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Législatives/RPT-UNIR : Enquête sur les candidats de la croix et la bannière

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Les choses ne seront plus comme avant au RPT, le parti au pouvoir devenu depuis près d’un an UNIR. Il faut un véritable parcours de combattant pour répondre aux critères de choix imposés par Faure Gnassingbé. Critères qui suscitent méfiance, grincements de dents et découragement. Une machine mal huilée qui force la main à des redevables du système, des propositions pour combler des trous, des candidatures légères, des célèbres inconnus seront dans la course aux prochaines élections législatives. Des barons sont mis à contribution, bon gré mal gré, une allure qui ne rassure pas. Avec la procédure de candidature, tous les observateurs pensent que si élection transparente il y a, le parti au pouvoir sera encore une fois battu, et ne pourra s’en sortir gagnant que par la force de la fraude. Enquête sur des candidats de la croix et la bannière.

Unir, Union pour la République, le sosie du RPT parti au pouvoir depuis 1969 rénove dans un brusque élan dans la course aux prochaines élections législatives. Les innovations, au lieu d’assouplir les conditions de candidatures des futurs députés,  les rendent plutôt caustiques, provoquant du coup, réticence, méfiance et crainte.

Dans un passé récent, pendant et juste après le règne de Gnassingbé Eyadéma, le RPT était donc le parti Etat. Les ressources du pays étaient mises à contribution pour financer les campagnes électorales du parti ou des candidats. Une méthode qui mettait en difficulté les partis d’opposition qui ne pouvaient se prévaloir de ces financements publics. Il est vrai, malgré cet accaparement des biens de l’Etat au profit du parti, le RPT n’a jamais pu démocratiquement gagner une seule élection. Il procédait plutôt par la fraude massive, marquée par les falsifications de procès verbaux, la manipulation des consciences, la violence avec transport d’urnes par les forces de sécurité, les résultats truqués etc.

Même si les dernières élections ont vu les fraudes prendre une configuration plus moderne, le constat est clair que le parti au pouvoir n’a pas une grande audience auprès des populations  qui subissent les affres de l’injustice et de la pauvreté.

C’est dans cette atmosphère imprécise de confusion que Faure Gnassingbé a décidé de dissoudre le RPT pour créer le parti UNIR, Union pour la République. Le parti à la naissance est déjà mort né. Des contestations en son sein, des dénonciations à l’extérieur au point d’en faire une ébauche, un demi-parti qui n’a pas un siège confortable, qui ne s’est pas encore fondé sur une convention, que recherche des militants à la hussarde et qui impose des comités et des commissions à des bases totalement déboussolées.

Mais, parti au pouvoir, il a l’obligation d’aller aux élections législatives qu’il organise. Le processus est enclenché, le parti traverse une crise interne avec certains poids lourds qui sont jetés en prison, d’autres meurent sous le coup des frustrations et des mépris de la part du parti. C’est ainsi qu’un système pas des plus efficaces est mis en place par Faure Gnassingbé pour recueillir les candidatures et aller aux législatives.

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Comment les candidats sont choisis ?

Les conditions de candidatures à UNIR ne sont pas enviables. Dans toutes les préfectures et toutes les régions, il y a des comités de sages qui sont créés pour étudier les candidatures et les enregistrer.  Les comités préfectoraux se prononcent avant les comités régionaux. Et si on n’a pas pu départager les concurrents, les candidatures sont envoyées au comité national qui prend la décision définitive de dire oui ou non à chaque candidature. Normalement, c’est depuis le 22 mars dernier que les intentions de candidatures sont clôturées et déjà ils passent devant les comités pour convaincre. Et pour ce faire, il y a des critères bien définis. Les aspirants doivent d’abord s’inscrire à la candidature en payant la somme de 50 000 FCFA. Ensuite ils doivent défendre et prouver leur capacité financière, celle qui pourra leur permettre de financer la campagne électorale et de drainer les foules pour gagner la bataille. C’est là que se pose un problème réel, dans la mesure où les tenants du pouvoir ont du mal à déclarer leurs biens. Ces biens pour la plupart s’obtiennent dans des malversations impunies et pour les privés,  à travers de marché gré à gré nourris de pots de vins et de surfacturations. Donc difficile de prouver qu’on a beaucoup d’argent et qu’on est capable de financer sa campagne électorale au nom du parti UNIR.

L’autre revers de la médaille de ce critère est la crainte permanente du Chef du parti, Faure Gnassingbé de se voir débouter du fauteuil par un riche et populaire homme. Tous les candidats qui sont intéressés sont réticents à démontrer qu’ils ont suffisamment d’argent à injecter dans la politique, ce qui complique les équations. Un piège, dira l’autre. C’est ce qui met les postulants candidats et les membres des comités dans une situation de lobbying, sans doute parsemé de dessous de tables.

Un autre critère est la preuve de sa popularité dans la circonscription électorale. UNIR n’ayant pas encore de base solide, le vase communicant qui devrait permettre de drainer automatiquement les militants du RPT vers UNIR n’ayant pas marché, le parti reste déséquilibré face à l’assurance d’avoir des militants fidèles. A ceci, s’ajoute les différentes campagnes d’intoxication des barons qui ne portent pas UNIR dans le cœur et qui sensibilisent plutôt les militants du RPT à boycotter ce projet fou. Ce qui revient à dire que des problèmes certains minent le parcours politique du parti au pouvoir dans le cadre des échéances électorales en vue.

