FTF : Vautours de tout acabit.
Sauf changement de dernières minutes, la date du 04 Novembre 2014 sera écrite en lettre d’or dans le livre de la Fédération Togolaise de Football FTF. L’instance nationale du football passe à l’élection d’une nouvelle équipe dirigeante. Ils sont déjà au nombre de Cinq(5) à vouloir prendre la succession du fils de Womé, Gabriel AMEYI le président sortant. Kossi ADJODO, Mathieu MABLE, Boukpessi ESSOYABA, Hamadou WATTARA et aussi Tino ADJETE. Tous disent venir en tant que sauveteur du football, certains misent sur leurs relations au sein de la classe politique, d’autres sur leur argent et le pouvoir en place. D’aucuns brandissent leurs formations faite par la FIFA et se qualifient d’expérimentés. La faîtière du football nationale traverse depuis 2006 une crise qui ne dit pas son nom et qui emporte tout sur son passage. Le congrès de ce 04 Novembre semble sonner un nouveau départ pour le sport roi au Togo. Quel candidat pour quel résultat au sein de la FTF ? Faire confiance aux vieux routiers ou simplement retourner une nouvelle page pour le football national ? Analyse et décryptage des différentes candidatures, forces et faiblesses de chaque candidat…
Le mandat du bureau de la FTF mis en place en 2009 et qui est dirigé par Gabriel AMEYI est à terme de sa mission. Il n’est plus un secret pour personne qu’au lendemain de la coupe du monde ‘’Allemagne 2006’’, coupe du monde à laquelle le Togo a pris part, la paix n’a plus régner au sein de la maison du football togolais. Des crises à répétitions, de l’ère Rock GNASSINGBE en passant par AVLESSI Tata.
Mais l’ère AMEYI, président sortant semble atteindre le paroxysme de la crise qui secoue la Fédération. Inutile de revenir sur ces crises, mais comme c’est de cela il est question, nous pourrons citer les nombreuses sommations du président de la FTF par l’instance mère du football mondial qu’est la FIFA.
Les problèmes liés au démarrage du championnat national de première division ainsi que les différentes crises au sein même des membres du même bureau. Au dessus de tout ceci la mauvaise gestion est érigée en maître des lieux.
Les fausses factures, les faux documents, les fausses pièces sont monnaies courantes. Bref l’ère AMEYI était catastrophique conclut un avisé du football togolais.
Un nouveau bureau doit être mis en place, ainsi l’organisation d’un nouveau congrès électif s’impose.
Prévu pour être tenu en octobre, c’est finalement et si toutes les conditions sont réunies d’ailleurs ce 04 Novembre 2014 que les présidents des ligues passeront au vote des nouveaux membres de la Fédération Togolaise de Football.
Et pour la course au fauteuil de président de la FTF, les candidats s’identifient déjà. Ils sont au nombre de cinq(5) au total : Tino ADJETE, Kossi ADJODO, Mathieu MABLE, Boukpessi ESSOYABA, et Hamadou WATTARA. Tous sont des acteurs du football, ils ont l’art de critiquer, certains disent avoir déjà établi et publié leur programme, d’autres disent les mettre au vu et au su de tout le monde quand ils jugeront le moment opportun.
Autopsie des candidats…
Le premier a pour nom Kossi ADJODO ! Juge de son état, il a été président du comité de gestion du club de Gomido de Kpalimé et membre démissionnaire du bureau sortant. Selon ses déclarations, ce sont plusieurs acteurs du football de toutes les régions du togo qui ont placé en « sa modeste personne leur confiance en vue d’incarner et de conduire leur ambitieux projet » (reste à savoir qui sont ces acteurs dont il parle). Ceci, dit-il pour mettre en place un bureau consensuel composé de membres compétents.
L’aspirant fait le constat selon lequel «Depuis la participation de notre équipe nationale, les Eperviers, à la Coupe du monde 2006, le football a enchaîné des crises qui ont véritablement ébranlé ses fondements », de l’inorganisation des clubs au manque de moyens en passant par l’amateurisme de la FTF.
Comme un médecin, il fait le diagnostic du football togolais et donne le profil de celui qui doit être le nouveau président de la FTF:«Notre football n’a pas besoin d’un homme providentiel, nanti ou supposé comme tel pour sa gestion, il a tout simplement besoin des cadres compétents sur le plan managérial et imbu de l’intérêt général pour le gérer et faire de lui une référence dans la sous-région et sur le continent ».
