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COREE DU NORD : intense activité diplomatique avant le tir de la fusée

La Corée du Sud consulte tous azimuts mardi dans l’espoir de contraindre l’ennemi du Nord à renoncer au tir d’un lanceur de satellite civil que les Occidentaux et une partie de la communauté internationale soupçonnent d’être un missile balistique.

Lim Sung-Nam, représentant de la Corée du Sud aux négociations à six (deux Corée, Chine, Etats-Unis, Russie et Japon) sur le programme nucléaire nord-coréen, dans l’impasse depuis décembre 2008, s’est envolé pour Washington.

Il doit s’entretenir avec des responsables du département d’Etat et du Conseil de sécurité nationale.

Avant son départ, il a déclaré que Séoul et Washington « épuiseraient toutes les voies diplomatiques » pour « empêcher le tir nord-coréen ».

La Corée du Nord s’est attirée les condamnations de la Corée du Sud et de ses alliés, mais aussi des Nations unies et de la Russie, en annonçant le week-end dernier son intention de procéder au tir d’une fusée embarquant un satellite d’observation terrestre, entre les 10 et 22 décembre.

Ils estiment qu’il s’agit d’un nouvel essai de tir de missile balistique à longue portée alors que le régime communiste est sous le coup de multiples sanctions internationales après deux essais nucléaires, en 2006 et 2009, dans la foulée d’un tir de fusée/missile.

Lors d’un point-presse à Séoul, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a de nouveau appelé Pyongyang à renoncer, exhortant la Chine, son seul allié de poids, à user de son influence pour l’en convaincre.

« Si le Nord maintient le lancement, il devra répondre de ses conséquences », a prévenu Cho Tai-Young. La Chine, a-t-il dit, a un rôle « crucial » à jouer dans cette crise.

« Nous espérons que la Chine jouera un rôle actif en faveur de la paix et de la stabilité sur la péninsule coréenne », a-t-il ajouté.

Peu diserte, la Chine s’est déclarée dimanche « préoccupée » par le projet nord-coréen, disant espérer que « les parties concernées s’efforceront de promouvoir la stabilité dans la péninsule coréenne ».

Avant Washington, Lim Sung-Nam avait rencontré lundi à Séoul les ambassadeurs de Chine, du Japon et de la Russie qui a appelé Pyongyang à « reconsidérer sa décision » en évoquant clairement « la technologie des missiles balistiques ».

Depuis New York mardi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit « gravement préoccupé » et a demandé à la Corée du Nord de « suspendre toutes les activités liées au programme de missiles balistiques » conformément aux résolutions afférentes.

La Corée du Nord entend effacer l’échec du lancement très médiatisé d’une fusée Unha-3 en avril, qui avait explosé en vol. Pyongyang affirme qu’elle était aussi destinée à placer un satellite à usage civil en orbite.

Mais les Nations unies et les Etats-Unis y voyaient plutôt le test d’un missile longue portée, une variante d’un Taepodong-2 d’une portée de 6.700 km et, par conséquent, selon les experts occidentaux, une nouvelle étape dans la mise au point d’un missile balistique capable d’emporter une ogive nucléaire.

Le test d’avril avait mis un coup d’arrêt aux récents efforts diplomatiques avec la Corée du Nord, au cours desquels les Etats-Unis avaient appelé à la livraison d’aide alimentaire à une population qui en a cruellement besoin.

AFP

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