Depuis environ 1 an, le torchon brûle entre les membres de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT). Malversations financières, soit une somme de plus de 300 millions de francs CFA détournés. C’est ce dont est accusé le Secrétaire Général de la CSTT, Sébastien Ayikoué TEVI par une entité du même groupe baptisé « Groupe 2 –CSTT ». Les 2 groupes ont organisés respectivement le 20 et 21 mai dernier deux conférences de presse dans lesquelles ils s’accusent mutuellement. A qui revient exactement le tort dans cette histoire dans laquelle l’audit financier dépêché par le principal partenaire hollandais révèle effectivement des manquements énormes ?
Depuis que le diable est entré dans la maison de la CSTT, son partenaire principal CNV International a dépêché le Cabinet belge d’Audit International DELOITTE pour étudier la comptabilité du groupe de 2009 à 2014, ce qui a été effectif le 28 avril 2015 avec suspension de tout financement et demande de justification.
Cette suspension et demande de justification démontrent que des sous du groupe ont été utilisés à d’autres fins. Qui donc est le principal accusé dans cette affaire dont révèle l’audit financier de 72 pages ?
Le 20 mai dernier, devait se tenir un Conseil Syndical Extraordinaire (CSE) au siège de la CSTT suite à l’accusation faite au Secrétaire Général d’avoir prélevé 47 Millions de la caisse de la Confédération.
Certains médias ont publié plus de 300 millions de FCFA amputés à la caisse de cette association et attesté par le porte parole du groupe 2- CSTT, AGBENOU Emmanuel : « Il y a eu bel et bien malversations financières. Le rapport est clair. Le trou découvert porte sur 300.074.363F. Mais c’est sur le dos de qui ? Qui a géré la CSTT au cours de la période de l’audit ? L’audit couvre 2009 jusqu’à 2014. Or déjà à partir de 2009, c’est TEVI qui était aux affaires » a-t-il déclaré.
Pour des raisons d’ordre du jour, la rencontre a du tourner au vinaigre entre les deux groupes qui n’arrivaient justement pas à s’entendre : « Le conseil d’hier n’a pas pu tenir. Ce n’est qu’à l’entame même de ce conseil que le Secrétaire Général, comme dans ses habitudes a voulu imposer au conseil le programme qu’il a confectionné. Or, nous avons l’habitude au cours de ces genres de rencontres d’amender le programme proposé…Hier, on a donc voulu apporter des amendements, il a refusé en nous faisant comprendre que c’est un projet technique et qu’il faille l’adopter et l’exécuter jusqu’à son entier épuisement; ce que nous n’avions pas accepté », a expliqué le Secrétaire Général de la FESYTRAT et porte parole du groupe 2.
Le soir du 20 mai, le groupe du Secrétaire General Sébastien Ayikoué TEVI avait tenu une conférence de presse et avait rejeté toute accusation de détournement de fonds : « Je vous dis moi franchement, j’ai travaillé dans une multinationale, je connais la valeur de l’argent, j’ai été chef comptable. Mais je sais qu’on ne touche pas à l’argent qui n’appartient pas à soi », a t’il déclaré.
En définitive, le tort a été rejeté sur l’ancien comptable AGBODO Komi qui avait fait au sein de cette association 15 ans et qui en quittant son poste n’a pas hésité à arracher le disque dur de l’ordinateur comportant les données du groupe.
Selon le Secrétaire, il n’a pris fonction qu’en 2013 et il y a une nette amélioration par rapport aux années antérieurs, certifié par l’audit financier ayant eu lieu du 23 au 27 mars 2015.
Ce propos a été démenti par l’autre camp qui affirme qu’au-delà de tout, le Secrétaire percevait des sous en procédant à la signature avec les noms des autres personnes membre de ladite Centrale.
Selon ses observations, il s’agit entre autres de 2009 à 2012 de l’absence d’un manuel de procédure financière, la tenue d’une comptabilité inadéquate, de l’absence de piste d’audit, faiblesse dans la procédure d’archivage, pièce justificative inadéquate, absence de rapprochement bancaire , absence d’inventaire de caisse, gestion inappropriée des aspects financiers des activités et l’absence de procédure de paiement formalisé. Le linge qui se lavait en famille se dévoile donc à toute la société.
Le groupe 2- CSTT de son côté, n’a pas hésité à réagir au lendemain de cette conférence. Il réitère son accusation à l’endroit du Secrétaire Général qu’ils ont exposé au grand public avec mention d’auto-nomination à une période donnée (2009), d’achat de ceintures et de vestes avec l’argent de la caisse et bien d’autres.
Cette association créée en 1949 et ressuscitée en 1991 a véritablement du plomb dans l’aile et son avenir suscite des inquiétudes.
Mais les protagonistes sont déterminés à se battre pour elle, voire saisir les juridictions compétentes en cas de nécessité pour la remettre sur de bons rails: « Le groupe 2-CSTT demeure cependant engagé et déterminé pour mener la lutte jusqu’au bout, afin de réconcilier la CSTT avec elle-même, lui permettre de retrouver ses lettres de noblesse, sa place de Centrale leader et enfin de reconquérir l’ensemble de tous ses Partenaires », a laissé entendre son rapporteur Younglove AMAVI.
Pour le moment tout semble encore confus en entendant que les voiles ne soient levés.
Hervé A.