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Affaire d’escroquerie : La confrontation de la vérité demain


L’affaire d’escroquerie va connaître de nouveaux développements dès demain, date à laquelle l’émirati Abbas Youssef est convoqué par la justice togolaise (voir fac similé). Motifs de la convocation, une confrontation avec le français Loïk Le Floch Prigent. Cette confrontation va permettre de sceller définitivement le sort des personnes interpellées dans cette affaire, l’ancien ministre Pascal Bodjona et l’homme d’affaire togolais Sow Bertin AGBA. Loïk Le Floch Prigent bénéficiera probablement d’une évacuation sanitaire. Mais il y a péril en la demeure, l’arrivée de l’émirati au Togo risque de jauger la bonne foi du pouvoir togolais et le respect des principes de droits universels. Abbas Al Youssef est poursuivi par un mandat d’arrêt lancé par la justice française et pourrait se faire arrêter et extrader vers la France. Ca passe ou ca casse, avec la France.

« Le nommé Abass Al Youssef, homme d’affaires demeurant ….aux Emirats Arabes Unis …est invité à comparaître devant le juge d’Instruction le mercredi 13 février 2013 à 8 heures pour affaire le concernant. » Ainsi est formulée la convocation signée du juge d’instruction du 4è cabinet, le sieur Komi Soundina.

Il répondra, puis qu’aux dernières informations, l’émirati arrive à Lomé ce soir, mais curieusement par vol Ethiopian Air lines et non Air France qu’il a l’habitude de prendre. Histoire de contourner les poursuites de la justice française en son encontre.

Cette convocation vient à présent compliquer la situation du plaignant dans cette ténébreuse affaire d’escroquerie au moment où lui-même est poursuivi par la justice française pour des actes de corruption qui ont permis d’enlever et d’extrader dans des conditions cavalières l’ancien PDG de Elf qui est détenu depuis septembre 2012 à la gendarmerie nationale de Lomé devant le refus des autorités politiques et judiciaires de lui accorder une évacuation sanitaire.

Les relations diplomatiques entre le Togo et la France ont pris un coup dans cette affaire, surtout que les autorités togolaises jouent du Zorro dans la détention du citoyen français. La plupart des coopérants français que nous avons pu rencontrer digèrent mal cet affront infligé non à Loïk Le Floch Prigent, mais à toute la France par le Togo.

C’est ailleurs la seule raison qui a motivé le Quai d’Orsay à recevoir le Premier Ministre togolais lors de son récent séjour. L’affaire du Français détenu a occupé les 90% de discussions d’après les sources bien informées. C’est au retour que les autorités togolaises sous la pression de la France veulent évacuer rapidement ce dossier en continuant de maintenir en détention les togolais qui sont détenus pour des motifs politiques.

Le scénario établi est simple. Abass Al Youssef va avoir une confrontation avec Loïk Le Floch Prigent, confrontation qui va déboucher sur une évacuation sanitaire du français.

Au même moment, d’autres chefs d’accusations viendront gonfler ceux qui inculpent déjà l’ancien Ministre Pascal Akoussoulèlou Bodjona et le Patron de OPS sécurité, Sow Bertin Agba.

Motifs fallacieux qui justifieront le maintien en détention de ces personnalités.

Au Togo il est facile d’inculper. On évoque facilement des tentatives d’atteinte à la sûreté de l’Etat, avec des corps de délit qui ressemblent plutôt à de grotesques montages.

Abass Youssef recherché par la France

C’est fort probable que Abass Youssef esquive cette convocation qu’il prend pour un piège français. De la même façon qu’il a obtenu l’arrestation et l’extradition depuis Abidjan de Loïk Le Floch Prigent, de cette même façon, la police togolaise devrait l’arrêter et l’extrader vers la France où il est recherché par un mandat. La France réussira à faire donc d’une pierre deux coups, arriver à obtenir la libération de son citoyen et avoir la tête d’Abass Youssef qui présente dans cette affaire du plus grand escroc.

De la même façon, la prochaine évacuation sanitaire vers la France de l’ancien Patron de ELF est une libération masquée qui risque de créer une jurisprudence dans cette affaire. Puisqu’à plusieurs reprises, Sow Bertin Agba n’a jamais pu obtenir une véritable évacuation sanitaire dans ses complications de santé, alors même que la cour suprême a ordonné sa libération sous caution depuis le 20 juin 2012. Malgré cette décision de la plus haute juridiction, l’homme continue d’être détenu à la prison civile de Tsévié au mépris de la loi.

De même, le cas Pascal Bodjona est assez étonnant. Une procédure viciée, aucune plainte, juste le prétexte d’un cadeau pour passer ses jours à la gendarmerie devraient interpeller les autorités togolaises à trouver une solution définitive à cette affaire.

Et si Faure faisait comme Yayi Boni

En marge des discussions sur la crise malienne pour laquelle le Président béninois est en visite en France, Yayi Boni a classé les dissensions entre lui et ses anciens collaborateurs dans les oubliettes. En effet, le Président béninois a déclaré à propos de Patrice Talon et de Lionel Agbo, deux de ses plus fidèles collaborateurs qui ont aujourd’hui pris la clé des champs pour des conflits ouverts avec lui que leur cas n’est pas sa préoccupation première. Il est allé plus loin en déclarant qu’ils peuvent rentrer au pays pour l’aider à construire ensemble le Bénin. Bien sûr, ils ont des compétences à faire valoir et l’histoire retiendra que le président béninois a pris ses responsabilités.

De même, Sow Bertin Agba et Pascal Bodjona sont des citoyens togolais qui ont apporté, qui apportent et qui pourront toujours apporter leur contribution à la construction de ce pays.

Mais, dans aucun pays, le maintien en détention ne permet de mettre en valeur les potentialités d’un être humain ; c’est d’ailleurs pourquoi, les observateurs de cette affaire pensent que c’est une arête dans la gorge du président qui doit trouver une occasion pour ramener l’apaisement et la confiance entre lui et ses compatriotes. La confrontation entre Abass Youssef et Loïk Le Floch Prigent qui va sans douter dénouer cette ténébreuse affaire est une occasion pour le Président de siffler la fin de la récréation et connaître la paix. L’histoire le lui en sera reconnaissante.

Carlos KETOHOU

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