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bicéphalisme syndical: Hlomador et Tsikplonou, deux brebis galeuses dans le monde syndical

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Ils se sont depuis plusieurs années illustrés comme des incontournables dans le monde syndical. Ils se nomment Ephrem Tsikplonou et Mathias  Hlomador deux  secrétaires généraux des deux Centrales syndicales que sont la Confédération générale des Cadres du Togo (CGCT) et l’Union générale des syndicats libres (UGSL). Ces deux responsables qui se croyaient incontournables ont commencé à souffler le chaud et le froid. Les syndicats de base  conscients de cette duplicité ne voulaient plus continuer à être enfarinés par la hiérarchie aux comportements  douteux sacrifiant les intérêts des syndiqués sur l’autel de la corruption et du gain personnel. Désabusés, les syndicats de base ont décidé de prendre le taureau par les cornes en créant la Synergie des travailleurs du Togo (STT) afin de mener la lutte syndicale au profit de tous.

 Au  fur et à mesure que les années passent, les fonctionnaires togolais prennent de plus en plus conscience du jeu auquel se livrent il y a  plusieurs années ceux qui incarnent la lutte syndicale au niveau des  centrales.

L’année 2013 dévoile la duplicité et au jeu sournois de  certains responsables  de ces centrales en l’occurrence Ephrem Tsikplonou de la CGCT et son jumeau Mathias Hlomador  de l’UGSL. Leur élection  au poste de secrétaire général de ces centrales constitue une aubaine pour eux. Très vite, ils ont mis au placard les revendications  des fonctionnaires et se livrent à une véritable course pour le trésor. Les revendications syndicales sont sacrifiées ou monnayées contre les espèces sonnantes et trébuchantes de ces responsables. Pour pousser loin leur avidité, ils se  révèlent aujourd’hui comme de véritables convoiteurs de postes ministériels, ce qui est contraire aux principes syndicaux.

Les faits  sont têtus

Depuis la dévaluation du franc CFA en 1994, les travailleurs togolais du moins ceux relevant du secteur public attendaient que le gouvernement prenne des mesures idoines pour accompagner leur vécu quotidien qui devenait un casse-tête chinois. Mais rien n’y fit de façon concrète. Les conditions de vie et de travail n’ont ainsi cessé de se dégrader. Nombreux sont-ils à tirer le diable par la queue. Et lorsque les mouvements de protestation pointent à l’horizon, le gouvernement met des bouchées doubles pour les étouffer dans l’œuf avant qu’ils n’éclosent. Des premiers responsables syndicaux sont ainsi mis à contribution. Les fonctionnaires n’étaient pas toujours mis au courant du jeu auquel se livraient les responsables. Ils ont pris leur mal  en patience jusqu’au décès de Eyadema en 2005. Ils ont cru à un déclic immédiat surtout que le nouveau magistrat suprême du pays, Faure Gnassingbé a promis faire la différence avec son père. Peu de temps après son arrivée au pouvoir, le pays entra dans une phase de déliquescence avérée marquée par les inondations ayant occasionné la rupture d’une vingtaine de ponts et ponceaux. En plus de ces catastrophes naturelles s’est ajoutée une augmentation du prix du carburant pour corser la précarité  de la vie des populations. Vivre au Togo devenait très de plus en plus difficile.  Devant le coût élevé de la vie et face au refus obstiné du gouvernement de procéder à une augmentation  adéquate des salaires pour éradiquer la précarité endémique, la colère des agents de l’Etat n’a cessé de monter.  Vu aussi les conclusions et recommandations du Conseil national du dialogue social sont mises  dans les tiroirs, les fonctionnaires ont décidé de passer à la vitesse supérieure.

