotés, notamment en matière de démocratie et de bonne gouvernance, est important pour la crédibilité de l’Union africaine, avec laquelle nous sommes en contact. C’est un principe que nous défendons sur l’ensemble du continent africain.
Q – Et si jeudi ce vote a lieu, y aura t-il des conséquences ?
R – Nous soutenons l’Union africaine, qui est la gardienne des textes qui sont adoptés sous son égide.
Q – Combien y a t-il de ressortissants français ?
R – Il y a 3.500 à 3.600 ressortissants français au Burkina Faso, dont 40% de doubles nationaux.