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Faibles pluies, graves inondations: la crise alimentaire s’aggrave en Somalie / La FAO a besoin de 49 millions de dollars pour éviter la catastrophe qui menace ce pays de la Corne de l’Afrique

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ROME, Italie, 31 octobre 2014/African Press Organization (APO)/ — Après une saison des pluies médiocre, plusieurs parties méridionales de la Somalie subissent actuellement de fortes inondations qui aggravent encore davantage la situation déjà alarmante de la sécurité alimentaire dans ce pays de la Corne de l’Afrique, mettent en garde aujourd’hui les experts de la FAO.

Alors que le désastre provoqué par la famine de 2011 est encore présent dans tous les esprits, la Somalie se retrouve une fois de plus plongée dans une crise humanitaire.

Plus d’un million de Somaliens ont à présent besoin d’une aide d’urgence – soit 20 pour cent de plus qu’il y a à peine six mois – alors que la sécurité alimentaire de deux autres millions de personnes est sérieusement menacée.

En Somalie, l’agriculture se développe essentiellement le long des berges des fleuves Djouba et Chébéli, les deux seuls cours d’eau pérennes du pays, qui prennent leur source en Ethiopie et d’où ils reçoivent 90 pour cent de leur débit. Aussi les experts craignent-ils des dégâts importants aux cultures quand ces fleuves sortent de leur lit.

Les derniers rapports indiquent que la zone la plus touchée le long du Chébéli est celle autour de la ville de Belet Weyne alors que le long du fleuve Djouba, des inondations ont été signalées à Dollow, Jilib et Jamame, dans le Bas-Djouba, où de grandes surfaces cultivées sont noyées. ¬

« Nous nous trouvons devant une occasion unique qu’il convient de saisir tout de suite pour éviter de se retrouver dans la même situation qu’il y a quatre ans », déclare M. Luca Alinovi, Chef par intérim du Bureau de la FAO en Somalie.

Près de 260 000 personnes sont mortes durant la famine de 2010-2012 en Afrique orientale dont plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans. Triste bilan d’une famine provoquée par de fortes sécheresses aggravées par l’aide humanitaire inadéquate et les difficultés d’accès rencontrées par les organisations humanitaires.

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Beaucoup d’indicateurs actuels sur la sécurité alimentaire en Somalie ressemblent ou sont plus inquiétants que ceux enregistrés lors de la période ayant précédé cette famine.

Une réponse rapide s’impose

« Si nous avons appris quelque chose du désastre causé par la famine de 2011, c’est que les signaux d’alerte précoce doivent nous inciter à agir immédiatement », souligne M. Bukar Tijani, Sous-Directeur général de la FAO, Représentant régional pour l’Afrique.

« Nous savons par expérience que des réponses rapides aux alertes précoces sont essentielles pour prévenir les catastrophes et sont en définitive moins coûteuses que les réponses apportées après l’éclatement d’une crise humanitaire », ajoute M. Tijani.

La FAO, grâce aux ressources déjà disponibles, sera en mesure de porter secours à 35 000 familles (soit quelque 210 000 personnes) durant l’actuel Deyr, la deuxième saison des pluies annuelle. L’objectif consiste à redistribuer du bétail, élargir les campagnes de vaccination des animaux de ferme, fournir des intrants pour l’agriculture et du matériel pour la pêche et développer les programmes argent-contre-travail.

Pour parer à l’urgence, la FAO distribue présentement des bons à près de 22 500 familles pour l’achat de quelque 4 000 tonnes de semences produites localement et destinées à aider les agriculteurs à obtenir une récolte plus abondante en janvier.

Mais la FAO a encore besoin de 49 millions de dollars pour étendre son aide à 58 000 ménages à risque (soit quelque 350 000 âmes) et continuer à secourir ces familles tout au long du premier semestre 2015.

Il s’agit de mettre en œuvre des programmes argent-contre-travail, de distribuer des intrants agricoles aux ménages ruraux et du bétail aux populations pastorales et agropastorales sinistrées, ainsi que du matériel pour la pêche dans les eaux intérieures et côtières. Il convient également de soigner le cheptel et d’élargir les campagnes de vaccination pour englober 8 millions de têtes de bétail (contre 2 millions actuellement) afin de renforcer la résistance aux maladies des animaux affaiblis par les séquelles des sécheresses prolongées.

Aux racines de la crise

Avant les inondations, des pluies insuffisantes ayant affecté la production céréalière et l’élevage et la poursuite des conflits, qui perturbent le transport des marchandises, avaient contribué à la hausse des prix.

La production céréalière a régressé de 30 percent par rapport à la moyenne sur cinq ans et les prix des céréales ont quadruplé dans certaines parties du pays entre janvier et juillet 2014.

Les efforts de la FAO se focalisent sur les zones rurales du sud et du centre de la Somalie qui font face à des situations de crise alimentaire et d’urgence humanitaire.

« Il est temps pour la communauté internationale de bouger pour prévenir une nouvelle catastrophe en Somalie », avertit M. Tijani.

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