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La mort brusque et l’enterrement précipité du Directeur des Transports routiers et des réseaux ferroviaires ne passent pas inaperçus. Alors que ses parents du village manifestent pour savoir la vérité sur la mort de leur fils, le débat est ouvert au ministère des infrastructures et à la Direction des transports routiers pour trouver celui qui devrait assurer l’intérim. Peine perdue. Toutes les personnes sollicitées pour occuper le fauteuil du directeur défunt se méfient de cette offre.
C’est à juste titre que le village de Kpomé dans le Vo manifeste bruyamment pour réclamer la vérité sur le décès brusque de leur fils, directeur des transports routiers. Les circonstances de la mort et de l’enterrement de David Delato Agbokpè restent mystérieuses. Lundi dernier en fin d’après-midi, la nouvelle est tombée à la rédaction de l’Indépendant Express. Le Directeur des Transports routiers est décédé à la suite des maux de ventres qui n’ont pas duré 48h. Incroyable mais vrai, le temps pour la rédaction de mener des enquêtes pour en savoir plus, d’autres informations tombent. Une équipe de la COVID 19 a débarqué à son domicile pour effectuer une opération de désinfection. Même scénario à son bureau avec des mises en quarantaine tous azimuts. On aura compris le motif de sa mort dans ces démonstrations. Le fils de Kpomé est mort du Coronavirus, sans visiblement de symptômes pour ceux qui l’ont vu jusqu’aux derniers 48h.
Sans aucune forme de procès, il aura été enterré sans que sa famille ne soit capable de comprendre et de voir le corps qui, d’après des indiscrétions commençaient à pourrir.
Les commentaires sont allés très vite et la thèse d’assassinat par empoisonnement est soutenue, non seulement par la famille, mais aussi ses proches et aussi le village.
Le poste du défunt Agbokpè est donc vacant depuis sa mort. Alors que la vacance des postes suscite souvent de l’enthousiasme chez les potentiels candidats et preneurs, celui de la direction des transports n’en trouve. D’après des informations parvenues à notre rédaction, beaucoup de ceux qui ont été approchés pour assurer l’intérim d’Agbokpè ont décliné l’offre, estimant avoir affaire à un cadeau empoisonné. D’autres pensent qu’il faille mener une opération d’exorcise et laisser l’âme du défunt cesser de circuler dans la nature avant d’occuper son poste. Ce qui renforce la thèse du mystère qui entoure cette mort. Les questions ethniques sont également invitées dans ce débat de succession. Le défunt Agbokpè est du sud du Togo. Son entourage pense que ce poste toujours réservé au natifs du nord devrait leur revenir de droit et attribuent les raisons de la mort à cette thèse. La ministre des infrastructures avec qui, le défunt était en conflit de son vivant trouve de son côté une aubaine pour placer les hommes de son ethnie, tem de la région centrale.
D’autres ethnies pensent être les bénéficiaires directs du poste mais paradoxalement, le poste continue de faire peur.
Si la raison de la ministre est celle du plus fort, on ne sera pas surpris de voir très prochainement un certain Dermane ou Ali occuper ce poste. Mais si ce n’est pas le cas, d’autres seront gagnants du poste.
Mais à côté de cette guerre froide qui se fait en coulisse, le bureau et le fauteuil de David Agbokpè font peur et restent pour l’heure isolés.
La Direction des transports routiers, dit-on est une société bien nantie en ressources financières. La gestion a été toujours hasardeuse jusqu’à l’arrivée de Delato Agbokpè qui à travers les réalisations a ouvert les yeux aux togolais que la DTRF est une caverne d’Ali Baba. Du coup les convoitises, les conflits, les coups bas, et même les magouilles se sont invités au point où la Haplucia, l’autorité de lutte contre la corruption s’est saisie du dossier qui est sur leur table à l’heure où nous écrivons.
Agbokpe était un réformateur, rigoureux, souvent très dur, parfois intolérable et même sévère. Cela ne va pas à tout le monde. Beaucoup lui en voulaient mais l’on ne pouvait pas imaginer que la haine irait jusqu’à ce point où il soit mort et enterré dans les circonstances pareilles.
Pour l’heure, c’est la mode depuis le soulèvement des Losso suite à l’assassinat du Colonel Madjoulba. Lorsqu’une personnalité meurt, les habitants du village doivent manifester pour réclamer les circonstances de la mort. C’est légitime, il devrait avoir beaucoup fait pour son village et son canton. Les populations ont donc le droit de savoir.
Carlos KETOHOU
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