Si ce n’est pas un aveu d’échec, cela pourrait être un affront infligé au contribuable togolais qui ne comprend pas à ce jour comment et pourquoi les travaux tant vantés du contournement de la faille d’Alédjo et de Défalé sont tombés à l’eau.
Le citoyen togolais devrait comprendre selon les principes de la gouvernance les raisons de ce scandale financier qui affecte des dizaines de milliards de nos francs.
Puisque, les contournements d’Alédjo et de Défalé (Nationale 1) qui ne sont pas encore réceptionnés sont fermés au trafic automobile depuis hier.
Pour les autorités togolaises, des travaux de maintenance doivent être réalisés pendant plusieurs semaines.
C’est donc la case départ, où voitures et camions devront emprunter les anciennes voies, qui d’ailleurs n’ont pas été abandonnés, en raison de la mauvaise qualité de la nouvelle.
D’après nos investigations introduites dans notre précédente parution, « le scandale des bandes noires », les travaux de contournement sont ratés à plus de 70%.
Une défaillance qui ne saurait être réparée en quelques semaines comme le clament les autorités.
Ce sont des travaux en profondeur qui devraient s’effectuer : « C’est à reprendre à zéro. Totalement à zéro… » nous a confié un responsable de bureau de contrôle qui explique que le mal est profond.
Les travaux d’étude du chantier souffrent des faiblesses, le terrassement est raté, les dimensions insuffisamment respectées, le revêtement léger, la finition totalement loupée.
Une réparation du genre à corriger ne saurait faire éviter les grands risques sur ce contournement. « Les risques d’accident et les difficultés à pratiquer les contournements sont plus importants que sur l’ancienne voie qui traverse la faille d’Alédjo… » a conclu un ingénieur européen.
Mais ce qui est curieux, la décision de la reprise des travaux a été prise en catimini.
On n’a vu personne, parmi les acteurs de ce scandale financier mise en cause dans cette défection, aucune responsabilité n’est engagée.
Tout se passe comme si les milliards engagés dans ces travaux sont négligeables.
Le ministère de l’économie et des finances qui autorisé le préfinancement et celui des travaux publics qui devrait être le maître d’ouvrage devraient s’expliquer sur les conditions de ces graves irrégularités.
Ceci pose encore une fois le problème de la gouvernance et de la mauvaise gestion des ressources de l’Etat en toute impunité. A cette allure, le développement n’est pas demain. La corruption continuera de régner.
Carlos KETOHOU