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Et la Synergie des travailleurs fut créée

 La dernière goutte d’eau qui a fait déborder  le vase était le vote du budget 2013 sans la prise en compte des revendications  salariales des fonctionnaires. Désabusés, les fonctionnaires ont décidé d’observer  une cessation d’activités les 21et 22 janvier 2013. Le gouvernement, toujours fidèle à sa stratégie de diviser pour régner  ou tout simplement surfer sur la corruption des premiers responsables syndicaux, a fait adopter par le parlement les  nouveaux statuts de la  fonction publique sans les grilles revalorisées à la veille de ce mouvement. Cela  a  suscité un courroux dans les rangs des fonctionnaires qui,  pour la plupart, optaient pour le maintien de ce mot d’ordre de grève. Une  assemblée générale convoquée par les six centrales syndicales  sur la matinée du 21 Janvier a  tourné court au vinaigre. Les 6 secrétaires généraux ont été  hués et une scission naquit entre les syndicats de base  et les centrales : la Synergie des travailleurs vit le jour  avec comme tête de pont le Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo ( SYNPHOT). Plusieurs autres  syndicats de base rallièrent le  SYNPHOT et en plus 48 heures, une vingtaine  de syndicats de base ont mis la Synergie sur les fonts baptismaux. Les appendices du pouvoir qui se sont glissés par mégarde dans le monde syndical ne voulaient pas laisser faire. Très vite, des crocs en jambe par ci par là. Le gouvernement aussi dans  sa fuite en avant minimisait le nouveau regroupement. Mais c’est penser sans tenir compte  de la détermination des fonctionnaires.   

Les trouble-fêtes au sein du monde syndical

Des loups déguisés en agneaux qui ont décidé de faire le jeu du pouvoir ; les prises de position ambigüe, des taupes au sein du monde syndical qui filent des informations au gouvernement ; faire la part belle à ce dernier pour mériter sa confiance, des relations douteuses avec les gouvernants en sacrifiant les intérêts des travailleurs. A plusieurs reprises lors des augmentations du prix des carburants, les centrales syndicales devraient prendre le devant de la lutte et s’opposer aux augmentations intempestives et injustifiées par le gouvernement. Mais, ce  n’est pas toujours le cas. Ces centrales sont handicapées par leurs secrétaires généraux, ventripotents qui ne chargent qu’à gravir les échelons en reléguant au second plan les revendications sociales. Ephrem Tsikplonou de la  CGCT tout comme Mathias Hlomador étaient d’ailleurs à deux doigts de la nomination à un  poste ministériel lors de la formation de l’équipe Ahoomey-Zunu comme  ce fut le cas du syndicaliste Nicoué BROOHM qui a  très vite retourné sa veste en sacrifiant les intérêts des syndiqués sur l’autel de la « ventrocratie » et de la cupidité. A celui-ci s’ajoute l’actuel ministre du Travail et des lois sociales,  Hamadou Yacoubou qui ont toujours misé sur la division du monde syndical.  De véritables cavaliers masqués par Faure Gnassingbé et son gouvernement pour  faire  tanguer l’intersyndicale des travailleurs. Conséquence immédiate, depuis quelques semaines, la scission est plus que nette entre la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) et les centrales syndicales à la solde du pouvoir qui se plait à faire usage, pour saboter les justes revendications salariales des travailleurs togolais. Cette gymnastique n’est que l’occasion pour les membres desdites centrales de percevoir des sous auprès des autorités et remettre aux calendes grecques, l’amélioration des conditions de vie et de travail des citoyens, pendant que le Chef de l’Etat, le Premier ministre, les ministres, le président de l’Assemblée, les députés, directeurs de sociétés d’Etat., jouissent des privilèges énormes, passant par pertes et profits, tous les sacrifices auxquels se livrent les travailleurs de tous les secteurs dans de pays. Aujourd’hui, après que des pressions intenses de syndicats influents eurent poussé de simulacres de députés à la solde du parti au pouvoir à voter précipitamment une loi prévue pour satisfaire partiellement les exigences des travailleurs, les responsables des syndicats qui savent ce qu’ils veulent pour notre pays, ont choisi de se désolidariser des syndicalistes de dernières heures, Ephrem  Tsikplonou   et Mathias Hlomador, de vrais vendus, et se livrer à la vraie bataille de délivrance en se constituant en synergie derrière laquelle la grande majorité des travailleurs se retrouve.

