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Burkina: Ouédraogo en difficulté

Ex-président du Burkina, pédiatre de formation, il joue les médiateurs entre Blaise Compaoré et l’opposition. Une opération délicate…

« N’est pas médiateur qui veut », moque un leader de l’opposition. Sévère (et un peu hâtif), son jugement sur les premiers pas de Jean-Baptiste Ouédraogo en tant qu’arbitre dans la crise que traverse le Burkina depuis plusieurs semaines n’en est pas moins partagé par une partie de la classe politique. Le pédiatre et ancien médecin militaire Ouédraogo, éphémère président – sans grande autorité – d’une république de putschistes tiraillée entre conservateurs et révolutionnaires (1982-1983), a beau faire preuve « de volonté », dit-on à Ouagadougou, il ne possède « ni l’expertise ni l’expérience » pour mener à bien la mission délicate qu’il s’est lui-même fixée : trouver un terrain d’entente entre l’opposition et la majorité en vue d’aboutir à ce qu’il appelle « une transition démocratique apaisée ».

Las, depuis qu’avec trois dignitaires religieux et l’assentiment du président il s’est, fin janvier, « auto-investi » de cette gageure, Ouédraogo multiplie les couacs. Début février, les prises de contact ont à peine commencé que l’un des médiateurs rend son tablier. Puis, Ouédraogo distribue un document dans lequel il fait dire à Blaise Compaoré (à la grande surprise de ses représentants) qu’il renonce à modifier l’article 37 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Cinq jours plus tard, l’opposition, échaudée, exige que les négociateurs de la majorité soient officiellement mandatés par le président. C’est l’impasse.

Depuis la polyclinique Notre-Dame-de-la-Paix, qu’il dirige et dans laquelle il exerce toujours à 71 ans, Ouédraogo se dit pourtant confiant. « Les débuts sont laborieux, mais nous avons réussi à réunir toutes les parties autour d’une table. C’est déjà pas mal. » Certains se demandent encore ce qu’il est venu faire dans cette galère. Depuis qu’il avait été écarté du pouvoir en 1983 par des sous-officiers menés par le capitaine Sankara, il s’était consacré à la médecine. Un art dans lequel il excelle.

Source: Jeune Afrique

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