La coalition rebelle centrafricaine du Séléka, qui a pris les armes le 10 décembre, s’est emparée dimanche de Bambari (centre-sud), l’une des principales villes du pays, au terme de combats avec les forces armées, a-t-on appris de sources concordantes sur place.
« Au bout d’une heure de combats, la ville (de Bambari) est tombée aux mains des rebelles qui contrôlent en ce moment le centre-ville », a affirmé par téléphone à l’AFP un observateur sur place ayant requis l’anonymat. « Les FACA (Forces armées centrafricaines) étaient en progression vers Bria (ville tenue par le Séléka depuis mardi ndlr), mais à 5 km au nord de Bambari, les rebelles ont attaqué. Les combats se sont ensuite étendus au centre-ville », a-t-il ajouté.
« Les tirs continuent en ville, mais les FACA se replient progressivement en direction de Grimari » (à 40 km de Bambari), a pour sa part affirmé l’évêque de Bambari, Mgr Edouard Mathos dans un entretien téléphonique durant lequel des détonations étaient clairement audibles. Dimanche après-midi, ni le gouvernement ni les FACA n’avaient encore réagi à ces informations.
Bambari, l’une des plus importantes villes du pays et capitale de la région de la Ouaka, constituait l’une des places fortes des FACA. Samedi, le Séléka, qui regroupe plusieurs rébellions, avait annoncé la reprise des hostilités, malgré sa promesse de « geler les opérations » et l’appel à négocier lancé par le gouvernement. Le Séléka avait alors affirmé avoir pris le contrôle de la ville aurifère de Ndassima (à 18 Km de Bambari) et de celle voisine d’Ippy, dans le centre du pays.
Négociations à Libreville ?
En début de semaine, les rebelles avaient déjà affirmé avoir pris le contrôle de plusieurs villes du nord de la Centrafrique, dont la ville diamantifère de Bria. Le Séléka revendique notamment « le respect » de différents accords de paix signés entre 2007 et 2011, prévoyant un processus de désarmement et de réinsertion des ex-combattants.
Vendredi, les chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) s’étaient réunis à N’Djamena et avaient appelé à « l’ouverture sans délai de négociations à Libreville » entre le Séléka et le gouvernement. Les chefs d’Etat avaient exigé « le retrait des rebelles à leur position de départ dans un délai n’excédant pas une semaine ».
La République centrafricaine est dirigée par François Bozizé depuis le coup d’Etat du 15 mars 2003 qui l’a porté au pouvoir. Ce pays enclavé de 5 millions d’habitants était engagé depuis 2007 dans un processus de paix après des années d’instabilité, de multiples rébellions, mutineries militaires et putschs qui ont ravagé son tissu économique et l’ont empêchée de tirer profit de ses ressources naturelles.
Jeuneafrique.com