C’est l’atmosphère de plomb qui emballe la nation.
Le gouvernement est paralysé, le premier des ministres cloué sur le lit d’hôpital pour un mal qui en rajoute à sa peine, ne montre pour l’instant pas, patte blanche, le pays fonctionne logiquement au ralenti.
Le secteur de la santé, qui n’a pas encore de titulaire est enrhumé et aussi frappé par une épidémie de cholera dont la gestion se passe dans un balbutiement légendaire.
Bientôt, oui, très bientôt, on entendra des mouvements d’humeur dans ce secteur. Le personnel de la santé brandissant des revendications qui restent lettres mortes.
L’éducation, ah, l’éducation a complètement désappris. Les enseignants, pour avoir brandi la grève sont renvoyés à la maison, comme les élèves désœuvrés dans des occupations à maudire l’école à la charge de parents d’élèves coincés dans des regrets stoïquement lâches et aveugles.
C’est le Togo, tableau sombre, blanchi comme les tombeaux de la parabole de Jésus dont l’intérieur est pourri, rempli d’ossements.
A la France, à l’Allemagne, aux Etats Unis, au Japon, et au reste du monde, on brandi un pays modèle, qui respecte ci, qui respecte ça, qui prend tel engagement, ou qui prend tel autre ; qui mène cette reforme et qui combat tel autre calamité, qui fait tout en définitive et qui finalement ne fait rien du tout.
Mais le chien aboie sans doute, mais la caravane passe. De justesse, les écoles, toutes les écoles qui ont été fermées pour cause de refus de satisfaction des revendications des enseignants sont autorisées à rouvrir. Une corvée de moins dans l’interrogatoire attendu à l’Elysée, où se rend le Président du Togo.
Mais, Faure n’est pas au bout de sa peine. Comme pour empoisonner ce séjour parisien hautement stratégique pour le sacrifice consenti à l’obtenir, l’opposition réunie au sein du CST sort la grosse artillerie, en pointant du doigt accusateur, les présumés auteurs et commanditaires des incendies des marchés pour lesquels justement cette opposition est malmenée.
Ils ne sont pas négligeables. De grosses pointures autour de Faure Gnassingbé, qui dans l’économie, qui dans l’armée, et qui dans un entourage intime.
Le problème qui est une préoccupation nationale sera évoqué, il fait partie du développement, de la politique, et des droits de l’homme.
Faure monte sur le piédestal de l’Elysée, ça n’est pas négligeable, mais ce qui va en ressortir aura quel impact sur le pays, sur la population, sur le bien être, sur le développement, sur la gouvernance, la bonne gouvernance.
Autant de questionnements qui méritent réponse avant que la peau de l’ours, déjà tué soit vendue, dans cette atmosphère, une atmosphère de plomb.
Carlos KETOHOU