Dialogue Politique: Premier coup de frein
Première grande dissension entre les protagonistes du dialogue politique ouvert depuis la semaine dernière dans les locaux de Togotélécom : la question de la composition des délégations.
Alors que les thèmes inscrits à l’ordre du jour sont essentiellement juridiques, les partis d’opposition ont jugé bon de garnir leurs délégations de juristes.
Zeus AJAVON, coordonnateur du CST faisait partie de la délégation de l’ANC et le Professeur WOLOU du PSR était présent dans celle de l’ADDI.
La présence de ces deux juristes n’a pas été du goût du parti UNIR au pouvoir qui a exigé leur sortie de la salle avant la poursuite des discussions.
Monseigneur Barrigah Nicodème, facilitateur unanimement désigné a écouté les arguments des uns et des autres avant de suspendre la séance en attendant d’accorder les violons.
Pour le parti au pouvoir, les délégués au dialogue devraient être exclusivement des membres des partis représentés à l’assemblée nationale comme l’indique le tableau des invitations.
L’ANC et l’ADDI pensent que les juristes présents dans leurs délégations ne viennent pas défendre d’autres positions que celles des partis respectifs et sont des experts qui pourront mieux défendre les questions juridiques inscrites à l’ordre du jour.
Elles sont relatives au régime politique, au mode de désignation et aux prérogatives du Premier ministre et à l’épineuse question du mandat présidentiel.
Les deux partis d’oppositions restent intransigeants sur la composition de leur délégation, le parti au pouvoir reste également tranché sur sa position de voir mener les débats sans les deux personnalités.
Dans les discussions, l’opposition a rappelé au parti UNIR le positionnement de Dahuku Péré, président d’un autre parti, l’Alliance, à la candidature pour les dernières législatives : « cela n’a pas suscité un tollé de notre part, et cela n’est pas différent de ce que nous faisons aujourd’hui. Me AJAVON et le Professeur WOLOU ne sont pas là au nom d’autres formations que les nôtre, mais en tant qu’éminents experts en droits et partenaires pour défendre les questions juridiques, cela ne devait pas déranger le parti au pouvoir, » nous a confié un responsable de l’opposition.
C’est sans doute le premier couac que l’archevêque va gérer pour éviter que les débats de forme ne signent l’arrêt de mort du dialogue politique togolais.
Carlos KETOHOU