(Reuters) – Son sourire, son élégant manteau noir et son discret sac à main non siglé ont transformé vendredi en un instant la nouvelle première dame de Chine, Peng Liyuan, en égérie de la blogosphère chinoise.
A sa descente de l’avion présidentiel à Moscou, où elle accompagne Xi Jinping pour son premier voyage à l’étranger depuis sa prise de fonction, la chanteuse de 50 ans s’est permise un geste d’affection envers son mari.
Cette rupture assumée avec la tradition de froideur cultivée par le parti communiste chinois – au point que les noms de la femme et des enfants de nombreux dirigeants font figure de secret d’Etat – n’a pas laissé insensible ses compatriotes.
« Qui ne pourrait pas aimer une telle femme et ne pas être heureux à en devenir fou à ses côtés? », s’est interrogé un utilisateur de Sina Weibo, le Twitter chinois.
Taobao, l’équivalent chinois des sites de vente en ligne eBay ou Amazon, a aussitôt flairé la bonne affaire et proposé à ses clients d’acheter un manteau « du même style que celui de la première dame. »
La « Pengmania » n’est pas nouvelle en Chine, la chanteuse, très engagée dans les oeuvres caritatives, notamment en faveur des enfants atteints du virus du sida, ayant longtemps été plus connue et certainement plus populaire que son mari.
Mais depuis Jiang Qing, la veuve de Mao Zedong, condamnée en 1981 à la peine capitale (avec sursis à exécution) pour son rôle actif dans la mort de dizaine de milliers de Chinois pendant la « Révolution culturelle », les premières dames étaient tenues à la discrétion.
Tel ne semble pas devoir être le cas de Peng Liyuan, qui devrait participer à plusieurs réceptions en son honneur pendant la tournée de son mari en Russie, en Tanzanie, en Afrique du Sud et au Congo, signe qu’à l’image du rôle dévolu à Kate Middleton pour la monarchie britannique, le pouvoir chinois cherche à redorer son image.