Ephrem Tsikplonou

Il   est homme omniprésent. Il fait partie de  ces responsables qui soutenaient mordicus  que les syndicats devraient aller au bout de leurs revendications. Mais il se révèle comme un animal social : syndical le jour et homme politique la nuit.  Plusieurs revendications ont capoté à cause des manèges. Il a soutenu que le nouveau statut ne contient une série d’innovations majeures, dont une revalorisation des salaires et qu’un collectif budgétaire devrait être voté dès l’adoption du statut en se substituant au gouvernement. Aujourd’hui, le gouvernement sort de son mutisme pour dire qu’il n’y a pas  possibilité  d’adoption d’un collectif budgétaire, ce qui contredit les allégations du syndicaliste sans frontières. C’est lui qui recherche le plus  un poste ministériel. D’ailleurs à juste titre qu’il gesticule au sein du Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC) dont il est le porte-parole.

Mathias Kokou HLOMADOR

Lui, il est le président de l’Union des Syndicats des Conducteurs Routiers du Togo (USYCORT) également secrétaire général de l’UGSL. Il est venu au syndicalisme par pur hasard. Mathias Hlomador n’était qu’un désœuvré avant qu’un de ces quatre matins, son chemin croise celui de feu Assima GNOUKOUYA, l’enseignant syndicaliste actif à l’époque au sein de l’UGSL dirigée par un certain Kokou TOZOUN. Ainsi Assima Gnoukouya qui a conseillé amicalement Mathias Hlomador de lorgner du côté des chauffeurs. Et comme ce dernier savait manier un peu la langue de Molière, il réussit à se faire accepter par les conducteurs dans les rangs desquels les lettrés étaient aussi rares. «Au pays des aveugles, les borgnes son rois », dit un adage du terroir. Mathias Hlomador s’est imposé alors comme président du syndicat des conducteurs et commence une nouvelle vie pour lui. Celui-ci n’est même pas chauffeur ni propriétaire de véhicule mais il préside aux destinées de l’USYCORT avec pour président d’honneur Emmanuel GNASSINGBE, l’autre prince au passé angélique. Jusqu’à sa mort, Assima Gnoukouya a été toujours le parrain de Mathias Hlomador. Une des preuves palpables, après la nomination de Gnoukouya comme Directeur de Cabinet au ministère des Affaires Etrangères, Hlomador prend sa place à la tête de l’UGSL et ce jusqu’aujourd’hui après la mort du parrain.

Aujourd’hui, c’est un secret de polichinelle : le fonctionnaire togolais est le moins bien payé et de loin le plus misérable de tous. Qu’il soit médecin intervenant dans la prise en charge de la santé de ses compatriotes ou professeurs intervenant dans nos universités, temples du savoir et ayant pour vocation de former les cadres, relève de demain, les autorités togolaises n’ont cure du bien-être de cette élite nationale. Elles ont fait le choix de réduire le Togolais à une situation de misère sans état d’âme. Et pourtant le Togo dispose d’importantes  ressources naturelles comme le pétrole, le fer, l’or, le diamant, exploités dans la clandestinité et dont les fonds atterrissent clandestinement dans les poches de citoyens véreux constitués en des réseaux mafieux. L’exploitation de l’or, du diamant et du fer a pu tomber dans le domaine public il n’y a pas longtemps grâce à la vigilance salutaire de certains Togolais aidés par la transparence exigée par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.

Avec le vent qui souffle actuellement dans le monde syndical, des élections anticipées devraient être organisées dans les centrales syndicales pour balayer les opportinustes ventrocrates et mettre des personnes de bonne moralité et soucieuses de l’intérêt général. L’avenir de ces centrales en dépend. Autrement, la  STT leur ravira la vedette et elles auront existé.

Jean-Baptiste ATTISSO

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