ÇA SENT LA FOUDRE A LOME SAMEDI
Le nouveau ministre en charge de la Sécurité, le Colonel Damehame Yark, ne veut pas voir les manifestants de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) passer par le grand marché de Lomé et ses environs lors de leur marche hebdomadaire prévue pour demain samedi 11 août. Il l l’a fait savoir par le biais d’une conférence de presse de presse tenue ce vendredi 10 août à Lomé. La marche de demain promet d’être chaude. A moins que les deux partis ne finissent par s’entendre.
D’après le colonel Damehame Yark, le ministère de la Sécurité a reçu le 31 juillet dernier une correspondance de l’ANC par laquelle elle demande une couverture sécuritaire dans le cadre d’une grande marche pacifique qu’elle organise à travers les rues de Lomé le samedi 11 août 2012. La marche, d’après la correspondance, doit partir du Rond point Tokoin trésor pour aboutir à l’Hôtel Palm Beach en passant par l’Avenue de la libération, le Carrefour Tokoin Ramco, Shell Togo, Fontaine lumineuse, Place Anani Santos (Fréau Jardin), Christ Rédempteur, Rue du commerce.
En réponse à cette correspondance, le Colonel Yark a indiqué avoir envoyé un courrier en date du 06 août 2012 au secrétaire général du parti de Jean-Pierre Fabre pour lui proposer de modifier l’itinéraire de la marche à partir de Freau Jardin de manière à éviter le périmètre du grand marché et ses environs, zone d’intenses activités commerciales et de grand trafic. Freau Jardin-CFAO-SGGG-Palm Beach et Plage, c’est l’itinéraire que le ministre leur a proposé tout en leur indiquant que cette mesure ne vise qu’à permettre aux populations de vaquer librement à leurs occupations.
« Par courrier de la même date, le Secrétaire général de l’ANC n’a pas agréé cette proposition. Je l’ai convié à une séance de travail le jeudi 09 août 2012 à mon cabinet afin de clarifier cette situation. Le secrétaire général, absent de Lomé selon ses propos, devait saisir sa direction pour se faire représenter. Effectivement, Messieurs Eric Dupuy et Robert Olympio ont répondu à l’invitation. Après près de 90 minutes de discussions et d’échanges dans une ambiance conviviale, ils ont considéré ma proposition comme étant une brimade, une entrave à l’exercice de leur liberté de manifester. Ce qui n’est pas le cas », a affirmé le ministre de la Sécurité qui, décidément, n’est pas à laisser l’ANC passer par le grand marché et ses environs. « Demain, des dispositions sécuritaires seront prises pour le bon déroulement de cette marche qui sera toutefois déviée à partir de Freau jardin. Je ne veux pas avoir à répondre des conséquences qui découleront de cette situation », a-t-il martelé avant de rappeler aux responsables politiques et d’associations que son département a pour mission principale de garantir l’exercice des libertés publiques pour tous, mais, dit-il, dans le strict respect de la loi.
Du côté de l’ANC, on persiste et on signe. La marche passera bel et bien par l’itinéraire indiqué dans leur correspondance conformément aux prérogatives que leur donne la liberté de manifestation. « Ce n’est pas la première fois que nous passons par cette itinéraire. Nous ne voyons pas ce qui pose problème aujourd’hui », a indiqué Eric Dupuy, chargé de communication de l’ANC.
Le durcissement de ton qu’on observe des deux côtés laisse présager de chaudes empoignades entre les forces de l’ordre et les manifestants demain samedi.
L’ANC, principal parti de l’opposition togolaise organise des marches hebdomadaires tous les samedis pour dénoncer les résultats des élections présidentielles de 2010 et revendiquer le retour à l’assemblée de ses députés expulsés illégalement.
Le pouvoir n’a jamais manqué d’écourter certaines de ces manifestations par des répressions aveugles et parfois sanglantes.