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Le Togo continue de faire l’exception dans la sous-région ouest africaine. Pour une première fois, le pays semble ne pas exister. Rien ne semble marcher. Six (6) mois après la présidentielle, et 4 mois après la prestation de serment de Faure Gnassingbé, le Togo reste sans gouvernement, sans fonctionnement sans mouvement. Klassou Komi toujours au poste de Premier ministre puis Agbéyomé kodjo revendique une victoire. Les togolais sont dans l’expectative. Le pays vit un statu quo sans précèdent. Causes et conséquences d’une léthargie qui a trop duré.
Ce début d’année 2020, présageait tout sauf la situation socio politique actuelle que traverse le Togo. Au début, le plan était clair. Organiser les élections contre vents et marrées, amener les togolais aux urnes, s’octroyer un pourcentage des résultats, prêter le serment, former un gouvernement puis la vie continue. Sauf que les choses ne se passent visiblement pas comme prévues. Les élections oui, elles ont été faites, la prestation de serment également. Mais le reste difficile. Ce qui fait donc évoquer la thèse d’un statu quo à la tête du pays.
Election du 22 Février et prestation de serment…
Les togolais ont voté ce jour du 22 février 2020 pour choisir leur président. Et selon les résultats donnés par la CENI et la Cour Constitutionnelle, Faure Gnassingbé, le président sortant arrive en tête de position devant Agbéyomé Kodjo, candidat de la dynamique Kpodzro.
A la suite de ces résultats, il fallait passer à la traditionnelle prestation de serment. Ce qui fut fait le 03 Mai 2020. Ce jour, c’est un Aboudou Assouma, président de la Cour Constitutionnelle de son état, très inspiré qui s’est illustré en bon scénariste en chantant les ‘’prouesses’’ du champion du parti UNIR. Celui-ci n’a pas oublié de lancer des piques aux acteurs de l’opposition qui conteste la victoire de Faure Gnassingbé.
Sauf que les togolais, ne pouvaient pas imaginer que depuis les élections présidentielle, ils allaient rester sans nouveau gouvernement jusqu’à ce jour. Pourquoi donc ?
La Primature cherche preneur !
Actuellement, la primature togolaise n’a pas encore changé de locataire. Ce qui en temps normal n’est pas possible. Si on fait un tour dans le passé, l’histoire politique togolaise ressort trois grands faits en ce qui concerne la démission et la nomination des premiers ministres.
26 Juillet 2013, l’assemblée nationale togolaise faisait peau neuve. Puis un (1) mois après soit le 27 août 2013, conformément à la tradition et aux lendemains des élections législatives, le Premier ministre d’alors Kwesi Ahoomey-Zunu remet la démission de son gouvernement à Faure Gnassingbé, qui le nomme de nouveau Premier ministre. La composition du gouvernement est officialisée le 17 septembre 2013. C’est le 1er fait.
2è fait : après la présidentielle du 25 Avril 2015, couronnée par la victoire de Faure Gnassingbé, et comme le dit la pratique républicaine, le Premier ministre, Séléagodji Ahoomey-Zunu toujours lui a présenté le 23 Mai 2015 au Président de la République sa démission ainsi que celle de l’ensemble du gouvernement ».
En décembre 2018, le Togo enregistre sa 6ème législature. En poste depuis juin 2015, Komi Sélom Klassou avait remis sa démission et celle de son gouvernement le 4 janvier à Faure Gnassingbé soit 2 semaines après. C’est le 3ème fait.
Ainsi donc, ces trois exemples montrent le court temps qu’il faudrait pour qu’un premier ministre démissionne de son poste après un scrutin. Mais le contexte actuel fait poser de question. Annoncée à deux reprises par les médias, la démission de Selom Komi Klassou s’avère un fake. Le natif de Notsè est toujours au poste. Visiblement, l’un des caciques du régime togolais est indéboulonnable.
Qu’est ce qui bloque alors, pourquoi Faure Gnassingbé peine tant à nommer son premier ministre ? Voici toute l’interrogation. Pour des analystes qui sont aussi dépassés par la situation togolaise, il y a un problème au sein du régime. Même si deux candidats sont semble-t-il en tête de peloton, la discorde est dans la maison et le navire prend de l’eau avec son lot de conséquences.
L’état d’urgence évoqué pour laisser perdurer la vacance n’est selon un politologue un prétexte pour camoufler les difficultés internes à passer à la normalisation de l’Etat.
Par ailleurs, il y a lieu d’évoquer le cas Agbéyomé. Le malheureux candidat qui continue de parler de sa victoire, prend des décisions et faits des nominations comme bon lui semble.
Les autorités ont l’obligation de sortir le pays de sa léthargie et normaliser la vie de la nation.
Le statu quo a des conséquences fastidieuses non seulement sur la politique du pays, mais aussi sur plusieurs secteurs d’activités. Déjà, les membre du gouvernement se lassent de la longue attente et n’ont plus de motivation, une sclérose qui se répand sur l’ensemble de l’administration. Vivement que l’Etat d’urgence trouve un point de chute pour que le Togo reparte sur la ligne normale après l’annonce d’une nouvelle mandature.
Richard AZIAGUE
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