Ils l’avaient annoncée, ils l’ont respectée. La grève annoncée par les syndicats des enseignants il y a une semaine a été effective ce lundi 16 novembre 2020. Dans plusieurs établissements notamment publics, l’on pouvait constater l’effectivité de la grève. Une situation qui intervient deux semaines seulement après la reprise des cours.
Les enseignants des écoles publiques ont lancé une grève générale de 72 heures à compter de ce lundi. Dans plusieurs établissements publics de la place, à l’instar de CEG Agoè-Est, CEG Kelegougan, Lycée Agoè Centre pour ne citer que ceux-là, les enseignants étaient aux abonnés absents pouvait constater une équipe de l’Indépendant Express.
Une cessation de travail qui a été également observée à l’intérieur du pays à en croire Houssimé Sénon, le Secrétaire général de la FESEN (Fédération des syndicats de l’éducation nationale). La grève est suivie à plus de 90% avait-t-il déclaré sur une radio de la place: « Nous sommes en contact direct avec nos collègues à l’intérieur du pays. Les gens nous renseignent à chaque heure. Je peux vous dire que la grève est suivie à plus de 90% » indique-t-il.
Le SG s’est entre autres réjoui de la promptitude avec laquelle ses collègues ont respecté le mot d’ordre. Pour lui, cette solidarité emmènera le gouvernement à prendre leur démarche au sérieux parce que dit-il, « … On pense que c’est de la diversion que nous sommes en train de faire et que ça ne passera pas. Nous y voici », a-t-il lancé.
En effet, à en croire le SG, les plateformes revendicatives sont restées sans solution trop longtemps. Un préavis de 10 jours avait été lancé à cet effet mais ils n’ont pas de retour suite à leur avertissement : « on devrait normalement nous rencontrer pour discuter et voir ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire. Mais personne ne nous a rencontrés » a-t-il déploré.
Il voit ainsi un manque de volonté de la part du gouvernement de négocier et un manque de considération à leur égard. « Il n’est pas bienséant qu’on puisse lancer un préavis de 10 jours et que l’on ne puisse pas mesurer la portée de la chose et rencontrer l’interlocuteur pour discussion. Les gens sont en droit de montrer que le mouvement est bien mûri » a-t-il-affirmé.
Rappelons que les revendications se situent à trois niveaux principalement.
La première, une amélioration des conditions de vie et de travail, surtout en cette période particulière de crise sanitaire liée à la covid-19.
La seconde, que les établissements soient bien équipés pour une lutte efficace contre la propagation du coronavirus en milieu scolaire.
Les enseignants demandent enfin l’indexation avec rappel des 2 milliards de francs CFA de 2019 et des discussions sur l’enveloppe de 2020 et 2021 et la mise en application du statut particulier de l’enseignant qui est d’ailleurs le principal problème selon le Secrétaire Général du syndicat.
Les enseignants grévistes préviennent par ailleurs que la grève sera reconduite si rien n’est fait d’ici là.
Plusieurs rencontres de discussions ont opposé les autorités togolaises aux responsables syndicaux. Les conclusions n’ont pas satisfait les syndicats.
Les rencontres de discussions devraient se poursuivre avec le respect des mots d’ordre de grève en cours.
Diane OLOBI