Les fidèles de la capitale argentine se sont rués vers la cathédrale dès l’annonce du sacre de «leur» pape, ne prêtant qu’une oreille distraite aux polémiques liées au rôle du cardinal Bergoglio sous la dictature.
Buenos Aires
Sous une bruine de fin d’été, les klaxons ont retenti à Buenos Aires dès l’annonce du sacre du cardinal Bergoglio. «Quand j’ai appris la nouvelle à la radio, j’ai brutalement freiné, je ne pouvais pas y croire», conte un chauffeur de taxi qui nous mène vers la cathédrale de la capitale argentine. Ici, la foule afflue et une prière spontanée s’est organisée. Devant l’église, croyants et non-croyants partagent la même surprise. Un pape du pays, un pape latino-américain, c’est une première, et personne ne semblait vraiment s’attendre à cette nouvelle. Il faut dire que l’archevêque de Buenos Aires n’avait pas spécialement été mis en avant dans la presse locale ces derniers jours. Même les autorités religieuses locales, qui ont annoncé une messe d’action de grâce à 19 heures, ont confié à la presse leur étonnement. «C’est quelque chose qu’on n’osait pas espérer», a réagi le provicaire de l’archidiocèse de Buenos Aires, Mgr Garcia.
«J’ai du mal à vous parler, tellement je suis émue, confie Lita, 82 ans, qui porte de petites Vierges en boucles d’oreilles. Pour toute l’Amérique latine et les pays en développement, c’est une fierté.» «Pour une fois, on ne parlera pas de nous que pour le foot!» ajoute Maxi, 31 ans.
Le nom de Francisco, très commun en Argentine, est perçu comme un hommage à son pays, une référence aussi à saint François d’Assise, reflet de la simplicité du cardinal, appréciée des fidèles argentins: «C’est un pape du peuple. D’ailleurs, ce n’était pas un archevêque, c’était un curé, qui aimait prêcher, qui était proche des paroissiens et se comportait comme tel avec eux, riches ou pauvres», poursuit Maxi.
Une revanche pour certains
Beaucoup soulignent aussi la fermeté du cardinal. «Je venais souvent l’écouter. Dans (…)