Mais attention ! Il y a un truc qui cloche, pour Kossi ADJODO, « on ne peut faire du neuf qu’avec du vieux » comme pour dire c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle. Mais la question qu’il faut se poser est de savoir si l’ancienne corde est en bonne état ?
Kossi ADJODO semble partir sur une mauvaise base avec cette logique puisqu’il a été sans cesse cité comme faisant partie des acteurs de la crise qui freine l’envol du football au Togo. En plus jusqu’à cette heure, le ‘’magistrat’’ de football togolais n’a toujours pas défini son programme dans son entièreté.
Faire confiance à une telle personne exigerait qu’il convainque davantage.
Kossi ADJODO n’est pas le seul membre du bureau sortant à vouloir occuper le poste de Gabriel AMEYI. Il y a un autre, pas les moindres, Tino ADJETE, il se prénomme.
Directeur de société, Tino ADJETE était vice-président du bureau sortant et actuel président de Tigre Noir Zéphyr, club de deuxième division. Il est la tête de la liste dénommée « Foot Ethique ».
Le monsieur dit avoir décidé de quitter le bureau de Gabriel AMEYI à cause de la mauvaise gestion qui y régnait. Ce qui a fait déborder le vase selon lui est le détournement des fonds de deux(2) milliards de la FIFA par AMEYI Gabriel. Les fonds selon lui étaient destinés à développer le football national.
Il explique sa candidature par les problèmes qui affectent la fédération : « tout ce qu’on a vécu à la fédération généralement sont, la mal gouvernance et la non applicabilités des textes des statuts SADAT de la FIFA. J’ai eu à prendre un élan nécessaire de façon à voir si la crise pouvait se gérer. Mais erreur est que la maitrise n’y était pas. Donc je me suis dis que j’ai eu à faire cette formation là au nom de mon pays le Togo. Je ne dois pas y rester là, raison pour laquelle je me suis porté devant pour que les choses soient bien rétablies ».
« Je connais le job ! » ne cesse de clamer Tino ADJETE qui brandit ses formations auprès de la FIFA comme motifs valables pour se représenter. Il base son « prochain mandat » sur ses formations et sur lesquelles il estime fonder son programme.
Pour celui qui dit maîtriser le football dans son entièreté, il est temps qu’il vienne restituer la formation qu’il a faite : « Il ne faut pas qu’un apprenti, quelqu’un vienne encore pour dire qu’il a de l’argent. On a vu avec AMEYI ce que cela a donné. Il ne s’agit pas de ça, je parle de compétence. Finis les amusements, les fausses factures, il est temps de montrer ses compétences avec des programmes bien définis afin de mettre l’éthique dans la gouvernance du football national » indique Tino ADJETE.
« Suffisance, égoïsme et ignorance pourraient se lire chez les tenants de la liste « Foot Ethique de Tino ADJETE » constate un président de ligue. « Quel crédit accordé a sa candidature? » se demande un autre.
Boukpessi ESSOYABA
Il est directeur de l’administration centrale du Port Autonome de Lomé et président de l’AS Togo Port, club de première division. Essoyaba BOUKPESSI est son nom. Il est aussi un vieux dans les sillages du football togolais, il était membre du bureau de la FTF sous l’ère Rock GNASSINGBE.
Il est tête de la liste « La Rénovation » Son programme est articulé autour de quatre grands axes: l’organisation d’assises pour « faire revenir la confiance au sein du football au Togo », la réforme des structures à travers l’élaboration d’un code de conduite du Bureau exécutif, la redynamisation du football à la base en créant une académie nationale de football et l’organisation de tournois de jeunes.
Avant de faire revenir la confiance au sein du football togolais, il faut que confiance accompagnée de transparence puissent régner dans son club de AS Togo Port par rapport à ces joueurs.
