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ATS-TOGO / ESCLAVAGE MODERNE

 

Mawuli Ahialey Administeur de ATS Togo brandissant le Prix Iso

La relance de l’économie togolaise ne peut être une réalité si les milieux économiques sont constamment minés par les magouilles de toutes sortes, l’exploitation des personnels, l’enrichissement illicite, les fraudes douanières et fiscales et toutes ses conséquences. Pour camoufler les tares dans ces différentes sociétés à problèmes, les directeurs ont recours finalement à ce concept de prix Iso qui par expérience n’est qu’un paravent pour maquiller les tombeaux blanchis. Le cas de la société Amexfield Togo Steel ATS du sieur Clément Mawuli Ahialey qui est aujourd’hui dans la tourmente est une brillante illustration. Trois mois seulement après avoir reçu le fameux prix ISO 9001 version 2008 pour la qualité de ses prestations, il déclare faillite, met au chômage technique ses employé sous payés, dans la foulée des complicités dans les fraudes fiscales et douanières. Le sieur Ahialey vient de démontrer que le Prix Iso n’est qu’un géant canular qui récompense plutôt la médiocrité et l’esclavage moderne que la qualité.

Les bulletins de salaire des employés de ATS que nous avons pu obtenir sont écœurants : salaire de base, entre 16.000 et 30.000 FCFA, des agents de la même catégorie perçoivent des salaires différents, à l’humeur de la direction, les salaires chutent même parfois au cours des années, les primes d’ancienneté varient entre 1044 et 7000 FCFA alors que tous les agents totalisent plus de sept ans de travail dans la société. Les clauses de contrats ne sont pas respectées et les primes mentionnées sur les bulletins ne sont pas payées. Les avancements sont bloqués, l’assurance maladie n’existe pas.

Dans une vidéo d’un des ateliers de transformation de ATS, les journalistes n’ont pas cru à leurs yeux. Les ouvriers étaient en contact direct avec des métaux rougis à 1200 degrés qu’ils transformaient. Et c’est ce qu’ils font quotidiennement. Les infrastructures sont artisanales ce qui provoque mort et graves accidents de travail au mépris du DG qui procède à de nouveau recrutement. Cela fonctionne comme dans une bergerie, lorsqu’un mouton devient vieux et improductif, on l’envoie à l’abattoir et on le remplace sans souci. C’est comme cela que les choses se passent dans la société ATS de M. Clément Ahialey Mawuli. Administrateur de cette société qu’il cumule avec la même responsabilité à Wacem ; l’usine de production de ciment à Tabligbo. L’histoire raconte que son contrat avec les indiens de Wacem et assez banal mais très juteux. Il n’a pas fixé de salaires pour le travail qu’il fournit, mais demande une commission sur chaque paquet de ciment produit. Cela équivaut naturellement à une colossale fortune que le Patron de ATS qui est en même temps conseiller Industrie au bureau de la chambre de commerce ne partage pas pour les services rendus par des ouvriers esclaves. Les observateurs abasourdis par cette attitude trouvent tout simplement la qualification de cynisme à l’encontre du sieur Ahialey, surtout que tout ceci se passe dans la plus grande impunité, l’homme arguant continuellement qu’il à la couverture du Chef de l’Etat avec qui il part souvent en mission. Les ouvriers de ATS Togo sont aujourd’hui dans une situation d’injustice infligée par une direction qui se braque contre des revendications légitimes.

ATS est le remplaçant de la société togolaise de sidérurgie (STS) crée en 1994 et spécialisé dans la production du fer à béton, du gaz industriel, des tonnes d’acier par an, et de la tôle.

Le matériel qui fait le gros du travail est vétuste, avec des ouvriers qui sont en contact direct avec la chaleur issue de 1200 degré Celsius de fer fondu. Le matériel est tellement vétuste que les responsables les cachent pendant les inspections de partenaires et des autorités politiques et se servent des installations d’autres sociétés de la même catégorie pour réaliser des reportages médiatiques. Des éléments que nos investigations nous ont permis d’obtenir.

Clément Ahialey et le prétexte de l’endettement

Le 6 janvier 2012, une nouvelle convention interprofessionnelle est entrée en vigueur au Togo et qui portait le SMIG à 35 000 F. Cela devrait naturellement influencer positivement la revalorisation des salaires dans tous les secteurs ; Et comme le patron de ATS tardait à introduire ce débat au sein de son personnel, les délégués ont donc décidé de le lui rappeler le 23 mars de la même année. Fuyant sa responsabilité d’améliorer les conditions de vie et de travail de ses employés, Clément Mawuli a piqué une colère de hérissons en s’engageant dans du pur dilatoire. C’est ainsi que le 18 mai 2012, l’administrateur Ahialey a sorti de nulle un mémorandum, le premier du genre depuis 1994 qui prétendait présenter la situation financière de ATS ? Et comme on devait s’y attendre, il annonce une dette de 730 millions de Fcfa sans aucun document comptable et sans aucune preuve.

