Le chef de l’État centrafricain, François Bozizé, a limogé, mercredi 2 janvier, le ministre délégué chargé de la Défense, son propre fils Jean-Francis, ainsi que le chef d’État major, Guillaume Lapo.
On n’est évidemment jamais mieux servi que par soi-même. François Bozizé, le chef de l’État centrafricain, a limogé son dispositif de défense qui s’est révélé inefficace à contrer l’avancée des rebelles depuis la mi-décembre, et a repris directement la gestion de l’armée.
Mercredi 2 janvier, un décret présidentiel lu à la radio a ainsi annoncé le départ du ministre délégué à la Défense, son propre fils Jean-Francis Bozizé, ainsi que celui du chef d’État major des Forces armées centrafricaines (FACA), Guillaume Lapo. Le chef de l’État centrafricain s’est attribué le poste de ministre de la Défense, tandis que le général Michel Bémakoussi était nommé directeur de cabinet de la Défense.
Sanction
Le limogeage de Jean-Francis Bozizé permet à son père de montrer qu’il prend les sanctions auprès des responsables de la débâcle militaire tout en faisant un geste symbolique à l’égard des Centrafricains, choqués par la facilité avec laquelle les rebelles de la coalition Séléka se sont emparés des deux-tiers du pays en moins de trois semaines.
Négociations en vue
Si les rebelles ont finalement stoppé leur offensive à Sibut, et n’ont pas franchi le verrou de Damara, à environ 75 km de Bangui, c’est surtout grâce à la présence des troupes tchadiennes, envoyées au moment de Noël, et aux coups de semonce répétés des responsables régionaux de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac).
De leur côté, les rebelles ont annoncé qu’ils stoppaient pour le moment leur progression et acceptaient de venir dialoguer à Libreville, à la demande des chefs d’États d’Afrique centrale. Ils réclament le départ de François Bozizé et souhaitent trouver une solution qui permette à l’actuel chef de l’État de quitter le pouvoir.
Les négociations pourraient commencer le 10 janvier à Libreville.