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Démocratie, sécurité  et impunité: les Évêques du Togo enfoncent le clou…

 

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Le 19 juin dernier, la Conférence des Évêques du Togo a rendu public un communiqué sanctionnant sa deuxième session ordinaire de l’année. Un communiqué dans lequel les Évêques sont largement revenus sur la situation sociopolitique du pays et sur la situation d’insécurité et de crime impuni qui prévalent dans le pays en toile de fond les derniers assassinats. Et comme l’on pouvait s’y bien attendre, cette sortie des Évêques n’est pas bien accueilli dans le rang du pouvoir et de ses activistes sur les réseaux sociaux comme s’ils n’étaient pas dans leurs rôles. A contrario, les hommes de Dieu du Togo peuvent encore aller plus loin pour aider ce pays à sortir de l’ornière.

«Tant que la vie sociopolitique sera dominée par l’armée, que les pouvoirs législatif et judiciaire ne seront pas réellement indépendants, tant que la corruption et l’impunité continueront de prospérer sur la terre de nos aïeux, les tensions ne pourront pas réellement s’apaiser », c’est en ces termes que les Évêques du Togo ont sans langue de bois dénoncer les maux qui minent le pays avec les derniers crimes, les assassinats qui sont jusqu’alors restés impunis. La Conférence des Évêques du Togo est également revenue sur les tensions politiques qui émaillent le pays depuis la proclamation des résultats de la dernière élection présidentielle, ce qui crispe la vie politique du Togo.

Bien que ce communiqué soit favorablement accueilli par bon nombre de togolais, les critiques sont également émises par les activistes du pouvoir surtout sur les réseaux sociaux comme quoi, le clergé doit rester en dehors de la vie politique du pays, muet face à l’injustice, à l’impunité, aux manipulations des institutions de la République.

Ils tentent de semer  dans l’opinion publique que les Évêques en font de trop, qu’être homme de Dieu équivaut à la renonciation de la vie politique de son pays. Et dans ce cas tous les leaders religieux qui s’y aventurent, qui tentent de dénoncer la mauvaise gouvernance du pays, sont confrontés à leur calomnie.

On se rappelle encore des griefs que le pouvoir a toujours portés contre la CET, la qualifiant d’impartial ou encore de connivence avec l’opposition. Certains médias vont plus loin en qualifiant de militantisme ecclésiastique, la position de la CET.

Spécifiquement lorsque le Père Pierre-Chanel Affognon a tenté d’affirmer sa désapprobation de la gestion du pays et de la carence en démocratie au sein du mouvement Espérance pour le Togo, cela lui a valu tous les coups.

Les diffamations, les intimidations, les mensonges orchestrés par les activistes du régime pour le dissuader et salir sa réputation. Plus la peine de revenir sur le cas Monseigneur Kpodzro. Pour le pouvoir, lui il a franchi le Rubicon.

Il y a encore de cela deux ans que l’imam Hassan Mola de Sokodé a payé cher le prix de son engagement au côté du peuple jusqu’au point où le pouvoir lui a privé de sa liberté et même sa vie menacée. Il a été taxé de tous les noms d’oiseau, djihadiste, terroriste… C’était le même sort qu’a subi l’imam de Bafilo.

«  Le Togo ne doit pas faire exception à un moment donné, où la démocrature se durcit, il va de soi que les leaders religieux cessent d’être dociles au régime en place et dénoncer ce qui ne va pas. » a confié un acteur de la société civile.

Dans le passé lointain ou récent et même dans le présent de telles situations sont observables dans plusieurs pays. Aujourd’hui, le chef de file de la contestation en cours contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, est un religieux, l’imam Mahmoud Dicko.

Le président malien étant obligé de discuter avec lui, la figure dominante du mouvement de la contestation. Quelques années avant, c’était la Conférence des Évêques de la RDC qui avait alors pris le devant des choses quand Joseph Kabila voulait encore se lancer dans des manœuvres pour s’éterniser au pouvoir.

Au vu de tout ce qui précède, la position de ces leaders religieux du Togo qui expriment leurs inquiétudes par rapport à la situation sociopolitique du pays est justifiée dans la mesure où l’église a une responsabilité sociale et que le clergé ne doit pas se lasser de tirer la sonnette d’alarme que le pays court un danger.

Affirmer que le communiqué de la CET relève du militantisme, c’est un refus de voir les réalités togolaises qui sont aussi flagrantes. Pour certains analystes, au-delà des communiqués les leaders religieux peuvent en faire plus car pour eux, un régime comme celui du Togo ne peut être ébranlé par un communiqué.

Amos DAYISSO

 

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communiquéEvêquesUniversité de Lomé voies bitumées
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