Le dernier rapport annuel du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), présenté la semaine dernière à Mexico, souligne les progrès réalisés par l’Afrique en matière de développement humain et de lutte contre la pauvreté. Au cours des dix dernières années, le continent a enregistré la deuxième plus forte croissance de son IDH derrière l’Asie du Sud.
Le Sierra Leone, le Liberia et la RD Congo sont parmi les pays où l’indice de développement humain (IDH) a fait les plus grands progrès depuis 2000, selon le dernier rapport annuel du Programme des Nations unies pour le développement. Calculé par le Pnud, l’IDH prend en compte l’espérance de vie, l’éducation et des indices de revenu pour classer les pays selon le bien être de leurs populations.
Sorti le 14 mars 2013, le rapport intitulé « L’essor du Sud : le progrès humain dans un monde diversifié » note que les pays émergents étaient les plus grands contributeurs à l’accélération du développement humain en Afrique subsaharienne, précisant que la région pourrait atteindre des niveaux plus élevés si elle approfondissait sa coopération avec d’autres pays dits du Sud, par contraste avec les pays développes du Nord.
Rythme de progression
Sur les 14 pays à travers le monde qui ont enregistré des gains de plus de 2% par an depuis 2000, onze sont en Afrique subsaharienne. Ils comprennent notamment la Sierra Leone, qui a enregistré la deuxième plus forte amélioration, l’Angola, l’Éthiopie, Maurice, le Rwanda et l’Ouganda.
La valeur moyenne de l’IDH en Afrique subsaharienne se situe autour de 0,475, le score le plus faible de toutes les régions du monde, mais son rythme de progression s’est considérablement accéléré. Entre 2000 et 2012, il a enregistré une croissance annuelle moyenne de 1,34%, se plaçant au deuxième rang derrière Asie du Sud. La Sierra Leone (3,4%) et l’Éthiopie (3,1%) ont signé les meilleures progressions.
Commerce Sud-Sud
Les gains de l’Afrique sont attribués à un essor de la coopération commerciale, de l’investissement et du développement des économies émergentes comme le Brésil, la Chine et l’Inde, tous considérés comme faisant partie du « Sud », par opposition aux pays développés « Nord ». Entre 1992 et 2011, le commerce entre la Chine et l’Afrique subsaharienne est passé de 1 milliard de dollars à plus de 140 milliards. Et cette coopération, note le rapport, a tiré des millions de personnes de la pauvreté. Comme l’explique Tegegnework Gettu, directeur régional pour l’Afrique au Pnud, « l’Afrique a atteint des taux élevés de croissance économique tout en approfondissant ses relations avec les économies émergentes. Mais les progrès ont été accomplis dans tous les domaines, avec de fortes améliorations dans d’autres dimensions du développement humain comme la santé et l’éducation ».
Inégalités persistantes
Malgré ces progrès encourageants, le rapport note que les pays africains doivent encore réduire les inégalités, en mettant un accent particulier sur les jeunes, les femmes et les populations marginalisées. De même, il souligne la nécessité de mener un effort d’intégration commerciale sous-régionale et de création de blocs d’investissement comme la Cedeao et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), félicités pour avoir permis une plus grande interaction économique et une meilleure coopération politique entre leurs États membres.
Jeune Afrique