L’Afrique sub-saharienne attire
L’Afrique sub-saharienne s’impose comme une région de plus en plus attractive pour les investisseurs étrangers, même si des handicaps et un manque d’infrastructures pèsent toujours sur sa croissance, affirme jeudi une étude de la Commerzbank.
« La crise financière internationale a peu affecté cette région », constate la deuxième banque allemande, qui a présenté les conclusions de cette étude lors d’une conférence de presse à Francfort.
« Avec une croissance de l’économie réelle de 5% en 2013 et probablement de 6% en 2014, la région se place au deuxième rang derrière l’Asie » au classement des zones les plus dynamiques, détaille cette étude.
Une évolution qui permet à l’Afrique sub-saharienne de s’imposer comme « un marché très prometteur, avec de nombreuses localités attractives qui offrent des possibilités innombrables d’importations et d’exportations et attirent un nombre croissant d’investisseurs étrangers, améliorant ses chances à moyen terme », est-il ajouté.
Parmi ses atouts, la région dispose notamment d’importantes ressources en matières premières, dont les prix restent élevés au niveau mondial.
En outre, « des investisseurs étrangers disposant d’un savoir-faire spécifique dans les énergies renouvelables, comme l’éolien, le solaire ou encore l’utilisation de la biomasse peuvent y trouver beaucoup d’opportunités », a souligné Florian Witt, chef de la division Afrique chez Commerzbank.
Forts handicaps
La région continue toutefois de souffrir de forts handicaps, tels que la faiblesse démocratique, les guerres, la grande disparité entre ses pays ou le manque d’infrastructures.
« Malgré des progrès dans le nombre de ports, les moyens de transport bon marché pour atteindre les voies maritimes restent limités pour beaucoup de pays éloignés des côtes », relève en particulier l’étude, pour laquelle le développement des infrastructures constitue un « défi central » pour l’avenir.
Source d’espoir, la région « a nettement gagné en stabilité politique et économique ces dernières années », précise Rainer Schäfer, chef de la division Analyse des risques par pays à la Commerzbank, citant le Nigeria comme exemple.
Un certain nombre de pays ont fait beaucoup d’efforts dans la lutte contre la corruption, le développement de l’éducation et la protection des investissements, estime encore l’étude.
La menace de chocs externes, tels qu’un effondrement du commerce mondial, une baisse du prix des matières premières ou une importante découverte pétrolière, « ne peut toutefois pas être totalement exclue », a ajouté M. Schäfer.
Mais selon lui, la probabilité qu’un tel scénario ait un fort impact sur l’Afrique sub-saharienne reste faible.
Jeune Afrique