Chine: un ex-ministre cherche une garantie d’échapper à la peine de mort
L’ancien ministre des Chemins de fer chinois, qui doit être prochainement jugé pour corruption, s’est défait de son avocat qui ne pouvait lui garantir d’échapper à la peine capitale, a rapporté jeudi la presse.
Liu Zhijun, inculpé de corruption et d’abus de pouvoir, prépare sa défense avant de comparaître devant la justice, ce procès devant permettre au régime communiste de solder ce scandale, l’un des plus retentissants de ces dernières années en Chine.
« Il m’a demandé de lui garantir qu’il échapperait à la peine de mort, mais je n’en avais pas les moyens », a déclaré Gao Zicheng, l’avocat que M. Liu a congédié, cité par le quotidien Jinghua Shibao.
L’ex-ministre a ensuite pris un autre avocat, selon le journal. En Chine les tribunaux sont sous le contrôle du Parti communiste chinois (PCC), parti unique au pouvoir.
Les faits reprochés à Liu Zhijun ont terni en profondeur l’image de la direction du réseau ferroviaire chinois, dont l’édification rapide provoquait jusque-là l’admiration, y compris à l’étranger.
Déjà révoqué du PCC, Liu Zhijun est accusé d’avoir détourné des millions d’euros sur les nombreux contrats qu’il a signés. Le responsable qui menait grand train avait par ailleurs au moins dix maîtresses, parmi lesquelles des actrices, selon la presse.
Quelques mois après le limogeage de Liu Zhijun en février 2011, la réputation du ministère des Chemins de fer a été davantage entamée par la collision de deux TGV qui avait fait 40 morts le 23 juillet 2011 près de Wenzhou (est), le pire accident ferroviaire en Chine depuis 2008.
Conséquence de cet accident et du comportement de M. Liu, le ministère des Chemins de fer a été démantelé le mois dernier et ses services ont été placés sous le contrôle du ministère des Transports.
AFP