L’autre question sensible est la décapitation systématique de certaines localités de leurs poids lourds. Une bonne partie de Kabyè, notamment de Kouméa sont hostiles à toute initiative allant à l’avantage de Faure Gnassingbé. Leur poids lourd, Pascal Bodjona ayant été arrêté et jeté  en prison dans une affaire dont on ne connaît à ce jour les issues. Kpatcha était il y a presque six ans le parrain de la population Kabyè, dans sa majorité. Cette population reste endeuillée depuis l’arrestation du fils digne de Gnassingbé Eyadéma, par son demi-frère, Faure.

C’est pourquoi, c’est par des jeux de hasard et des calculs faussés que des candidatures se déclarent dans ces zones préalablement favorables, aujourd’hui  hostiles.

Les chefs des comités et les candidats.

Le général Zakari Nandja et l’ancien patron de la BTCI, Yao Kanakatoua dirigent le comité de la région de la Kara. Dans la région centrale, c’est Dama Dramani et Payadowa Boukpessi qui tiennent les commandes. Région des Savanes, Yendja Yentchabré et Issifou Okoulou Kantchati. D’autres personnalités responsables politiques et Directeurs de sociétés sont aussi impliquées dans ces différents comités. Il s’agit par exemple du premier Ministre Ahoomey Zunu, du Directeur Général de la Douane, Kodjo Adédzé, du Directeur de l’ARMP, le sieur Kapou. Komlan Mally, Georges Aïdam également des cadres des préfectures d’Amou et de l’Ogou,  se partagent la région des plateaux.

Beaucoup d’autres Directeurs de sociétés sont invités à organiser le financement de la campagne dans leurs localités respectives. Une anomalie qui a la vie dure au Togo, les ressources de l’Etat ne devant par être mises au service du financement d’un seul parti.

Le cas de la Directrice générale des impôts est exceptionnel. Ingrid Awadé a son état major particulier pour organiser les élections.  Dans le recrutement des certains agents devant servir pour le recensement et pour des commissions locales pour les élections, tous les noms envoyés par le parti officiellement ont été balayés. Ingrid Awadé a préféré confier cette tâche à son instrument, NSJPF dirigé par Noel De Poukn. Des cadres du parti ont été  frustrés par cette attitude. On raconte dans le parti qu’elle y met beaucoup de sous.

Avant de revenir sur la liste des candidats déclarés ou non par les comités préfectoraux et régionaux, quelques noms méritent d’être cités.

Dans la Kozah, le patron de CIB INTA, le sieur Meba se positionne. Le suppléant de Kpatcha Gnassingbé se positionne aussi, histoire de faire taire les regrets et la nostalgie du député de la Kozah en prison.   C’est le Professeur Dossim. Il est annoncé également un illustre inconnu, Boissi, Directeur commercial d’une société natif de Kouméa pour combler le vide laissé par Pascal Bodjona qui passe ses jours à la gendarmerie. La surprise vient dans l’Agou, avec une autre illustre inconnue. Mme Agbo, cet agent d’une banque de la place, épouse de l’ancien ambassadeur Agbo.

Dans cette situation où les candidatures attendent de se faire valider, dans la foulée de déclaration de son patrimoine et de sa capacité financière, dans le jeu de bouche trou pour juste combler le vide vis-à- vis de certaines populations affectées par l’arrestation de leurs idoles, on se demande donc jusqu’où pourra aller le parti UNIR dans les prochaines échéances électorales.

Carlos KETOHOU

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1 Commentaire
  1. ARMEL dit

    Quand on impose une innovation vous qui êtes habitués à l’immobilisme vous trouvez toujours à dire.
    Les actuelles conditions du parti UNIR ne sont elles pas meilleurs que ce qui se faisait avant ? Au sein de l’ANC ou de l’UFC dis nous comment on positionne les candidats.

    Ketohou, tu as écris : « Dans toutes les préfectures et toutes les régions, il y a des comités de sages qui sont créés pour étudier les candidatures et les enregistrer. Les comités préfectoraux se prononcent avant les comités régionaux. Et si on n’a pas pu départager les concurrents, les candidatures sont envoyées au comité national qui prend la décision définitive de dire oui ou non à chaque candidature. Normalement, c’est depuis le 22 mars dernier que les intentions de candidatures sont clôturées et déjà ils passent devant les comités pour convaincre. Et pour ce faire, il y a des critères bien définis. Les aspirants doivent d’abord s’inscrire à la candidature en payant la somme de 50 000 FCFA. Ensuite ils doivent défendre et prouver leur capacité financière, celle qui pourra leur permettre de financer la campagne électorale et de drainer les foules pour gagner la bataille »

    Si tu te relis bien ce que toi même tu décris comme nouvelle méthode, sans aucun préjugé, tu te rendras compte qu’elle vaut mieux que tout ce qui se passe dans d’autres partis togolais.

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