Pour lui, le capital social étant de 300 millions, la société doit être déclarée en faillite car les dettes ne doivent pas dépasser les 2/3 du capital social. Conséquence directe, la mise en chômage technique des employés comme s’ils étaient à l’origine de la faillite qu’il expose.

Cette stratégie de l’administration Ahialey est courante chez la plupart des employeurs des sociétés au Togo, surtout celles opérant en zone franche. Lorsque des employés deviennent gênants dans la revendication légitime de leurs droits, ils trouvent un prétexte pour les licencier et recruter d’autres personnes plus malléables qui finiront par subir le même sort.

Le motif de l’endettement de la société ATS n’est pas acceptable pour plusieurs raisons. Dans la déclaration liminaire des délégués lors d’une conférence de presse, il a été dit que « qu’aucun document de l’audit n’a été présenté aux délégués alors que le personnel constate qu’il n’y a jamais eu de mévente à ATS, pire, la demande est constamment supérieure à l’offre et que toutes les matières premières achetées par la société sont laminées et commercialisées. Ce qui nous fait croire à un dilatoire de la part de la direction générale de ATS qui a mal pris la demande du personnel relative à la revalorisation du salaire »

Cette appréciation des délégués est autant valable pour le fait que juste un mois après l’annonce de la faillite de la société, la société ATS recevait le 1er juin en pompe à l’hôtel mercure Sarakawa, le prix de bonne qualité dénommé ISO 9001 version 2008, ce qui est assez paradoxal. Nous avions dans une de nos précédentes parutions, porté des réserves sur les prix avec la société Moov. Moov Togo est l’une des pires sociétés de téléphonie mobile en Afrique avec des prestations médiocres et passéistes, aujourd’hui toujours à la traîne en système de 3è génération alors que les plus médiocres des sociétés sont au moins en 3G comparativement au 4 G qui est en vogue. Mais curieusement, ISO a trouvé de bonne raisons de faire de Moov Togo le premier opérateur certifié en matière de qualité, vaste escroquerie, puisqu’en fin d’année, le Ministre togolais des finances annonçait devant l’assemblée que Moov était en faillite. C’est donc le même schéma avec ATS qui au même moment qu’elle annonce une faillite et une mise en chômage technique de son personnel est couronné par le fameux ISO 9001, preuve que ISO est plutôt au service des entreprises en difficulté et au bord de la faillite qui veulent se servir de lui pour montrer patte blanche à l’opinion.

Clément Ahialey accusé de Fraudes douanières et fiscales.

Mawuli Clément Ahialey est très bien bâti ; Il clame être dans les bonnes grâces du Chef de l’Etat et a un de ses proches, frères dit-on à la tête du bureau de la douane du port. Bonne aubaine. Dans l’importation de matériaux bruts et l’exportation des produits, son frère chef bureau l’aide à contourner les taxes douanières d’après les informations en notre possession. Les fraudes fiscales sont perceptibles dans les déclarations en doubles copies différentes ses engagements fiscaux. Une investigation que nous aurons l’occasion d’élucider.

Nous avons rencontré le sieur Ahialey

Invité à répondre à la situation générale de son entreprise et aux accusations portées contre lui, le sieur Ahialey avec qui nous avons passé deux heures d’horloge n’a pas convaincu. Il rejetait les accusations sans apporter des éléments de preuves contradictoires. Il était entouré pour la circonstance du Directeur général de fait de la société, le sieur Gamon Délali, le responsable technique Attiogbé, de la dame Ahoumey qui est la responsable des ressources humaine et une assistante qui n’ont pu prouver que les difficultés qui minent la société ATS sont une invention. Pour lui, la société connaît une baisse au niveau de la vente et est confrontée à la concurrence d’autres sociétés qui font la même production. Arguments fatales très vite balayés par la réalité développée plus haut.

L’affaire transportée au niveau du Ministre de l’Industrie a été étouffée par le Ministre Galley qui est lui aussi soupçonné d’avoir reçu une bonne quantité de barres de fer et de tôles pour certains de ses chantiers de la part du Directeur général. Le tribunal de travail délibère sur le 07 février prochain sur une affaire pour laquelle l’avocat de M. Ahialey, Me Isabelle Améganvi s’est confronté devant le juge avec les délégués du personnel. Et sur cet aspect, nous continuons de respecter les secrets de l’instruction. Mais dans la finalité de cette affaire, les ouvriers de la société ATS restent ouverts aux discussions avec leurs responsables sur leurs revendications, à savoir : L’annulation pure et simple de la décision de mise en chômage technique prise par la Direction de la société, la présentation des preuves de l’endettement de la société, le payement effectif de la totalité des salaires pour mois de janvier 2012 et plus de transparence dans la gestion de la société.

Il ne revient qu’à Monsieur Mawuli Ahialey de prendre ses responsabilité et au tribunal de travail de dire le droit, la justice, dit-on étant indépendante.

Quant au comité ISO, il devrait fouiller encore mieux dans le fonctionnement des sociétés avant de distribuer comme du petit pain ses prix de qualité aux entreprises indélicates.

 

Carlos KETOHOU 

 

 

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