Le dernier conseil des ministres est sans doute le plus éloquent en décisions depuis la formation du dernier gouvernement. Car, il a touché de doigts certaines questions substantielles de la vie du Togo. La gestion de l’économie et des finances.
Cette gestion autrefois totalement inféodée à la personne du ministre de l’économie et des finances créait des torts à une économie aplatie par des manœuvres d’un ministre sans grande compétence, mais qui s’accroche à des idéaux qui n’ont aucun reflet dans l’agrégat macroéconomique.
Le fait pour le conseil des ministres de recadrer l’instrument répressif dénommé office togolais des recettes, permettra de dégonfler le ministre des finances en question et les commissaires principal, impôts et douanes, qui se pavanent dans une reforme truffée de contradictions juridiques et de cafouillages administratifs : « Il (ndlr. le conseil des ministres) précise les attributions, l’organisation et le fonctionnement de l’Office Togolais des Recettes (OTR) crée par la loi de 2012 précitée. Il précise également les attributions des organes de supervision de l’OTR, à savoir, le conseil de surveillance et le conseil d’administration, ainsi que les organes de gestion. Le nombre de membres du conseil de surveillance est fixé à trois (03) pour un mandat de deux (02) ans renouvelable une (01) fois. »
C’est vrai, tard, vaut mieux que jamais. C’est un véritable danger de penser à doter une structure aussi importante de ses instruments, qu’après que celle-ci ait vécu avec un statut d’enfant bâtard qui a longtemps causé des dégâts directs et collatéraux à l’économie togolaise.
L’OTR devrait être une inquiétude nationale et préoccupante. Le fait pour le Chef de l’Etat, dans sont discours de début d’année de revenir sur l’exhortation de l’office à mobiliser suffisamment des ressources prouve qu’il y a mal en la demeure.
L’échec de l’OTR est dû à la superpuissance de certains individus, qui, pour des intérêts insolents imposent un système de fonctionnement qui ne répond à aucune législation. La structure ayant été pensée avant que les bribes de textes juridiques ne soient fabriquées pour replâtrer, dans un bricolage spectaculaire, la ribambelle de fissures et de faiblesses.
Maintenant que ces gourous sont déplumés par le dernier conseil des ministres, il reste à trouver des cadres compétents qui ont une vision pour l’économie, de prendre les manettes d’une économie à la dérive.
L’échec de l’OTR, c’est de donner dans une précipitation sans pareil le licenciement d’un ancien personnel rompu à la tâche régulière et routinière qu’il faudra valoriser et optimiser ou obtenir des résultats naturels, plutôt que de procéder au recrutement d’une nouvelle race d’incompétents qui multiplient des va-et-vient incessants dans les bureaux sans savoir exactement que faire.
L’échec de l’OTR est d’être allé trop vite en besogne en se donnant un plafond excessif qui n’existera que dans l’imagination et qui constituera un stress obsessionnel pour les commissaires qui donnent dans le sacrifice de l’humain, constitué des milliers d’entrepreneurs, pour juste atteindre des objectifs trop mirobolants.
L’échec donc de l’OTR est d’avoir rêvé à une reforme qui n’est pas susceptible d’augmenter le revenu des opérations commerciales et qui attend gérer un actif dans une rigueur qui fait fuir le peu d’existant.
L’échec de l’OTR est d’avoir vachement et bêtement cru à une réforme magique, en se dotant d’une masse salariale de près de 40% pour une compétence nettement en dessous de ce seuil.
En cessant, par le biais du dernier conseil des ministres d’être un enfant bâtard, l’OTR devrait se doter donc d’autres instruments plus intelligibles, mais non spécieux pour combler le vide laissé depuis 4 ans pas la racaille d’incompétents et de démesurés ambitieux qui ont déjà causé trop de tort à l’économie togolaise qu’elle (la racaille) continue de saigner à blanc.
Carlos KETOHOU