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Des Etats Généraux de la presse ex-nihilo…

 

C’est au cours d’un récent  conseil des ministres que la ministre de la communication a annoncé les états généraux de la presse au Togo.

Kouméalo a été plus précise en situant la période de cette assise de la presse. On a cru entendre mai juin 2014.

C’est sans doute une première au Togo, où la presse est restée longtemps embrigadée et influencée  par le pouvoir politique qui la manipule et la guide à son profit.

C’est vrai depuis Gnassingbé père, la presse critique n’a pas sa place au soleil. Les journalistes de cette presse sont constamment traqués, muselés, arrêtés et même assassinés.

L’avènement de Gnassingbé fils, n’a pas semblé changer la donne.

Une nouvelle forme de musellement est née avec la marginalisation systématique de la presse critique et la privation des annonces et des subventions légitimes et légales, les manœuvres de menace, d’intimidations de cette presse, manœuvres curieusement incarnées par les institutions qui sont, curieusement, chargées de protéger cette presse.

On désigne par états généraux, des assemblées exceptionnelles pour traiter d’une crise en vue de trouver des remèdes.

C’est curieux, c’est dans la surprise générale que le communiqué du conseil des ministres fait tomber ex-nihilo la tenue de ces assises avec des dates annoncées.

Si cela ne ressemble pas à une obsession pour les autorités togolaises, la ministre de la communication en tête, de chercher la petite bête dans un milieu de la presse qui est le moindre mal de tous les problèmes qui acculent la nation, c’est une méconnaissance de la terminologie d’«états généraux».

Les états généraux ne s’annoncent pas et ne s’organisent dans les conditions comme celles adoptées par le gouvernement. Cavalières, ambigües, autocratiques…

A ce jour, et depuis l’arrivée de la nouvelle ministre de la communication, aucun audit d’état des lieux au niveau de la presse ne permet de juger de l’opportunité des états généraux.

Aucun document officiel ne permet de recenser les problèmes de la presse et d’évaluer les solutions.

Pire, aucune concertation n’a été organisée entre les animateurs de la presse en question et la ministre qui permette de dégager un consensus sur la tenue d’une assise.

C’est donc dans l’émotion de sa nomination et sans consultation préalable, ceci dans une pantomime de gueux que Kouméalo jette le pied dans la fourmilière en annonçant la tenue des états généraux.

Les signes avant coureurs de l’échec de cette idée mal cousue sont déjà visibles.

Il semble qu’un comité est déjà mis en place pour préparer cette assise, sans l’implication des organisations et des médias.

C’est sans doute dans l’impopularité habituelle des régimes antidémocratique que les états généraux se préparent.

C’est simple, nous sommes en démocratie.

Aucune obligation ne lie les journalistes à cette aventure aux contours flous.

Ce sera simple si les animateurs ne se retrouvent pas dans ce schéma. Solution simple : claquer la porte comme ce fut le cas de Médiapart en France, et laisser dame  Kouméalo, selon un adage populaire ; chercher à pisser à la manière d’un garçon.

Responsabilité intégrale. Du n’importe quoi…

Carlos KETOHOU

 

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