C’est encore parti, le tintamarre de la 15ème édition de la foire internationale de Lomé. Les togolais, mais aussi les invités vont subir pour la 15ème fois, cet évènement classique qui refuse de grandir en innovations.
Tellement monotone que certains pays et grandes entreprises ne sont plus motivées à venir passer des journées blanches dans les pavillons.
Une foire qui prospère s’enrichit à chaque édition, d’une originalité qui draine les partenaires à une prochaine édition. Pour Togo 2000, le décor est le même, les stands en cartons de bois fondus ne changent pas, les thèmes sont aussi nuls et vagues au fil des années.
Cette année le thème n’a aucune valeur d’attraction : « Chaine de valeur, vecteur du progrès économique… » Quelle chaîne, quelle valeur, quel progrès économique dans un évènement sclérosé sur des stéréotypes antiques et ridicules.
La pollution sonore bat sont plein comme si c’était une foire de brouhaha. Cardiaques s’abstenir.
C’est seulement à la foire de Lomé qu’on y va et qu’on perd l’envie d’y retourner.
Des hôtesses et personnels s’ennuyant quotidiennement devant les expositions, souhaitant que les jours passent vite pour rentrer à la maison.
A la foire de Lomé, plus de 50% des exposants que nous avons enquêtés estiment essuyer une faillite systématique même s’ils avaient beaucoup plus pour objectif de faire découvrir leurs entreprises et leurs produits.
L’expertise d’organisation de la foire n’y est pas. Dès la fin de l’édition, les responsables abandonnent les installations loqueteuses pour les dépoussiérer à quelques mois de l’édition suivante. Du gâchis pour un secteur qui devrait normalement être la vitrine des entreprises nationales et internationales.
Le comble de la nullité est que la foire internationale d’exposition soit dominée par des bistrots d’alcool et de grillades mal léchés.
Souvent dès qu’un visiteur franchit le portail d’entrée de la foire, il est accueilli par des personnels dépenaillés invitant à venir boire ou manger du n’importe quoi : Boissons non conventionnelles, brochettes avec des viandes douteuses, saucisses exposées aux microbes, le tout plongé dans un concert de sons et de lumières assourdissant et aveuglant.
Nous sommes à l’ère des start-up, de nouvelles technologies où les grandes inventions sont exposées dans des rencontres foraines du genre, pour créer l’émulation et la concurrence dans le domaine de l’invention.
Les pays qui y participent devraient être invités à donner des conférences de haut niveau et à laisser la parole aux innovateurs qui ont réussi et qui devraient nourrir de l’admiration.
Le Directeur Général de la foire moribonde, le sieur Banku Kweku Johnson, ne semble pas avoir de légèreté d’action pour faciliter les mouvements dans l’organisation de la foire. Atmosphère trop pesante, organisation constipée.
Enfin, les chiffres. A la fin de la foire, combien a été investi et combien a été le bénéfice ? Ce sont des questions taboues dans la gouvernance du Togo.
Chacun dans son petit secteur, tire les marrons du feu pour tirer son épingle du jeu.
Le seul enjeu, réussir à déplacer le chef de l’Etat ou le Premier ministre pour l’inauguration, et réussir à retourner leur rendre compte dans un rapport biaisé pour se libérer des officiels en vue de préparer la prochaine forfaiture.
C’est çà le vrai visage de la foire internationale de Lomé. Pas de surprise pour la 15ème édition annoncée : monotone…monotone.
Alfredo Philomena