Une fuite de gaz sur un radiateur est à l’origine de l’incendie qui a fait 14 morts et neuf blessés dans un atelier employant des handicapés à la fabrication d’objets de Noël en Forêt noire (sud-ouest).
« Selon les premières constatations des enquêteurs, il y a eu une fuite de gaz sur un radiateur », a expliqué Peter Häberle, porte-parole du parquet de Fribourg, lors d’une conférence de presse.
Le gaz se serait échappé d’une bouteille de gaz placée dans le radiateur, et se serait enflammé pour une raison inconnue, provoquant une déflagration à l’origine de l’incendie, a-t-il détaillé.
Le sinistre n’a laissé pratiquement aucune chance aux personnes se trouvant dans la pièce, a également indiqué un porte-parole des pompiers: « seuls ceux qui pouvaient atteindre une fenêtre ou un balcon ont pu en réchapper ».
Une enquête préliminaire pour « homicide involontaire par négligence et incendie par négligence », a été ouverte contre X, a également annoncé le magistrat, tout en précisant qu’il n’y avait, pour le moment, pas de soupçons en ce sens.
« Tout pointe vers un accident », a-t-il dit.
Une commission d’enquête composée d’une soixantaine de policiers a été constituée. Elle a déjà entendu les témoins, procédé à divers relevé et constatations sur les lieux et reçu le soutien d’un expert en incendie, a-t-il encore fait savoir.
Les victimes ont été identifiées: treize handicapés – dix femmes et trois hommes âgés de 28 à 68 ans -, et une femme de 50 ans qui les encadrait. Neuf personnes ont également été blessées, mais leur état de santé n’inspirait plus aucune inquiétude mardi.
L’incendie s’était déclaré peu avant 14H00 locales (13H00 GMT) lundi, au rez-de-chaussée de l’atelier, qui compte trois niveaux, à Titisee-Neustadt, géré par l’association caritative catholique Caritas.
De l’extérieur, les dommages du sinistre sont bien visibles de loin, les fenêtres ayant volé en éclat et des traces noires de suie dépassant sur les murs. Toutefois le sinistre ne s’est pas propagé aux autres étages, a expliqué à l’AFP Gotthard Benitz, commandant des pompiers locaux.
Au total, quelque 120 personnes handicapées mentales ou physiques étaient employées dans cet atelier situé à environ 35 kilomètres de Fribourg. Elles y fabriquaient des objets décoratifs en bois pour Noël et assemblaient des pièces métalliques et électriques.
Plus de 60 personnes se trouvaient dans les locaux au moment du drame, selon Caritas, et malgré l’arrivée rapide des secours -6 minutes après l’alarme- une cinquantaine seulement ont pu échapper aux flammes.
« La cage d’escalier n’a pas été envahie par la fumée. Les employés du sous-sol et de l’étage ont pu suivre le plan d’évacuation normalement », a précisé M. Benitz.
Toutefois, « nous n’avons absolument aucun élément laissant penser qu’il y ait eu des manquements quelconque aux obligations de sécurité », a-t-il assuré.
Le directeur de Caritas Allemagne, Peter Neher, a assuré que les plans de secours donnaient « régulièrement lieu à des exercices », dans cet atelier.
« L’entraînement est une chose (mais) lorsque l’on se retrouve dans une vraie situation d’urgence, chacun peut réagir différemment. Sur un plan théorique, tout était prêt, mais comment cela s’est passé concrètement pour chaque individu, c’est une autre histoire », a-t-il ajouté, sur la chaîne de télévision ZDF.
Il existe quelque 720 ateliers de ce type en Allemagne – dont 219 appartenant à Caritas -, et ils emploient au total 300.000 personnes.
Une célébration oecuménique est prévue samedi à 10H00 GMT à Titisee-Neustadt en hommage aux victimes.
Par ailleurs, le pape Benoît XVI, d’origine allemande, a envoyé un télégramme à la conférence épiscopale allemande pour faire savoir qu’il priait pour les victimes.
AFP