Dans une interview accordée par Agbéyomé Kodjo à nos confrères de Jeune Afrique, le président du parti OBUTS (Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo Solidaire) exige, comme ses autres collègues de l’opposition, le dialogue. et ce, avant les prochaines élections législatives. Pour lui, c’est le seul moyen à même de calmer le climat très tendu au Togo.
Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous été mis en cause dans l’affaire des incendies criminels de Lomé et de Kara ?
Gabriel Agbéyomé Kodjo : Selon les gendarmes, quelqu’un m’aurait appelé pour me dire : « Ça y est, ça commence. » Ils en ont déduit que cette personne me rendait compte d’une mission que je lui aurais confiée. Or, vérification faite auprès de l’opérateur Togocel, cet appel n’a jamais eu lieu. Lors de la confrontation chez le juge, celui qui m’avait accusé a nié m’avoir jamais rencontré. Le pouvoir veut nous exclure pour s’assurer la majorité à l’Assemblée lors des prochaines législatives.
Que préconisez-vous pour apaiser le climat ?
La situation sociale, très tendue au Togo, impose à Faure Gnassingbé de dialoguer avec l’opposition. Par ailleurs, cette législature a dépassé le terme de son mandat. Le président n’a donc plus de majorité. Et quand on n’a plus de majorité, on n’est plus légitime.
De quoi souhaitez-vous discuter avec le pouvoir ?
Pour faire baisser la pression sociale, il doit réviser la grille indiciaire des fonctionnaires, leur accorder des primes de départ à la retraite. Il doit ensuite mettre en oeuvre les réformes dont nous étions convenus lors du dialogue politique de 2006 : respect des droits de l’homme, limitation du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une fois, établissement d’un vrai calendrier électoral ainsi que d’un scrutin uninominal à deux tours pour les législatives et les municipales.