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Il doit s’en frotter les mains et saluer l’année 2020 quoique frappée par une pandémie mondiale. Le Pr Robert DUSSEY vient de conclure les accords entrepris depuis deux ans. Cela n’a pas été facile mais il a réussi. Nouveau départ pour les relations ACP/UE sous la houlette d’un togolais, ministre des affaires étrangères.
Après deux ans de négociations avec l’UE sous l’égide du chef de la diplomatie togolaise, Robert DUSSEY, les deux parties s’accordent pour passer un nouvel accord en remplacement de l’accord de Cotonou qui est arrivé à son terme. De nouvelles orientations sont donc définies pour cette coopération multilatérale entre les États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l’Union Européenne.
Conclu pour vingt ans et arrivé à son expiration en cette année de 2020, l’Union Européenne et les pays ACP ont engagé des négociations depuis 2018 en vue de la signature d’un nouvel accord qui pourra désormais régir les relations entre les deux entités. C’est ce qu’a confié le ministre togolais des affaires étrangères au confrère de Jeune Afrique dans un entretien.
Dans cet entretien, le négociateur en chef des pays membres de l’OEACP est de long en large revenu sur les priorités qui sont prises en compte dans ce nouvel accord et les nouvelles orientations définies pour ces rapports que l’on peut qualifier de partenariat Nord/Sud. Le ministre togolais relève six aspects clés de l’accord post-Cotonou. Il a mentionné entre autres la question des droits de l’homme, de démocratie et de bonne gouvernance ; paix et sécurité ; développement humain et social ; durabilité environnementale et la problématique du changement climatique ; la croissance économique et développement durable et la question migratoire et de mobilité.
Il ressort de ces différents aspects que l’accord en cours de ratification prend en compte les problèmes et les défis les plus pressants auxquels l’Afrique fait face. Cependant, une chose est de rédiger de bons textes et l’autre est de les appliquer réellement. Aujourd’hui le problème de recul démocratique en Afrique est de plus en plus inquiétant ainsi que les problèmes de migration des jeunes africains qui risquent leur vie en s’aventurant dans la traversée de la méditerranée.
Le défi est énorme et transcende les frontières. Les solutions ne peuvent que s’inscrire dans le cadre d’une coopération multilatérale. Par ailleurs, en ce qui concerne l’épineuse question de l’inégalité des partenariats avec les pays développés, le ministre DUSSEY s’est montré rassurant. Il assure que les négociations ont été menées dans le respect mutuel et sur une base égalitaire.
Néanmoins, il a reconnu l’inégalité du partenariat en ce qui concerne le niveau de développement des deux parties. La prépondérance de l’UE va s’illustrer par les financements qui proviendront majoritairement d’elle. Le négociateur en chef appelle par conséquent ses pairs à prendre conscience de la position de l’Afrique et à imposer l’égalité.
Au-delà de tout, l’aboutissement de ces négociations est une réussite à l’international pour le chef de la diplomatie togolaise. Sa position dans les négociations attire sans doute les regards extérieurs sur la situation politique du Togo que des observateurs classent parmi les pays hostiles à la démocratie.
Amos DAYISSO
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