Le retour spectaculaire de Me Yawovi AGBOYIBO à la tête du CAR est vivement critiqué au sein de l’opinion. Les débats dans les réseaux sociaux, dans les milieux politiques, au sein des chancelleries ne sont pas en faveur de ce retour.
La raison est d’abord la guéguerre qui a opposé le septuagénaire à son ancien lieutenant Me Dodji APEVON qui le soupçonnait de tenter de le renverser pour revenir à la tête du parti.
Ensuite la déliquescence du CAR depuis près d’une décennie qui se retrouve aujourd’hui avec 4 députés contre 36 dans les années 90 ; la création du nouveau parti d’APEVON, par un grand nombre de fidèles au Bélier, et les soupçons de sabotage de la lutte démocratique infligé au leader du CAR n’ont pas fait bonne presse à l’ancien Premier ministre de Faure Gnassingbé.
Ce retour aux affaires de Me Yawovi AGBOYIBO à travers un congrès extraordinaire intervient à un moment où l’opposition, presque émoussée dans sa stratégie cherche des moyens de s’unir pour affronter le régime en place.
Les reformes politiques qui souffrent depuis 2006 (date de la signature de l’Accord Politique Global) de leur réalisation constituent le défi de l’opposition togolaise pour assurer l’alternance voulue par le peuple togolais. Seulement chaque parti semble prêcher pour sa chapelle. Le Chef de file de l’opposition Jean Pierre FABRE est fixé sur le regroupement dénommé CAP 2015.
D’autres regroupements se créent pour les mêmes aspirations à l’alternance.
Le retour de Me Agboyibo d’après les critiques ne pourra apporter grand-chose à ces antagonismes politiques qui minent l’opposition.
Au contraire, diront les plus sévères, il va exacerber la crise de confiance au sein de l’opposition, au profit naturellement du pouvoir.
Mais le leader Agboyibo croit en son retour. Pour lui, c’est le moment précis, où il faut battre le fer, quand il est chaud.
D’après des confidences, Me Yawovi Agboyibo projette une remobilisation de sa base nationale et une tournée européenne pour se donner de l’énergie politique et financière, mais aussi de la crédibilité pour prendre des taureaux par les cornes : empêcher un quelconque référendum un Togo, comme le susurrent les derniers fidèles des fidèles qui lui restent, après que Me Dodji APEVON a réussi à emporter la substance.
Carlos KETOHOU