Si la loi égyptienne n’interdit pas formellement l’homosexualité, plusieurs personnes ont été condamnées pour « débauche » ces dernières années, accusées d’avoir pris part à des fêtes rassemblant des homosexuels, des affaires qui ont défrayé la chronique dans des médias égyptiens prompts à les dénoncer, voire publier leurs photos.
Une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux ces derniers jours montre un couple homosexuel sur un bateau du Nil en train de célébrer leur union en petit comité, échangeant des alliances entourés par leurs amis qui chantent et lancent des youyous.
« Débauche »
« Les investigations ont permis de révéler l’identité de neuf des 16 participants, et sept d’entre eux ont été arrêtés samedi », a indiqué l’agence de presse officielle Mena. Les sept ont été placés en détention provisoire pour une durée de quatre jours et sont accusés « d’incitation à la débauche » et de « publication d’images indécentes », selon l’agence Mena.
Le parquet a également ordonné un « test médical » pour les prévenus, selon l’agence égyptienne, une pratique dénoncée par les défenseurs des droits de l’Homme pour qui ces « tests » sont destinés à déterminer si un accusé est homosexuel ou non. L’homosexualité en Egypte est condamnée comme une « déviance » par l’islam comme par l’Eglise copte, obligeant la communauté gay à rester discrète.
Peines de prison
En 2013, un sondage réalisé par le centre de recherches américain Pew révélait que seuls 3% des Egyptiens estimaient que « la société devait accepter l’homosexualité ». Trois égyptiens ont été condamnés en avril à huit années de prison pour avoir, selon les autorités, organisé « une fête déviante » et pratiqué « la débauche ».
L’affaire la plus retentissante a eu lieu en 2001 lorsque 52 personnes avaient été arrêtées à bord d’un bateau-discothèque amarré au Caire, pour avoir participé à une fête réunissant des homosexuels. Vingt-trois avaient été condamnés à des peines allant d’une à cinq années de prison, notamment pour « débauche ».
Source: Jeune Afrique