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Centrafrique: Anti-balaka, la menace

Le général Francisco Soriano, commandant de la force française Sangaris en Centrafrique, a qualifié, lundi, les miliciens anti-balaka d' »ennemis de la paix ».

« Les miliciens centrafricains anti-balaka, accusés de multiples exactions contre les populations musulmanes, sont devenus les principaux ennemis de la paix« , a déclaré, lundi 10 février, le commandant de l’opération Sangaris, Francisco Soriano. Au cours d’une rencontre publique avec les principaux dignitaires religieux du pays, le général français a accusé les miliciens anti-balaka de « stigmatiser les communautés » et d' »agresser la force Sangaris ». « Ceux qui se disent ‘anti-balaka’ sont devenus les principaux ennemis de la paix en Centrafrique« , a-t-il ajouté.

Interrogé sur un éventuel cantonnement des miliciens anti-balaka, réclamé par Patrice Édouard Ngaïssona, leur coordonnateur politique, le général Soriano n’a pas mâché ses mots. « Qui sont les ‘anti-balaka’ ? Qui est leur chef ? Quel est leur message politique ? Quelle est leur chaîne de commandement ? Personne ne sait rien. C’est une nébuleuse, nous sommes incapables de mettre un vrai visage », a-t-il assuré. Pour le commandant de la force française, cantonner les miliciens leur conférerait une légitimité dont ils ne disposent pas, selon lui. « Ce serait leur donner la possibilité de devenir une force qu’ils ne sont pas au service d’un sombre dessein », a-t-il estimé. Rappelant la nécessité de « chasser » les miliciens, il n’a pas hésité à les qualifier de « hors-la-loi » et de « bandits ».

« Tous victimes des anti-balaka »

De son côté, l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, a tenu à préciser que, selon lui, « les anti-balaka ne sont pas une milice chrétienne ». Dans les années 1990, ces milices villageoises protégeaient les populations des coupeurs de route, d’où leur nom qui signifie « anti-machette » en sango. « Appelez-les milices d’autodéfense, milices villageoises mais faites-nous l’économie du mot ‘chrétien' », a-t-il alors demandé aux médias. « Il n’y a pas que les musulmans qui souffrent des anti-balaka. Nous en sommes tous victimes », a-t-il insisté, déplorant l’instrumentalisation de certains jeunes vulnérables.

Les anti-balaka comptent dans leurs rangs de nombreux anciens membres des Forces armées centrafricaines (Faca) ainsi que des fidèles de l’ancien président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion à dominante musulmane Séléka de Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier dernier pour son incapacité à mettre fin aux tueries interreligieuses. Patrice Édouard Ngaïssona, ancien député et ministre de la Jeunesse et des Sports de François Bozizé, a nié lutter pour le retour de ce dernier. Mais, au cours des derniers mois, plusieurs représentants autoproclamés de ces milices étaient des proches de l’ancien président.

(Avec AFP)

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