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Le danger des chauve-souris frugivores dans l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest / La FAO est à pied d’œuvre en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone pour empêcher la transmission du virus mortel à l’homme

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ROME, Italie, 21 juillet 2014/African Press Organization (APO)/ — Il faut intensifier les efforts pour faire prendre conscience aux communautés rurales d’Afrique de l’Ouest des risques qu’elles courent de contracter le virus Ebola en consommant certaines espèces de faune sauvage, notamment les chauve-souris frugivores, a mis en garde la FAO aujourd’hui.

La Guinée, le Libéria et la Sierra Leone s’efforcent de maîtriser la flambée du virus la plus mortelle jamais recensée, transmise par contact direct avec le sang et les fluides corporels de personnes et d’animaux infectés.

L’épidémie d’Afrique de l’Ouest aurait été déclenchée par la transmission du virus d’animaux sauvages infectés à l’homme, avant de se propager par transmission interhumaine.

L’objectif premier des gouvernements et des agences internationales de santé est d’enrayer la transmission interhumaine. Toutefois, la FAO, en étroite collaboration avec l’OMS, s’emploie à renforcer la sensibilisation des communautés rurales qui chassent le gibier – ou la viande de brousse – aux risques de transmission par les animaux sauvages.

Ces communautés risquent des contagions futures d’espèces susceptibles d’être porteuses du virus, notamment les chauves-souris frugivores, certains primates et les céphalophes.

« Nous ne suggérons aucunement que les populations arrêtent la chasse, ce qui ne serait pas réaliste », a déclaré le Vétérinaire en chef à la FAO, Juan Lubroth. « Mais elles ont besoin de directives claires, comme ne pas toucher les animaux morts ou vendre ou manger la chair d’animaux trouvés morts. Elles devraient aussi éviter de chasser les animaux malades ou ayant un comportement étrange, car c’est là un signal d’alarme ».

Les chauves-souris frugivores – généralement consommées séchées ou dans une soupe épicée – seraient l’espèce-réservoir la plus probable du virus, qu’elles peuvent véhiculer sans pour autant développer de signes cliniques de la maladie, et seraient donc à éviter à tout prix, selon la FAO.

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« Le virus n’est anéanti que lorsque la chair est cuite à haute température ou bien fumée, mais quiconque manipule ou dépèce un animal sauvage infecté court le risque de contracter le virus », souligne M. Lubroth.

Des mythes qui entravent les efforts

Si plusieurs gouvernements de la région ont essayé de proscrire la vente et la consommation de viande de gibier, les interdictions se sont avérées impossibles à faire respecter car elles se heurtent à la suspicion des communautés rurales.

« Il règne un climat de méfiance, à tel point que les gens cachent les malades au lieu de chercher une aide médicale. Il est très difficile de lutter contre la maladie avec les mythes et rumeurs qui circulent », explique Katinka de Balogh, spécialiste de santé publique vétérinaire à la FAO et coordonnatrice Ebola.

Mme De Balogh a fait état d’inquiétudes croissantes liées aux effets que l’épidémie pourrait avoir sur la sécurité alimentaire dans certaines parties de la région, car certains agriculteurs ont trop peur de travailler dans les champs, et certains marchés ont déjà fermé.

Le plan d’action de la FAO

La FAO a déjà mobilisé des ressources et travaille avec les gouvernements, les bureaux des pays de l’OMS et d’autres partenaires en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone afin d’améliorer l’information sur le virus au niveau communautaire, en se servant de réseaux existants tels que les radios rurales et les services de vulgarisation agricole.

« Il est crucial que les communautés rurales comprennent les risques de contagion des animaux sauvages et de transmission interhumaine pour être en mesure de prendre des décisions en connaissance de cause », affirme Mme de Balogh.

L’Organisation travaillera également avec les gouvernements pour mettre en place des systèmes de surveillance de la faune sauvage et favoriser ainsi la détection précoce du virus, en collaborant avec les gardes forestiers, les vétérinaires et les universités locales.

« Les communautés rurales ont un rôle important à jouer en signalant une mortalité inhabituelle de la population animale; d’où leur collaboration cruciale », souligne Mme de Balogh.

Par ailleurs, la FAO évaluera l’importance de la chasse dans les moyens d’existence des populations, afin d’identifier des alternatives plus saines et plus durables de production animale à long terme, à même de fournir des compléments de protéines et de revenus.

Les premiers cas humains d’Ebola en Afrique de l’Ouest dateraient de décembre 2013 et selon l’OMS, la maladie aurait fait plus de 600 morts dans la région.

Mortel dans 90 pour cent des cas, le virus Ebola provoque la dysfonction d’organes multiples et de graves hémorragies. Il n’existe actuellement aucun vaccin contre la maladie.

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