Pas plus que deux semaines, un sérieux malentendu qui s’en est allé aux mains s’est passé entre un de ses joueurs du nom de Junior DOGBATSE et le président de Anges de Notsè FC pour un problème de double contrat. Le problème serait aujourd’hui au niveau des autorités sécuritaires donc on n’en parle plus. Mais le lien avec Essoyaba BOUKPESSI est, croirait- on qu’il n’arrive pas à gérer son petit club de AS Togo Port en terme de simple contrat de joueur. Cet incident a jeté une fois encore du discrédit sur le football togolais et c’est beaucoup plus dommage quand cela vient des gens qui aspirent diriger le football national. Comment parviendrait-il à gérer une fédération reste la seule interrogation.
En tout cas Boukpessi Essoyaba, se dit convaincu que sa liste sera plébiscitée le 04 novembre prochain par les présidents des ligues et des clubs. Et selon des indiscrétions, Essoyaba BOUKPESSI (député du parti UNIR) aurait le soutien du pouvoir en place.
Mathieu MABLE
Mathieu MABLE fait partie des candidats à s’annoncer officiellement pour prendre la destinée du football togolais. Il est ex-cadre de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest BCEAO et président de l’Entente II, club de deuxième division.
Le président du regroupement des clubs de deuxième division était de l’organisation de la participation du Togo aux CAN en qualité de membre du comité de mobilisation des Fonds. Les comptes de ces fonds sont toujours restés non faits jusqu’à présent.
Mathieu MABLE vient aussi tout comme les autres faire renaître le football togolais de ses cendres. Mais cela semble ne pas être évident quand on sait que Mathieu MABLE nommé administrateur provisoire pour relever la micro finance IDH totalement écroulé n’est toujours pas arrivé à la relever malgré les compétences qu’on lui attribue dans ce domaine. Des questions se posent par rapport à l’efficacité de Mathieu MABLE.
Hamadou WATTARA
Le dernier candidat ayant annoncé son désir de briguer la présidence de la FTF s’appelle Hamadou WATTARA. Lors de sa rencontre avec la presse, l’actuel président de Sara Sport de Bafilo s’est dit motivé par la crise que traverse le football togolais ces derniers moments.
« Le Sport roi au pays de Dr Kaolo se meurt et de façon continuelle : championnat amateur et surtout irrégulier, sélection nationale minée par le clientélisme, l’approximation et l’opacité dans la gestion. La malversation financière est érigée en règle. Autant de gravités qui ont fini par décider la FIFA à mettre la FTF sous tutelle sur le volet finance », a-t-il affirmé, relevant les « maux » dont souffre le football togolais.
Candidat de la « transparence » Wattara Amadou, également deuxième vice président d’Agaza Omnisport, se considère comme l’homme de la situation et celui qui pourra «apporter une série de solutions devant permettre de voir enfin le bout du tunnel ».
Tout comme ceux qui l’ont précédé, Wattara a effleuré son programme d’action, en mentionnant «la formation des acteurs, notamment, les arbitres, les encadreurs et autres responsables de clubs ». Il entend mettre en place « une bonne gestion de l’administration» et barrer la route à «l’improvisation et l’amateurisme ».
Mais des sources concordantes venant des membres du bureau de la Fédération Togolaise de Football font état de ce que WATTARA aurait été mêlé à un problème de fond. Un problème qui lui aurait coûté un séjour à la gendarmerie nationale.
Le congrès à la FTF c’est dans moins de deux semaines mais les candidats en lice ne semblent pas être blancs comme neige. Le football togolais a besoin d’un nouveau souffle, du sérieux et des gens compétents.
Dans l’ombre, le vieux renard ne s’est pas encore prononcé. Gabriel AMEYI, le président au centre de toutes les accusations ne semble s’intéresser à la chose, mais d’après son entourage, il reste très préoccupé et prépare un plan d’attaque pour tirer encore ses épingles du jeu. En attendant de revenir sur les dégâts que cause le citoyen de Womé au football togolais, nous espérons avoir les intentions réelles du Président sortant de la FTF.
Que les présidents des ligues votent les programmes et non les enveloppes et que le bureau qui sera issu de ce nouveau congrès puisse tout mettre en œuvre pour déminer le football togolais. Tel est le souhait des véritables acteurs du football national.
Seulement, tout ceci est sous réserve d’une quelconque sortie de la FIFA pour remettre les pendules à l’heure en ce qui concerne l’élection. Il pourrait ne pas avoir lieu et dans ce cas, tous les pronostics seront déjoués.
Richard AZIAGUE