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BRICS: priorité à la coopération sud-sud

Les chefs d’État des Brics se retrouvent à Durban, en Afrique du Sud, pour leur sommet annuel. Le club de pays émergents doit notamment s’entendre pour créer une banque de développement commune et trouver des solutions pour améliorer le commerce intra-Brics. Mais les perspectives économiques sont moins roses que l’an dernier, notamment pour le pays hôte.

Mise à jour du 26/03/2013, 18H40 ECT – Accord de garantie commerciale Brésil – Chine –  Depuis aujourd’hui mardi 26 mars, ils sont tous réunis en Afrique du Sud. Le Chinois Xi Jinping, en pleine tournée africaine, l’Indien Manmohan Singh, le Russe Vladimir Poutine et la Brésilienne Dilma Rousseff ont été acccueillis par Jacob Zuma à Durban, la troisième ville du pays. Les entretiens porteront notamment sur la meilleure façon de stimuler le développement et de réformer les institutions financières internationales, notamment de manière à porter plus haut la voix des pays émergents. Il est également question d’un fonds commun de réserves de change.

Le mois dernier, un haut diplomate sud-africain a déclaré que les cinq pays membres envisageaient un investissement de 50 milliards de dollars dans une banque de développement avec une contribution de 10 milliards par pays. En tant que pays hôte, l’Afrique du Sud espère accueillir, voire gérer ce nouvel établissement destiné à financer des projets d’infrastructure et de développement dans les États membres et, plus largement, dans les pays en développement. D’autre part, alors que le commerce intra-Bric a explosé en 10 ans, passant de 27 à 282 milliards de dollars en 2012, les discussions devraient également porter sur les meilleures solutions pour soutenir cette dynamique commerciale.

Ainsi, le Brésil et la Chine ont annoncé avoir signé un accord de swap de devises de 30 milliards de dollars qui devrait agir comme un filet de sécurité dans la croissance du commerce entre les deux pays.

L’accord garantit les flux grandissants de soja, de minerai de fer et d’autres marchandises exportées du Brésil vers la Chine ainsi que les importations chinoises de produits manufacturés à destination du Brésil, à l’abri de la conjoncture financière mondiale.

Le sommet devrait enfin voir la naissance d’un Business Council intra-brics. Ce conseil des affaires pourrait être composé d’un membre de chaque pays et sera en charge d’élaborer des programmes sectoriels et des événements ayant un effet permanent sur ​​le développement des pays membres.

Passage à vide

Les Brics dominent toujours les marchés émergents, notamment la Chine qui cumule plus de 40% du PIB total de la zone. Mais la dynamique de croissance est en train de se déplacer à mesure que la Chine devient plus riche et que sa population vieillit. L’Inde rencontre elle aussi des obstacles dans son décollage économique. Le Brésil et la Russie ont échoué à générer des niveaux d’investissement propres à soutenir une croissance accélérée. Pour finir, l’Afrique du Sud, admise dans le club en 2011, est victime de profondes difficultés sociales et économiques. Les investisseurs extérieurs se sont de plus en plus tournés vers des marchés plus porteurs en termes de croissance, notamment le Nigeria.

La récession observée chez les Brics est majoritairement la conséquence du ralentissement observé dans les pays développés, notamment de la zone euro. La Chine exerce une domination écrasante sur le groupe d’économies avec une économie un quart plus importante que les quatre autres combinées. Afin d’amortir l’affaiblissement de la croissance, le nouveau leadership chinois devrait introduire des réformes afin d’éloigner le pays de sa dépendance aux exportations et à des investissements écologiquement destructeurs.

L’Afrique du Sud à la traîne

L’économie sud-africaine, bien que première en Afrique, ne représente qu’une fraction des quatre autres membres du club, que ce soit en termes de population (50 millions d’habitants) ou de puissance économique avec un PIB de 400 milliards de dollars. Sans compter que la crise de 2008 a coûté un million d’emplois au pays avec une croissance qui devrait rester inférieure à 3% dans les prochaines années.

Mais son statut de Bric doit au moins autant à son statut de porte d’entrée vers l’Afrique subsaharienne qu’à son propre poids économique.

Jeune Afrique

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