L’Administrateur Directeur Général d’Amexfield-Togo Steel S.A, Mawuli C. Ahialey, veut faire le forcing. Il veut procéder au licenciement collectif de trente quatre (34) de ses employés pour motif économique. Il l’a notifié à l’inspection du travail dans un courrier datant du 29 Mai 2013. Une décision à laquelle s’opposent les employés concernés par ce licenciement, licenciement qu’ils qualifient d’ailleurs d’ « abusif ».
Il y a quelques mois, nous avons attiré l’attention de l’opinion sur les abus et l’arbitraire qui couvaient à la société d’acierie ATS. L’administrateur que nous avions rencontré à l’époque n’avait pu convaincre sur les difficultés économiques qui l’obligeaient à opérer un licenciement collectif. Tout se passait bien. Les matériaux arrivaient par conteneurs, les produits finis étaient convoyés aussi par conteneurs. Les employés, eux travaillaient dans des conditions d’esclavage moderne. Ils cohabitent quotidiennement avec des fours artisanaux à température de 1000° pour fondre le fer et l’acier. Mais curieusement, ils sont méprisés et mal traités par le sieur Mawuli Ahialey. Lui, mène une vie de riche saoudien, enfonçant les employés dans la misère totale.
L’année passée, dans le mois d’aout, le sieur Ahialey a signalé le vol chez d’un certain nombre de bien précieux. La déclaration de perte étalait des biens qui n’étaient pas à la hauteur d’un honnête homme. Montres roex, or et diamants, documents d’appartements en Europe, 9000 euros en espèce etc. Mais le même pense que sont entreprise a fait faillite et décide de liquider des infortunés employés.La procédure juridique entre le patron et les employés continue d’alimenter les couloirs de la justice togolaise.
D’après des employés contactés, une réunion a été tenue le 02 mai dernier entre la Direction de l’entreprise d’une part puis les délégués du personnel et délégués syndicaux de l’autre à l’inspection du travail. C’est justement à propos du licenciement pour motif économique que compte opérer le patron de la société. Mais elle n’a pas permis de trouver un accord entre les deux parties. Au sortir de cette rencontre, les deux parties attendaient un procès verbal de l’inspection du travail pour savoir à quoi s’en tenir quand, le 06 mai, la direction envoie une lettre à l’inspection du travail pour lui demander l’autorisation de procéder au licenciement.
« Pour sortir de l’engrenage, nous souhaiterions que le Code du travail soit strictement appliqué, notamment en ses articles 72 et suivants, et qu’en conséquence, vous nous autorisiez à procédez au licenciement pour motif économique », peut-on lire dans le courrier. Et d’ajouter « Nous rappelons à votre attention que ce licenciement pour motif économique concerne les trente quatre employés frappés par le chômage technique parmi lesquels se trouvent des délégués du personnel et des délégués syndicaux que nous vous saurions gré de nous autoriser à licencier ».
Le 29 mai dernier, estimant que le délai de 21 jours d’attente prescrit par l’alinéa 3 de l’article 74 du Code du travail a expiré, la Direction d’Amexfield-Togo Steel a de nouveau envoyé un courrier à l’inspection du travail pour l’informer de sa décision de procéder au licenciement des 34 employés qui prendra effet à compter du 10 juin 2013.
Mais de l’avis des employés concernés par ce licenciement, en procédant ainsi, la direction de leur entreprise ne respecte pas la procédure.
« Nous attendions un procès verbal de l’inspection du travail après la réunion du 02 mai. C’est ce procès verbal qui devait déterminer la conduite à tenir. Mais nous sommes surpris que la Direction prenne la décision de nous licencier le 10 juin prochain », a indiqué un des délégués du personnel qui dénonce par ailleurs le motif économique qu’évoque Amexfield-Togo Steel pour procéder au licenciement.
« Tout se passe normalement. Rien ne prouve que l’entreprise ait des difficultés économiques. D’ailleurs ATS a le vent en poupe. Les arrivages sont normaux. Plus de 240 tonnes de matériels ont été commandés et fournis la fois dernière. Dans ses conditions, on ne peut nous parler de faillite de l’entreprise. M. Ahialey veut juste se débarrasser de nous et procéder à un autre recrutement », s’indigne ce délégué du personnel. C’est en fait la méthode dans la plupart des sociétés explicatrices du personnel. Elles fuient les meilleures conditions des employés en les licenciant pour un motif fallacieux et la vie continue avec d’autres employés. La société elle-même, dans le pire des cas, peut systématiquement changer de titre. C’est exactement ce que fait Mawuli Ahialey.
En effet, il est difficile de croire au motif économique évoqué par la société du sieur Mawuli C. Ahialey. Pas plus tard qu’en milieu d’année dernière, cette société a été certifié ISO 9001:2008. Elle a même représenté le Togo au prix qualité UEMOA il y a quelques semaines. Comment une société en faillite peut-elle avoir de tels privilèges ? Ceci dénote de la mauvaise foi de la direction.
En réalité, les 34 personnes concernées par ce licenciement subissent la foudre de Mawuli Ahialey pour avoir revendiqué de meilleures conditions de vie et de travail. Le licenciement pour motif économique évoqué par le patron de la société n’est qu’une manière de la société de se débarrasser d’eux parce que les considérant comme trop encombrants.
Alfredo Philoména